Comme dans les autres domaines littéraires, on trouve dans la science-fiction des auteurs célèbres par ce qu’on dit d’eux et ce qu’on leur fait dire, beaucoup plus que par ce qu’ils disent effectivement. Leur réputation vit ce que vivent les polémiques, l’espace de quelques diatribes. À l’opposé, on trouve ceux qui travaillent sans faire de bruit, sans en susciter non plus, et dont la valeur s’affirme d’autant plus clairement que l’attention accordée à leur œuvre est plus minutieuse. En profondeur, de tels écrivains révèlent une finesse attachante qui supplée à l’absence de brillant superficiel.
Plus peut-être que tout autre, Clifford D. Simak est représentatif de ces travailleurs dont on ne parle guère, qu’on classe par habitude ou de confiance parmi les « valeurs établies », et dont les écrits révèlent à l’examen des qualités réelles et individuelles. Du bruit, Clifford Simak n’en a guère fait qu’en 1953, lorsqu’il remporta l’International Fantasy Award avec son roman City, et en 1959, lorsque The big front yard fut proclamé la meilleure novelette de l’année – ce terme de novelette désignant, dans le jargon des éditeurs américains, un récit intermédiaire entre le court roman et ce qu’on appelle habituellement nouvelle en français.
Un « ancien »
Quelques éléments biographiques peuvent contribuer à éclairer l’œuvre. Clifford Simak naquit en 1904 à Milville dans le Wisconsin, et il est diplômé en journalisme de l’Université de cet État. Depuis plusieurs années, il travaille à la rédaction du quotidien Minneapolis Star et il habite une petite ville à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Minneapolis : Excelsior.
Comme les gens heureux, Clifford Simak n’a pas d’histoire ; sa femme tape ses récits à la machine et fait office de premier critique. Simak aime à répéter qu’ils sont mariés depuis plus de vingt-cinq ans, et parle de jardinage lorsqu’on l’interroge sur ses hobbies. Chaque année, explique-t-il, insectes et mauvaises herbes résistent efficacement à ses efforts dans ce domaine.
À dire vrai, cependant, écrire de la science-fiction est bel et bien un hobby pour lui, puisque son activité de journaliste lui prend la plus grande partie de son temps. Il y a plus de trente ans que ce hobby occupe ses loisirs.
Clifford Simak a fait sa première apparition en qualité d’auteur de science-fiction en 1931, dans Wonder Stories. Ses débuts eurent donc lieu à une époque où la science-fiction était guidée par des auteurs décédés depuis (Edgar Rice Burroughs, Clark Ashton Smith, Ray Cummings, Otis Adelbert Kline) ou ayant pratiquement cessé d’écrire aujourd’hui (David H. Keller, Stanton A. Coblentz, John W. Campbell jr. – ce dernier actuellement rédacteur en chef d’Analog, mais alors écrivain fécond). En fait, les romanciers déjà actifs à l’époque et qui écrivent encore peuvent se compter sur les doigts d’une main. Ce sont principalement, en plus de Simak, Edmond Hamilton, Jack Williamson et Murray Leinster. Le dernier nommé est d’autre part le seul des auteurs produisant toujours de la science-fiction qui soit l’aîné de Clifford Simak. Ce dernier a donc doublement droit au titre d’ancien.
Sous le signe du space-opera
Pourtant, le lecteur, au courant des œuvres récentes de Simak, qui découvrirait ses récits d’il y a trente ans ne manquerait pas d’être étonné. On a peine à croire que l’auteur minutieux, humainement attentif, souriant et affectueux à la fois, de The big front yard ait naguère pu écrire un récit comme The creator : on serait à peine plus surpris, si l’on découvrait qu’Anatole France avait commencé par être Eugène Sue…
The creator, bien que relevant de la science-fiction rocambolesque pour l’amateur moyen d’aujourd’hui, constitue un échantillon assez typique du genre de contes qui faisaient la gloire et la raison d’être d’un magazine comme Marvel Tales [Dans les pages duquel il parut, au printemps de 1936]. Voyageant à bord d’un appareil qui dérive de la machine à explorer le temps de Wells, les protagonistes de ce récit arrivent dans le laboratoire du… Créateur. Ils y rencontrent des êtres venus d’autres mondes, et apprennent du Créateur son intention de détruire l’univers dont ils sont issus. Mais cette destruction n’aura pas lieu, grâce à l’intervention d’un être nouveau, qui immobilise le Créateur – ni plus ni moins. Ce sur quoi chacun retourne à son monde, les Terriens rejoignant leur planète vers la fin des temps.
Rapprochés d’une telle trame, des titres tels que World of the sun, Hermit of Mars, Mutiny on Mercury ou Reunion on Ganymede indiquent assez clairement – même à celui qui ne comprendrait pas l’anglais – que Simak écrivait surtout du space-opera aux alentours de sa trentième année. Dans ses récits, il ne détruisait peut-être pas les mondes aussi gaillardement qu’Edward Elmer Smith et Edmond Hamilton, mais l’essence de l’action était bien la même.
C’est de cette période que date son premier roman : Cosmic engineers. Primitivement paru en feuilleton dans Astounding Science-Fiction en 1939, il comprend les principaux éléments du bon space-opera, présentés avec adresse sinon grande originalité : il y est question d’une base aux confins du système solaire, d’animation suspendue et d’un danger assez considérable. Il s’agit tout simplement, en effet, d’éviter la collision de notre univers avec un autre…
Bien que publié en volume beaucoup plus tard, Empire pourrait bien représenter un « fond de tiroir » mis de côté à cette même époque. Dans ce récit où un certain nombre d’inventions nouvelles jouent leur rôle, il est assez facile de distinguer l’influence de John Campbell.
Dans l’équipe de Campbell
On ne soulignera jamais assez le rôle joué par John W. Campbell jr. dans l’évolution de la science-fiction contemporaine. Dès le moment, en décembre 1937, où il assura les fonctions de rédacteur en chef de la revue Astounding Stories – dont il changea bientôt le titre en Astounding Science-Fiction [Et, plus récemment, en Analog Science Fact and Fiction.] – il orienta le genre vers une conception à la fois plus humaine et plus précisément scientifique, par opposition au space-opera dont il avait été lui-même un spécialiste.
L’attention de l’écrivain se porte, beaucoup plus que naguère, sur les relations entre les personnages qu’il met en scène. Ceux-ci sont parfois tous humains, comme dans Lobby : ce récit, qui évoque ceux de l’Histoire future de Heinlein, montre l’opposition des grands industriels à l’utilisation commerciale de l’énergie atomique. Si les implications sociales ne sont pas développées, elles constituent du moins les mobiles des actes des personnages.
Mais, de plus en plus fréquemment, Clifford Simak met en scène les Autres – ceux qui n’appartiennent pas à notre monde de tous les jours. Ce sont d’abord de simples extra-terrestres, avant de venir d’univers parallèles ou de temps lointains. Cet adjectif de simple est d’ailleurs tout relatif : Simak ne met-il pas en scène, dans Tools, le surnommé Archie, gaz intelligent que les Terriens étudient depuis un siècle sur la planète Vénus ? Les Mercuriens de Masquerade ne sont-ils pas des sphères de pure énergie ? Mais dans l’une et l’autre de ces nouvelles, se pose le problème du contact avec ces formes étranges de vie. Plus que le contact, d’ailleurs : c’est la compréhension qui est recherchée. C’est le problème même d’une entente avec la vie végétale d’une planète lointaine qui conditionne l’action de Ogre, un autre des récits que Simak écrivit à cette époque.
Le problème étant posé, l’auteur est optimiste pour la solution. Archie finit par se révéler un allié des plus honnêtes parmi les colons ; les Mercuriens renoncent à s’attaquer par la force aux explorateurs terriens ; un modus vivendi satisfaisant pour toutes les parties intéressées est atteint dans Ogre. Et c’est ce même désir de communication, cette recherche de l’entente, qui est au cœur de l’œuvre la plus célèbre de Simak : le roman City, connu du lecteur français sous le titre Demain les chiens.
Les chiens et le paradis jovien
Ce roman résulte de la fusion de huit récits. Les sept premiers de ceux-ci parurent primitivement dans les pages d’Astounding, entre mai 1944 et décembre 1947, tandis que le dernier fut publié d’abord en janvier 1951, dans Fantastic Aventures. En récrivant partiellement ces récits pour les grouper en roman, Simak leur a joint des « notes introductives », qui sont censées avoir été écrites par les chiens, héritiers de l’homme sur la Terre.
Ces « notes » sont ce que le livre a de moins satisfaisant : en effet, pour montrer sans doute la partialité dont tout historien est affecté, Simak a donné à ses commentateurs canins une myopie qui affaiblit sa cause. Peut-être est-ce là le résultat d’une réaction contre la tentation d’anthropomorphisme : l’optique dont relèvent ces textes de présentation est parfaitement compatible, après tout, avec un monde où l’homme ne serait plus qu’une lointaine légende. Les traits ont l’exagération de la caricature, mais on ne saurait accuser d’anthropomorphisme les chiens de Simak. À moins, bien sûr, que l’orgueil qui accompagne la prise de conscience ne soit spécifique à notre espèce… Quant aux récits eux-mêmes, ils ont été ingénieusement incorporés à une trame d’ensemble, et constituent en quelque sorte des instantanés dans un tableau d’histoire future.
Le caractère le plus frappant de celle-ci est la disparition progressive des humains, à laquelle fait pendant, précisément, l’affirmation des chiens. La disparition de l’humanité, il faut tout de suite le souligner, est très différente d’une dégénérescence. D’autres thèmes viennent se mêler à ceux-là, des mutations aux univers parallèles, de l’hibernation prolongée à l’abandon des villes et à l’importance des robots. C’est même un de ces derniers, appelé Jenkins, qui unit en quelque sorte ces récits à travers le temps : il apparaît d’abord dans la deuxième nouvelle, et se trouve toujours là, dans la dernière, plus de dix mille ans plus tard. Simak a fait de Jenkins le plus attachant des personnages de City, peut-être à cause de ses limitations, à coup sûr par sa foncière probité.
La troisième des nouvelles, Census, oppose deux groupes en un conflit latent. D’une part, la famille des Webster, avec ses chiens – auxquels elle apprend à parler – et le robot Jenkins. De l’autre, le mutant et les fourmis qu’il place devant une vraie révolution industrielle. Entre les deux, l’auteur situe Richard Grant, employé du recensement, qui cherche la vérité dont chaque groupe détient quelques morceaux, et qui adresse à un des chiens ces mots, prophétiques dans l’optique des nouvelles : « Les hommes ne seront peut-être pas toujours ce qu’ils sont aujourd’hui. Ils peuvent changer. Et, s’ils changent, c’est à vous autres qu’il appartiendra de prendre la relève ; il vous faut reprendre le rêve, et le garder vivant. Il vous faudra faire comme si vous étiez les hommes. »
Et, effectivement, les hommes changent. La découverte de la possibilité de ce changement forme le sujet de Desertion, sans doute une des plus mémorables nouvelles de science-fiction jamais écrites. L’action se déroule sur Jupiter, la planète géante dont la force gravitationnelle équivaut à une pression de plusieurs centaines de kilos par centimètre carré, dont l’atmosphère agitée d’orages est composée de gaz étouffants, et où une pluie d’ammoniac corrode tout métal que l’homme essaie d’installer. À défaut de pouvoir dompter la planète, les biologistes offrent de convertir les hommes : ils les font semblables aux créatures massives et difformes qui représentent la plus haute forme de vie jovienne, et les rendent donc capables de supporter les terribles conditions physiques qui règnent sur la planète, tout en conservant leur individualité morale et intellectuelle. Les quatre premiers volontaires ont subi la conversion, et sont partis dans l’atmosphère délétère de la planète, pour ne plus revenir à la base établie par les Terriens. C’est à ce point que Clifford Simak commence sa nouvelle.
Lorsqu’un cinquième volontaire part à son tour pour ne plus revenir, Kent Fowler, responsable de la base, décide de se faire convertir lui-même, ainsi que son chien Towser : « Il serait malheureux si je le laissais seul après mon départ. » Dès qu’il se trouve à l’extérieur, dans son nouveau corps, Fowler découvre à sa stupéfaction que la pluie d’ammoniac est maintenant pour lui une brume légère et délicieuse ; que le vent, à deux cents kilomètres à l’heure, lui fait l’effet d’une caresse de doigts attentifs ; que les éclairs jadis aveuglants sont des flammes d’extase pour son nouvel organisme. Encore mieux : il peut communiquer avec son chien, qui lui répond télépathiquement. Et surtout, il est maintenant en état d’utiliser son cerveau dans sa totalité ; au lieu d’être limité aux quelques circuits neuroniques disponibles à l’homme, Fowler se trouve en mesure de résoudre les problèmes les plus compliqués, de communiquer avec l’ensemble de l’univers. Il comprend pourquoi les autres volontaires ne sont pas revenus, puisque Jupiter se présente à ses sens avec une beauté qu’il ne pouvait même imaginer. Lui-même reviendra, mais temporairement, pour parler de la plénitude de cette nouvelle existence : et l’humanité, petit à petit, abandonnera la Terre pour se faire convertir sur Jupiter.
L’écriture de cette courte nouvelle est magistrale. Simak réussit à faire sentir la délicate volupté de cette pluie d’ammoniac, la merveilleuse musique d’un orage jovien, avec une intensité qu’il est difficile d’oublier. Il communique à ses lecteurs les sensations de Fowler et de Towser – qui ne sont plus homme et chien, mais bien, selon l’optique humaine, deux monstres difformes et pitoyables.
Cependant, ce n’est pas à la qualité de la narration seulement que Desertion doit son importance : dans cette évocation d’un monde en apparence hostile et redoutable, Clifford Simak a mis une profonde compréhension du point de vue des autres, des non-humains. Ce que les Joviens sentent ne les rend pas inférieurs aux hommes. Bien au contraire : Fowler réalise tout de suite que la vie qu’il a connue précédemment n’est qu’une ébauche lamentablement incomplète de l’existence qui sera sienne s’il reste Jovien.
C’est ce désir de comprendre les « autres », de voir le monde avec leurs yeux ou tout au moins d’établir un contact réceptif et amical avec eux, qui domine et conditionne toute l’œuvre récente de Clifford Simak. Cette recherche de la compréhension est, au plus haut sens du terme, humaine ; mais elle ne procède aucunement d’un anthropomorphisme étroit. Au contraire, Desertion constitue l’affirmation d’une profession de foi : l’homme a tout à gagner en reconnaissant aux « autres » le droit d’être ce qu’ils sont, et en cherchant à les comprendre selon leurs propres critères. Ces préoccupations devaient se manifester de façon encore plus nette dans la phase suivante de la production de Simak, cette phase qui est placée sous le signe de Galaxy.
Nous ne sommes pas seuls
Dans le tout premier numéro de la revue Galaxy, daté d’octobre 1950, paraissait la première partie d’un roman de Clifford Simak, Time quarry. Ce récit, qui changea encore deux fois de titre au gré des éditions américaines – First he died et Time and again – est celui qui est poursuivi par une noire malchance dans ses traductions françaises [Dans le « Rayon Fantastique », il s’intitule De temps à autres.]. La chose est d’autant plus regrettable que le style de Simak y atteint une simplicité poétique encore plus pure que dans City, et que le rythme de l’action est constamment rapide sans tomber dans la précipitation. Le métier de l’écrivain paraît irréprochable, mais il n’est pas une fin en soi. Simak a quelque chose à dire, et il le résume très clairement au chapitre XXXII [De la version publiée en livre.], par la bouche de son héros, Asher Sutton :
Asher Sutton est un personnage qui, à quelques différences près et sous d’autres noms, se retrouve encore dans deux romans, plus récents, de Clifford Simak : Ring around the sun [Chaîne autour du soleil dans le « Rayon Fantastique », le nom de l’auteur étant déformé en Kurt Simak.] et The fisherman [Encore un roman qui a changé de titre. The fisherman est celui que porta la version publiée en feuilleton dans Analog ; en livre, ce fut Time is the simplest thing.]. Il possède un pouvoir dont il ne contrôle pas clairement toutes les ressources, ce qui le place à l’écart de ses contemporains. Tout à fait comme Shepherd Blaine dans The fisherman, Sutton a subi une inoculation d’un genre particulier : les « autres », les extra-terrestres, lui ont conféré une partie de leurs capacités, ce qui le rend dangereux à certains de ses compatriotes. Mais cette inoculation est, en fin de compte, bienfaisante.
On retrouve là le thème fondamental de l’ouverture vers les « autres », qui se distingue, plus ou moins clairement, dans la grande majorité des œuvres récentes de Simak. Il faut, cependant, relever un point important à propos de cette réceptivité : elle n’est pas liée à un quelconque « retour à la nature », et s’oppose absolument à la notion d’un « bon sauvage » de l’école de Rousseau. Ce n’est pas en reniant la civilisation que Simak propose de comprendre nos cousins du cosmos : au contraire, son idée est de nous incorporer, tels que nous sommes, dans quelque chose de plus grand, de plus complet – de meilleur. Encore une fois, Asher Sutton est son porte-parole :
Nous ne sommes pas seuls.
Personne n’est jamais seul.
Il n’y a jamais eu une seule entité qui ait marché, rampé ou glissé seule sur le sentier de la vie : pas même lors du premier frisson causé par la première étincelle de vie sur la première planète de la galaxie où cette vie s’éveilla.
Ces lignes sont les premières d’un livre écrit par Asher Sutton, et c’est autour de ce livre que tourne l’action de Time and again. Car Simak est trop adroit pour ne pas incorporer son message dans une intrigue suffisamment complète et animée pour garder en éveil la curiosité du lecteur. Au cours d’un voyage qui l’a mené près d’un astre de la constellation du Cygne, Asher Sutton réussit à poser sa fusée sur une planète qui restait inaccessible à tous les explorateurs précédents. Il y découvre des êtres, des entités – qu’il ne peut désigner mieux que par l’expression d’abstractions symbiotiques – qui lui donnent ce sentiment inouï de ne plus être seul. Rentré sur Terre, il décide d’écrire un livre pour expliquer ses expériences, et ce livre devient le nœud de l’action. Des voyageurs venus du futur veulent en empêcher la rédaction ; d’autres tentent d’en modifier l’optique ; des androïdes, robots à l’apparence parfaitement humaine, voient en Sutton une sorte de sauveur. Le roman de Simak est de ceux qui peuvent se lire simplement sur le plan de l’aventure, mais qui renferment en plus un message qui encourage la réflexion.
Au gré d’un voyage que Sutton accomplit vers ce qui est pour lui le passé, Simak se met lui-même en scène. C’est un Simak vieilli, puisque l’épisode se situe en 1977, mais le décor est celui de la campagne du Wisconsin, où l’écrivain est né, et le vieux pêcheur que Sutton rencontre lui déclare avoir écrit une histoire, jadis, où il était question de destinée. Il précise même qu’on l’appelle le vieux Cliff dans la région…
Tout cela est à peine plus qu’un clin d’œil adressé au lecteur, mais on peut y distinguer l’affection que Simak porte à la campagne de cette partie des États-Unis où il a vécu, et à laquelle il accorde une place notable dans ses nouvelles les plus récentes. Il n’en fait pas le prétexte d’un repli sur soi-même, il ne l’oppose pas, selon le cliché éprouvé, à la civilisation étouffante des villes, mais il y voit au contraire une manière d’entrer en contact avec le monde qui entoure ses personnages. N’est-ce pas le premier pas vers la compréhension de l’univers ?
Des situations
La parution de Time and again dans Galaxy marque une période nouvelle dans l’œuvre de Clifford Simak. Il serait exagéré de dire que c’est à partir de ce moment seulement qu’il utilisa pleinement ses dons d’écrivain – il y a l’antécédent nullement négligeable de City – mais l’examen des recueils de nouvelles qu’il publia permet de faire une constatation. Ces recueils, au nombre de trois à l’heure actuelle, sont dans l’ordre de publication : Strangers in the universe, The worlds of Clifford Simak et All the traps of Earth, dont le premier parut en 1956. [Et dont les deux autres ont été traduits en français dans la collection « Présence du Futur », sous les titres La croisade de l’idiot et Tous les pièges de la Terre.]
Il est assez significatif que ces trois volumes comprennent exclusivement des nouvelles publiées primitivement en 1950 ou plus tard : on peut en conclure que c’est cette période de sa production que l’écrivain juge la meilleure, et cela pour deux raisons : d’une part, aucun de ces trois recueils ne se fonde sur un thème particulier de science-fiction ; de l’autre, il reste un grand nombre de nouvelles plus anciennes de Simak qui n’ont jamais été publiées ailleurs qu’en magazine, et qui auraient pu théoriquement trouver place dans de tels recueils.
C’est donc cette production récente que Clifford Simak estime la plus importante, puisque c’est en elle qu’il puise les récits qu’il juge dignes d’être conservés en livres. Sans doute est-il guidé par des considérations purement littéraires. Il a donné un aperçu de son esthétique dans une anthologie rassemblée par August Derleth, The outer reaches, où un certain nombre d’écrivains choisirent un de leurs propres récits, et s’expliquèrent sur leur choix. De l’« introduction » que Clifford Simak rédigea pour Good night, Mr. James, ressortent quelques remarques :
«… C’est le fini, le travail bien fait, que j’ai admiré dans l’art d’écrire, plutôt que le contenu. Quelque brillante que soit une idée ou une intrigue, l’histoire est mortelle si elle est mal écrite et si sa substance est mal organisée. C’est pourquoi j’ai essayé d’acquérir ce fini qui permet de bien raconter même une histoire de troisième ordre… Je sais cependant, même si cet effort [C’est-à-dire la composition de Goodnight, Mr. James.] est celui qui se rapproche le plus de quelque réussite que ce soit dans mon travail, que le résultat est loin d’être parfait, et qu’il me reste encore un long chemin à parcourir avant d’acquérir ce secret du travail bien fini…
» La seconde raison de mon choix est que je crois de plus en plus qu’un récit de science-fiction, comme tout autre récit, doit traiter de personnages plutôt que de facteurs extérieurs tels qu’appareils ou situations étranges… »
Une telle profession de foi est tout à fait compatible avec l’évolution de Clifford Simak, qui a abandonné le space-opera pour s’occuper de la place de ses personnages dans le cosmos. L’une s’explique tout naturellement par l’autre.
Donc, au diable les situations et les idées ? Si cela était vraiment le cas, Simak serait à classer parmi les artisans du délayage dont la jeune école américaine de la science-fiction comprend plusieurs spécialistes notoires. En réalité, et sans doute par intégrité foncière beaucoup plus que par routine restée de ses années de space-opera, Clifford Simak ne s’abaisse pour ainsi dire jamais à masquer l’indigence de l’idée au moyen de l’adresse de l’écriture.
D’ailleurs, pour s’en tenir aux situations elles-mêmes, Simak n’a pas dédaigné d’en faire, à l’occasion, la raison d’être de ses récents récits. Tel est le cas de Limiting factor, légèrement antérieur à Goodnight Mr. James, où est découvert un calculateur électronique qui occupe une planète entière. Tel est le cas de Junkyard, avec sa machine qui pompe littéralement la mémoire de ceux qui cherchent à en comprendre le fonctionnement. Tel est Retrograde évolution, où les tribus d’une planète semblent monter ou descendre selon leur bon plaisir l’échelle du développement social. On pourrait multiplier les exemples prouvant que Simak possède, autant que les meilleurs de ses contemporains, l’imagination et le don du renouvellement qui sont deux des conditions nécessaires pour créer de la science-fiction. Son œuvre n’est pas celle d’un sclérosé.
L’idée du changement n’est donc pas pour lui faire peur, et le fait est que plusieurs de ses récits débouchent sur une Grande Modification, sur quelque chose qui transforme radicalement le mode de vie de ses héros – ou ses héros eux-mêmes. La chose n’est pas particulièrement remarquable, en science-fiction. Ce qui l’est, en revanche, c’est l’attitude de ses personnages, qui acceptent invariablement : avec espoir et confiance la situation nouvelle qui leur est faite.
La longue nouvelle intitulée Kindergarten est une sorte de chef-d’œuvre dans ce groupe, par la minutie et la vraisemblance avec laquelle Simak décrit la découverte d’une Présence (celle des extraterrestres, qui n’apparaissent d’ailleurs jamais effectivement dans le récit) puis la réalisation progressive de leurs bonnes intentions. Moins rassurante, la nouvelle Drop dead présente des créatures monstrueuses, mais comestibles, que les membres d’une expédition terrienne sont réduits à manger puisqu’ils sont à court de vivres ; or, ces créatures rendent semblables à elles-mêmes ceux qui les ont consommées. Un seul des Terriens qui a l’estomac malade et suit donc un régime, est épargné. Mais il mangera lui aussi de la viande des monstres, sans hésiter, pour ne pas abandonner ses compagnons.
Voici encore Shadow show, qui paraît s’ouvrir sur un thème emprunté à la psychanalyse. Comme exutoire pour leurs émotions refoulées, les membres d’une équipe humaine de reconnaissance disposent d’un théâtre fonctionnant par projection de l’imagination. Chacun anime un personnage sur la scène du théâtre, qui transforme en représentation tridimensionnelle la volonté des spectateurs. Or, il se révèle que ce n’est pas une simple représentation tridimensionnelle qui est créée de la sorte, mais bien la vie elle-même : les personnages de la pièce acquièrent une existence propre, et le récit s’achève au moment où ils vont descendre de la scène, pour rejoindre leurs créateurs. Alors que tant d’auteurs eussent terminé l’épisode sur une note de panique ou de destruction mutuelle, Simak évoque simplement l’appréhension des anciens spectateurs, qui se demandent ce qu’ils auront à dire et comment ils vont être jugés : l’appréhension des créateurs devant leurs créatures. [Cette nouvelle a paru dans le numéro 22 de Fiction sous le titre Spectacles d’ombres.]
Les personnages et les élus
Clifford Simak n’est pas un spécialiste de la science-fiction sociale, à la façon d’Isaac Asimov [Dans la trilogie Empire, ou dans des romans comme The currents of space, The stars like dust, etc.] ; il ne s’intéresse pas, non plus, à l’extrapolation sur le plan technologique dont Robert Heinlein a réussi un exemple justement célèbre dans son Histoire future, et ce n’est pas pour la satire qu’il cultive la science-fiction, contrairement à William Tenn et à feu Cyril Kornbluth. Pour revenir à une comparaison faite plus haut, son travail « en gros plan » lui permet de situer les personnages dont il se propose de narrer l’histoire.
Avant même que ces personnages soient clairement présentés au lecteur, l’insolite ou l’inquiétant apparaît par de petits détails dans leur existence, et l’histoire peut ainsi progresser sur le double plan de l’intrigue et de l’étude des caractères. Graduellement, l’explication de l’insolite est fournie, et le lecteur débouche généralement sur quelque horizon immense, qui permet à Simak de communiquer son message sur la fraternité cosmique.
Les personnages de Simak sont le plus souvent empruntés au monde de tous les jours – ils s’intègrent au décor qui est familier au lecteur. Tel est le fermier taciturne qui, par pure compassion, accomplit les derniers devoirs pour l’être végétal qu’il croit décédé, dans A death in the house : dans ce récit, tout tient à la personnalité du protagoniste, et à la narration de l’auteur. Il ne s’y passe rien qui secoue le monde, mais le fermier solitaire est récompensé, sans éclat, de son geste. Également réels – ô combien ! – les militaires qui, dans Honorable opponent, découvrent qu’un conflit interplanétaire n’était pas exactement ce qu’ils pensaient ; parfaitement plausible, l’homme de lettres Hollis Harrington, même s’il ne retrouve pas le passé qu’il croyait le sien, dans Final gentleman.
Pourtant, voici quelques exceptions, dans les romans. Asher Sutton dans Time and again, Jay Vickers dans Ring around the sun, Shepherd Blaine dans The fisherman ont tous une particularité. Celle-ci les rapproche, curieusement, des surhommes de van Vogt : ces individus possèdent, à leur insu la plupart du temps, des facultés insolites dont l’étendue ne se révèle que progressivement. Ce sont là des élus, auxquels l’auteur confie la tâche de découvrir et de comprendre que l’univers n’est pas limité à la seule humanité. Mais le point important est que ces élus ne sont pas un groupe fermé, et que tous les hommes de bonne volonté peuvent se joindre à eux.
La touche d’humour
À ceux qui n’ont pas lu d’œuvres de Simak, ces dernières remarques peuvent donner l’image d’un moralisateur, quelque peu idéaliste, et pour lequel la science-fiction serait un outil de propagande : une sorte de Ray Bradbury à l’envers, optimiste autant que l’auteur des Chroniques martiennes tend au pessimisme.
Tel n’est pas le cas, bien évidemment. Non seulement Simak demeure toujours très éloigné de l’assurance de Bradbury – il n’a jamais connu le succès financier de celui-ci, donc la tentation de s’enliser dans une formule rémunératrice lui a été épargnée – mais encore il possède une qualité qui, chez Bradbury, brille par son absence : il a de l’humour et ne craint pas de s’en servir à l’occasion. Il en résulte des farces bâties avec le même soin que les autres récits, où la curiosité du lecteur est piquée de façon identique, mais qui ne débouchent pas nécessairement sur le message de fraternité et de compréhension pour les Autres : Simak n’est pas un moraliste, ni un acharné de la leçon à tout prix.
Honorable opponent est une des plus divertissantes manifestations de l’humour de Simak, une de ses nouvelles les plus adroitement menées. Pourtant elle repose sur un contraste assez simple. D’une part, les militaires terriens désespérés devant l’habileté d’un ennemi qui fait disparaître leurs fusées au cours des combats, et contre lequel aucune race ne désire apparemment s’allier aux habitants de la Terre. De l’autre, la révélation faite par ces ennemis eux-mêmes, au cours d’une entrevue convenue pour permettre l’échange de prisonniers : la guerre, pour eux, est très littéralement un jeu, dans lequel ils ne blessent personne. Ces fusées disparues sont simplement transportées dans une autre dimension, comme des pions capturés qu’on ôte de l’échiquier…
Il y a, dans cette nouvelle, une allusion souriante à l’absurdité de la guerre, évidemment. Il n’y a que le désir de divertir le lecteur, en le mystifiant à l’occasion, dans Dusty zébra, dans Carbon copy, dans Crying jag et dans d’autres récits analogues. Carbon copy, où est proposée une solution multidimensionnelle de la crise du logement, est une excellente illustration de la conscience avec laquelle Simak éclaire ses lecteurs après leur avoir proposé une énigme. Dès la première phrase, la curiosité est piquée par ce visiteur qui porte au pied droit sa chaussure gauche, et inversement ; c’est là, d’ailleurs, le moindre de ses mystères.
L’humour de ces nouvelles n’est aucunement forcé. L’auteur ne cherche pas laborieusement à être drôle, il s’abandonne simplement aux inventions d’une fantaisie qui unit le futile au bizarre et à l’amusant. Le style de Simak demeure naturel et simple dans ces récits, et le procédé de construction, avec sa gradation dans l’insolite, est le même que celui des autres nouvelles : confirmation du fait que l’auteur ne fait pas de distinction fondamentale entre ses différents « tons », et aussi trait supplémentaire ajouté indirectement au portrait de l’écrivain.
Au carrefour des étoiles
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Magnifique illustration de Philippe CAZA |
Cette explication a une grandeur et une simplicité qui sont celles de la vision cosmique de Clifford Simak. Si Enoch Wallace n’a pas vieilli depuis l’époque où il combattait dans les armées de Grant, c’est parce que des visiteurs extraterrestres ont fait subir un traitement à la maison où il passe presque tout son temps. Et s’ils ont ainsi mis Wallace hors de prise du temps, c’est parce qu’ils avaient besoin de lui. Depuis un siècle, l’ancien soldat nordiste est préposé au contrôle d’une station de relais par laquelle des voyageurs venus d’autres mondes peuvent être retransmis le long de leur itinéraire cosmique. Wallace seul les voit, puisque tout se passe dans sa maison ; lui seul connaît leur existence, et c’est cette connaissance qui lui impose de se tenir à l’écart de la vie des Terriens. Et c’est simplement l’existence de Wallace que Simak a entrepris de raconter, jusqu’à l’éclatement d’une crise qui risque d’y mettre fin.
Ainsi résumé, le roman ne donne guère l’impression de se distinguer de tant de récits plus ou moins analogues, sur des thèmes variant de l’invasion à la possession. Mais Simak a réussi à faire sentir, à travers le personnage d’Enoch Wallace, toute l’immensité du cosmos, cette immensité fraternelle qu’exprime si bien le titre original de l’œuvre : Ici se réunissent les astres. [Traduit, pour la version française à paraître dans Galaxie, par Au carrefour des étoiles.] Plus que jamais, la différence entre l’homme et les Autres est soulignée. Wallace ne comprend pas tout ce que lui racontent ses visiteurs : il n’a pas toujours l’équipement mental indispensable pour cela. Mais il leur reconnaît le droit d’être différents, sans les considérer pour autant comme des inférieurs. Il sent – et Simak, à travers lui, le fait sentir à ses lecteurs – que ces êtres, gélatineux, invertébrés ou purement énergétiques, sont les représentants d’Humanités aussi estimables que la nôtre.
En cela, Clifford Simak est un véritable humaniste – pour autant que l’on accepte de donner à ce mot un sens insolite. L’humanité, nous dit Simak, est une qualité qui n’est pas le privilège exclusif de notre espèce, mais qu’il nous faut au contraire nous attendre à trouver chez tout être qui possède de la sensibilité et de l’intelligence. Donc, chez toute espèce pensante que nous découvrirons au cours de l’ère astronautique.
Le message qu’il nous adresse, à travers ses récits, est un réquisitoire contre l’égocentrisme et l’anthropomorphisme sous toutes leurs formes. C’est une plaidoirie pour le droit d’être autre sans se voir pour autant automatiquement taxé d’infériorité. Comme le remarquait Alfred Bester, c’est là, au sens le plus pur du terme, une attitude de civilisé.
La leçon de Clifford Simak est de celles dont chacun peut faire son profit. Et, s’il est permis de conclure ce survol de son œuvre par une extrapolation, celle-ci peut prendre la forme d’un vœu. Puisse notre humanité, au moment où elle devra comprendre les formes de vie intelligente avec lesquelles l’exploration du cosmos la mettra un jour en présence, puisse donc notre humanité trouver, comme ambassadeur, un être qui ait la sensibilité lucide et généreuse de Clifford Simak.
1951 – Time and again (De temps à autres)
1952 – City (Demain les chiens)
1953 – Ring around the sun (Chaîne autour du soleil)
1961 – The trouble with Tycho [Les épaves de Tycho -J'ai Lu 1978]
1961 – Time is the simplest thing [Le pêcheur in Demain les chiens / Le pêcheur - CLA OPTA 1966]
1962 – They walked like men (à paraître en 1964 chez Denoël ) [Une certaine odeur - Présence du Futur Denoël 1964]
1963 – Way station (Au carrefour des étoiles)
Recueils de nouvelles
1956 – Strangers in the universe [Contient : Target generation ; VF : Génération Terminus, in Fiction 187 / Mirage, in Fiction Spécial n°16 / Beachhead ; VF : Vous ne retournerez jamais chez vous, in Fiction spécial n°13 / The answers ; VF : Le réponses, in Fiction n°212 / Retrograde evolution ; VF : Evolution rétrograde / The fence ; VF : La barrière (ces deux nouvelles in Des souris et des robots, Jean-Claude Lattès 1981) / Shadow show ; VF : Spectacle d'ombres, in Fiction n°22).
1960 – The worlds of Clifford Simak (La croisade de l’idiot)
1963 – All the traps of Earth (Tous les pièges de la Terre)
Vulgarisation scientifique
1963 – The solar system, our new front yard
Nouvelles traduites en français
GALAXIE
n°12 Jardinage
n°16 Z comme zèbre Rééd. : Le zèbre poussiéreux (Denoël 1)
n°17 Plus besoin d’hommes
n°18 Bonne nuit, M. Jamot ! Rééd. : Bonne nuit, Mr. James (Denoël 2)
n°20 La croisade de l’idiot Rééd. : La croisade de l’idiot (Denoël 1)
n°22 Opération mastodonte
n°34 L’école du bonheur
n°36 Honorable adversaire Rééd. : Honorable adversaire (Denoël 1)
n°38 Trop facile Rééd. : Raides mortes (Denoël 2)
n°39 Le gros lot
n°43 Opération putois
n°45 La planète aux pièges
n°46 Le père de tous Rééd. : Le père fondateur (Denoël 1)
n°47 Le robot sentimental Rééd. : Lulu (Denoël 1)
n°51 Le Martien se trompe de plan Rééd. : Copie carbone (Denoël 1 )
n°52 Le monde des ombres
n°54 Le secret des Sitters Rééd. : Les nounous (Denoël 2)
n°55 Une chasse dangereuse
n°61 Pour sauver la guerre
n°64 Un riche hiver
FICTION
n°22 Spectacles d’ombres
n°90 Tous les pièges de la Terre Rééd. : Tous les pièges de la Terre (Denoël 2)
n°95 Le dernier gentleman
n°96 La fin des maux
n°109 L’arbre à dollars
n°111 La vermine de l’espace
PRÉSENCE DU FUTUR, Denoël
(1 – La croisade de l’idiot)
La grande cour du devant
(2 – Tous les pièges de la Terre)
Larmes à gogo
Le nerf de la guerre
Planète à crédit
Dans le torrent des siècles (Roman, Galaxy Science Fiction, octobre à décembre 1950. En volume : États-Unis, New York : Simon & Schuster, 1951.) Time Quarry (magazine) / Time and Again (volume) / First He Died (chez Dell), 1951
in Galaxie (1ère série) n° 1, NUIT ET JOUR 11/1953
in Galaxie (1ère série) n° 2, NUIT ET JOUR 1/1954
in Galaxie (1ère série) n° 3, NUIT ET JOUR 2/1954
in Galaxie (1ère série) n°4, NUIT ET JOUR 3/1954
Jardinage (Nouvelle, Galaxy Science Fiction, juillet 1954) Green Thumb, 1954
in Galaxie (1ère série) n° 12, NUIT ET JOUR 11/1954
"Z" comme Zèbre, 1954 (Nouvelle, Galaxy Science Fiction, septembre 1954.) Dusty Zebra
in Galaxie (1ère série) n° 16, NUIT ET JOUR 3/1955
Plus besoin d’hommes (Nouvelle, Galaxy Science Fiction, novembre 1954) How-2, 1954
in Galaxie (1ère série) n° 17, NUIT ET JOUR 4/1955
Bonne nuit, Monsieur Jamot ! (Nouvelle, Galaxy Science Fiction, mars 1951) Good Night, Mr. James, 1951
in Galaxie (1ère série) n° 18, NUIT ET JOUR 5/1955
La Croisade de l'idiot (Nouvelle, Galaxy Science Fiction, octobre 1954) Idiot's Crusade, 1954
in Galaxie (1ère série) n° 20, NUIT ET JOUR 7/1955
Spectacle d'ombres (Nouvelle, The Magazine of Fantasy and Science Fiction, novembre 1953) Shadow Show, 1953
in Fiction spécial n° 23 : Futurs d'Antan, OPTA 11/1974
Opération mastodonte (Nouvelle, Galaxy Science Fiction, mars 1955) Project Mastodon
in Galaxie (1ère série) n° 22, NUIT ET JOUR 9/1955
L'École du bonheur (Nouvelle, Galaxy Science Fiction, juillet 1953) Kindergarten, 1953
in Galaxie (1ère série) n° 34, NUIT ET JOUR 9/1956
Honorable adversaire (Nouvelle, Galaxy Science Fiction, août 1956) Honorable Opponent, 1956
in Galaxie (1ère série) n° 36, NUIT ET JOUR 11/1956
Trop facile ! (Nouvelle, Galaxy Science Fiction, juillet 1956) Drop Dead, 1956
in Galaxie (1ère série) n° 38, NUIT ET JOUR 1/1957
Le Gros lot (Nouvelle, Galaxy Science Fiction, octobre 1956) Jackpot, 1956
in Galaxie (1ère série) n° 39, NUIT ET JOUR 2/1957
Opération Putois (Nouvelle, Galaxy Science Fiction, avril 1957) Operation Stinky, 1957
in Galaxie (1ère série) n° 43, NUIT ET JOUR 6/1957
La Planète aux pièges (Nouvelle, Galaxy Science Fiction, mai 1953) Junkyard, 1953
in Galaxie (1ère série) n° 45, NUIT ET JOUR 8/1957
Le Père de tous (Nouvelle, Galaxy Science Fiction, mai 1957) Founding Father, 1957
in Galaxie (1ère série) n° 46, NUIT ET JOUR 9/1957
Le Robot sentimental (Nouvelle, Galaxy Science Fiction, juin 1957) Lulu, 1957
in Galaxie (1ère série) n° 47, NUIT ET JOUR 10/1957
Le Martien se trompe de plan (Nouvelle, Galaxy Science Fiction, décembre 1957) Carbon Copy, 1957
in Galaxie (1ère série) n° 51, NUIT ET JOUR 2/1958
Le Monde des ombres (Nouvelle, Galaxy Science Fiction, septembre 1957) Shadow World, 1957
in Galaxie (1ère série) n° 52, NUIT ET JOUR 3/1958
Le secret des sitters (Nouvelle, Galaxy Science Fiction, avril 1958) The sitters, 1958
in Galaxie (1ère série) n° 54, NUIT ET JOUR 5/1958
Une chasse dangereuse (Nouvelle, Galaxy Science Fiction, janvier 1958) The World That Couldn't Be, 1958
in Galaxie (1ère série) n° 55, NUIT ET JOUR 6/1958
Pour sauver la guerre (Nouvelle, Galaxy Science Fiction, novembre 1958) The Civilization Game, 1958
in Galaxie (1ère série) n° 61, NUIT ET JOUR 12/1958
Une riche affaire (Nouvelle, Galaxy Magazine, février 1959) Installment Plan, 1959
in Galaxie (1ère série) n° 64, NUIT ET JOUR 3/1959
Tous les pièges de la Terre (Nouvelle, The Magazine of Fantasy and Science Fiction, mars 1960) All the Traps of Earth, 1960
Le Dernier gentleman (Nouvelle, The Magazine of Fantasy and Science Fiction, janvier 1960) Final Gentleman, 1960
in Fiction n° 95, OPTA 10/1961
La Fin des maux (Nouvelle, The Magazine of Fantasy and Science Fiction, janvier 1961) Shotgun Cure, 1961
in Fiction n° 96, OPTA 11/1961
L'Arbre à dollars (Nouvelle, Venture Science Fiction Magazine, juillet 1958) The Money Tree, 1958
in Fiction n° 109, OPTA 12/1962
La Vermine de l'espace (Nouvelle, The Magazine of Fantasy and Science Fiction, juin 1960) The Golden Bugs, 1960
in Fiction n° 111, OPTA 2/1963
Au carrefour des étoiles (Roman, Galaxy Magazine, juin à août 1963 (magazine) / Doubleday, 1963 (volume)) Here Gather the Stars / Way Station, 1963
in Galaxie (2ème série) n° 1, OPTA 5/1964
in Galaxie (2ème série) n° 2, OPTA 6/1964
Les Pensées dangereuses (Nouvelle, Galaxy Science Fiction, septembre 1953) Worrywart, 1953
in Galaxie (2ème série) n° 9, OPTA 1/1965
Une mort dans la maison (Nouvelle, Galaxy Magazine, octobre 1959) A Death in the House, 1959
in Galaxie (2ème série) n° 11, OPTA 3/1965
Alerte aux horlas (Nouvelle, Galaxy Magazine, août 1959) No Life of Their Own, 1959
in Galaxie (2ème série) n° 18, OPTA 10/1965
Du petit gibier (Nouvelle, Galaxy Magazine, octobre 1965) Small Deer, 1965
in Galaxie (2ème série) n° 27, OPTA 7/1966
Éternité perdue (Nouvelle, Astounding Science Fiction, juillet 1949) Eternity Lost, 1949
in Fiction spécial n° 9 : Astounding 1947-1951. L'âge d'or de la science-fiction (2ème série), OPTA 4/1966
Jour de trêve (Nouvelle, Galaxy Magazine, février 1963) Day of Truce, 1963
in Galaxie (2ème série) n° 41, OPTA 9/1967
Jamais vous ne repartirez (Nouvelle, Fantastic Adventures, juillet 1951) You'll Never Go Home Again! / Beachhead, 1951
in Fiction spécial n° 13 : Chefs-d'œuvre de la science-fiction (2ème série), OPTA 8/1968
La planète des ombres (Roman, Galaxy Magazine, avril et juin 1968 / États-Unis, New York : G. P. Putnam's Sons, octobre 1968.) The Goblin Reservation, 1968
in Galaxie (2ème série) n° 60, OPTA 5/1969
in Galaxie (2ème série) n° 61, OPTA 6/1969
in Galaxie (2ème série) n° 62, OPTA 7/1969
La Génération finale (Nouvelle, Science-Fiction Plus, août 1953) Target Generation / Spacebred Generations, 1953
in Fiction n° 187, OPTA 7/1969
Des diamants à pleins seaux (Nouvelle, Galaxy Magazine, avril 1969) Buckets of Diamonds, 1969
in Galaxie (2ème série) n° 67, OPTA 12/1969
Mirage (Nouvelle, Amazing Stories, octobre 1950) Seven Came Back / Mirage, 1950
in Fiction spécial n° 16 : Grands classiques de la science-fiction (1ère série), OPTA 4/1970
La Chose dans la pierre (Nouvelle, Worlds of If, mars 1970) The Thing in the Stone, 1970
in Galaxie (2ème série) n° 84, OPTA 5/1971
Les Réponses (Nouvelle, Future Science Fiction, mars 1953) ...And the Truth Shall Make You Free / The Answers, 1953
in Fiction n° 212, OPTA 8/1971
L'Appel de l'au-delà (Nouvelle, Super Science Stories, mai 1950) The Call from Beyond, 1950
in Fiction spécial n° 19 : L'âge d'or de la science-fiction (3ème série), OPTA 12/1971
Le Pays de l'automne (Nouvelle, The Magazine of Fantasy and Science Fiction, octobre 1971) The Autumn Land, 1971
in Fiction n°221, OPTA 5/1972
Au bord de l'abîme (Nouvelle, Astounding Science-Fiction, mai 1940) Rim of the Deep, 1940
in Fiction spécial n° 21 : L'âge d'or de la science-fiction (4ème série), OPTA 1/1973
Les Bousilleurs du cosmos (Nouvelle, Worlds of If, janvier-février 1973) Construction Shack, 1973
in Galaxie (2ème série) n° 111, OPTA 8/1973
Le Vaisseau-miracle (Nouvelle, If, janvier 1963) The Shipshape Miracle, 1963
in Galaxie (2ème série) n° 119, OPTA 4/1974
Chez les anciens (Nouvelle, The Magazine of Fantasy and Science Fiction, octobre 1975) Senior Citizen, 1975
in Fiction n° 276, OPTA 1/1977
Le Frère (Nouvelle, The Magazine of Fantasy and Science Fiction, octobre 1977) Brother, 1977
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