26 janvier, 2022

Galaxie (1ère série) n°002 – Janvier 1954

Des auteurs plus « mineurs » pour ce deuxième numéro, comparé au feu d’artifice du premier. On retrouve la suite de « Dans le torrent des siècles », de Simak, et Fritz Leiber avec sa première nouvelle publiée en France (« Les cinq maris de Loïse », qui deviendra « Les cinq maris de Loïs » dans sa traduction de 1974 - et on notera les petites manies de traduction qui « francisent » à outrance les noms propres des personnages ; c’était la mode en cette époque – où John Smith devenait Jean Lefebvre.)

On notera également les mentions « d’après… », qui trahissent des versions condensées des œuvres originales. On comprend mieux en quoi Fiction pouvait mettre en avant « Rien que des récits complets et non abrégés… » sur ses couvertures.


Cliquez sur le sol de Mercure pour une jolie prospection…

Sommaire du Numéro 2 :


1 - Fritz LEIBER, Les Cinq maris de Loïse (Nice Girl With Five Husbands, 1951) , pages 7 à 21, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par Phil BADR

2 - Clifford Donald SIMAK, Dans le torrent des siècles (2ème partie) (Time Quarry (magazine, 1950) / Time and Again (volume, 1951), 1950/1951) , pages 22 à 61, roman, trad. (non mentionné), illustré par David STONE

3 - Sam Jr. MERWIN, Le Bélier-Judas (Judas Ram, 1950) , pages 62 à 81, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par James VINCENT

4 - James Henry SCHMITZ, La Seconde nuit de l'été (The Second Night of Summer, 1950) , pages 82 à 105, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par Don HUNTER

5 - Raymond F. JONES, Une pierre et un épieu (A Stone and a Spear, 1950) , pages 106 à 126, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par (non mentionné)

Rapport du PReFeG :

  • Corrections orthographiques et grammaticales
  • Vérification et mise à jour des liens internes
  • Mise au propre et noms des fichiers html
  • Mise à jour de la Table des matières
  • Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, série, date d'édition)

19 janvier, 2022

Galaxie (1ère série) n°001 – Novembre 1953

Un mois après la parution du numéro 1 aux éditions Opta de la revue Fiction, paraissant tous les deux mois pour commencer, les éditions Nuit et Jour, plutôt enclines, elles, à publier des romans photos et des magazines policiers, lancent la version française de la revue américaine Galaxy Science Fiction, suivant la même fréquence de publication. S’engage sans doute une course à l’échalote entre Nuit et Jour et Opta, car Galaxie passera à la fréquence mensuelle en Janvier 1954, dès son deuxième numéro, tandis que Fiction lui emboîtera le pas à son numéro 03 en Février 1954.

Si nous évoquons ici Galaxie dit « 1ère série », ça n'est pas que la revue fût intitulée ainsi, mais plutôt parce qu’elle cessa de paraître après son numéro 65 en Avril 1959. Sa publication fut ensuite reprise par l’ex concurrent Opta en mai 1964, avec une numérotation recommencée au numéro 1 (on parlera alors de Galaxie « 2ème série »).

Cette "1ère série" pâtira par la suite d’une réputation plutôt légère, aux traductions partielles et approximatives. Mais tout comme sa cousine Fiction, elle aura le mérite de faire découvrir les plus grands auteurs de SF d’Outre-Atlantique et de constituer un véritable tremplin à bon nombre d’auteurs français.

Avouons tout de même qu’il manque à Galaxie 1ère série la petite adresse aux lecteurs, les recommandations, les notes, les critiques… qui seront longtemps l’apanage de Fiction.

Saluons toutefois la grande qualité du choix de ce numéro 01 : Damon KNIGHT, SIMAK, STRUGEON, ASIMOV, Fredric BROWN (orthographié Frédéric dans la revue…). Rien que du très bon !

Sommaire du Numéro 1 :

NOUVELLES

 1 - (non mentionné), Éditorial, pages 1 à 1, éditorial

2 - Damon KNIGHT, Comment servir l'homme (To Serve Man, 1950) , pages 7 à 13, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par David STONE

3 - Clifford Donald SIMAK, Dans le torrent des siècles (1ère partie) (Time Quarry (magazine, 1950) / Time and Again (volume, 1951), 1950/1951) , pages 14 à 55, roman, trad. (non mentionné), illustré par David STONE

4 - Theodore STURGEON, Les Étoiles sont vraiment le Styx (The Stars Are the Styx, 1950) , pages 56 à 82, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par Milton CALLE

5 - Fredric BROWN, Lune de miel en enfer (Honeymoon in Hell, 1950) , pages 83 à 108, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par Don SIBLEY

6 - Isaac ASIMOV, Deux touffes de fourrure verte (Green Patches / Misbegotten Missionary, 1950) , pages 109 à 124, nouvelle, trad. (non mentionné)

Rapport du PReFeG :

  • Corrections orthographiques et grammaticales
  • Vérification et mise à jour des liens internes
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  • Mise à jour de la Table des matières
  • Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, série, date d'édition)

Retrouvons ici l’éditorial, qui sera sans doute la seule trace d’adresse directe au lectorat français de cette revue (bien que la rubrique « Courrier des lecteurs » donnera l’impression d’être adaptée au lectorat français dans les numéros suivants).

EN présentant le premier numéro de Galaxie Science Fiction à nos lecteurs, évoquons le souvenir de Jules Verne, qui a tant charmé notre adolescence.

À cette époque naïve et déjà si lointaine, où le progrès technique ne visait pas aux grandes destructions, Jules Verne nous avait donné le goût des grandes aventures, dont les dénouements étaient toujours à la gloire de la science et du courage de l'homme.

Où sont maintenant les grandes aventures susceptibles de nous faire rêver, sinon dans la galaxie ?

Aussi bien avons-nous l'intention de présenter un choix des meilleures nouvelles et romans de la « science fiction ». Nous commençons dans ce numéro par des nouvelles ainsi que par un des romans les plus captivants du genre publié aux États-Unis – l’excellent Barjavel nous pardonnera, mais il n’a pas encore fait en France l'école que nous attendons et dont il restera l'inspirateur.

Outre-Atlantique s'est développée une forme bien définie de l'anticipation, très attachée à révolution du progrès scientifique, et sur le plan littéraire sans prétention, mais sans faiblesses.

Galaxie est imagination et invite à penser.

Galaxie n'est pas contes fantastiques ou romans policiers dont la clé se trouve à la dernière page.

Galaxie ne donne pas de clé aux mystères car à mesure que certaines limites semblent reculer devant les connaissances et les théories, les mystères ne font que s'épaissir.

12 janvier, 2022

Fiction n°005 – Avril 1954

Beaucoup d’auteurs qu’on ne retrouvera plus ni dans Fiction, ni dans Galaxie, pour ce numéro 5 un peu atypique, mais fort intéressant : les francophones Pierre Lagarde et Michel-Aimé Baudouy, et les anglophones Raymond Chandler et Charles Dickens (avec "Le rat qui parlait", une nouvelle restée depuis inédite). Première publication française de Philip José Farmer, dont on rencontre ici le personnage du Père Carmody (héros malgré lui de « La nuit de la lumière »).

Cliquez sur l’image pour découvrir 

comment l’auteur-illustrateur 

Jacques Sternberg

a été rebaptisé dans la revue…

Sommaire du Numéro 5 :

NOUVELLES

1 - Arthur PORGES, Le Ruum (The Ruum, 1953) , pages 3 à 15, nouvelle, trad. (non mentionné)

2 - Esther CARLSON, In...Terre communications (Long distance, 1953) , pages 16 à 22, nouvelle, trad. (non mentionné)

3 - Pierre LAGARDE, Le Solitaire de l'an 5000, pages 23 à 29, nouvelle

4 - Raymond CHANDLER, La Porte de bronze (The bronze door, 1939) , pages 30 à 54, nouvelle, trad. (non mentionné)

5 - Charles DICKENS, Le Rat qui parlait (The rat that could speak, 1860) , pages 55 à 59, nouvelle, trad. (non mentionné)

6 - Michel-Aimé BAUDOUY, Deux billets faux, pages 60 à 73, nouvelle

7 - Alfred BESTER, Le Temps n'arrange pas tout (Time Is the Traitor, 1953) , pages 74 à 97, nouvelle, trad. (non mentionné)

8 - Philip José FARMER, Attitudes (Attitudes, 1953) , pages 98 à 116, nouvelle, trad. (non mentionné)

 

CHRONIQUES

9 - Jacques BERGIER & Igor B. MASLOWSKI, Ici, on désintègre !, pages 117 à 118, critique(s)

10 - F. HODA, Épouvante en deux ou trois dimensions, pages 121 à 126, article

 

Rapport du PReFeG :

  • Relecture, corrections orthographiques et grammaticales
  • Mise en gras des titres in "Revue des livres"
  • Vérification et mise à jour des liens internes
  • Mise au propre et noms des fichiers html
  • Mise à jour de la Table des matières
  • Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, série, date d'édition)

Dans ce numéro 5, on pourra lire :

Glanes interstellaires…

À travers la presse.

 

À propos de la nouvelle « L’Émissaire ».

 

Nos lecteurs se souviennent sans doute de l’allusion au « cuivre trempé » à base de béryllium (secret de certaines races antiques), qui était faite à la fin de la nouvelle de Poul Anderson, « L’Émissaire », dans notre numéro 3. Nous avons reçu à ce sujet une lettre de M. Yvan Tournier, qui y joignait un intéressant article dont il est l’auteur, article paru en février 1950 dans la revue « Destins », à propos de « L’orichalque des Atlantes ». Cet orichalque, métal précieux mentionné par Platon et très abondant dans l’Atlantide, aurait été perdu depuis l’engloutissement de l’île. Or, M. Tournier souligne, d’après Pline, que les Anciens attribuaient aux Atlantes la connaissance, oubliée par la suite, du secret déjà cité de tremper le cuivre ou le bronze. Comme notre siècle a retrouvé le bronze trempable sous la forme de cet alliage de cuivre et de béryllium (ce dernier métal découvert en 1798), M. Tournier est amené à faire l’hypothèse suivante, qui semble convaincante : le mystérieux orichalque, métal magique des Atlantes, n’était autre que notre actuel béryllium, allié au cuivre. À l’appui de cette hypothèse se trouve le fait que des bistouris de cuivre au béryllium trempé, datant de la 14e dynastie pharaonique (XVIIe siècle avant J.-C), ont été exhumés en Égypte. Pour finir, M. Tournier prévoit pour l’orichalque alias béryllium un avenir encore plus remarquable que sa légende passée.

 

On vient en effet, écrit-il, de reconnaître qu’il peut avantageusement et à moindres frais remplacer l’« eau lourde » ou le graphite dans l’agencement des piles et engins atomiques. Or le béryllium s’extrait facilement du béryl, succédané de l’émeraude, dont la France possède de notables gisements, en particulier dans le Limousin.

 

L’ère des robots.

 

Une photographie reproduite récemment dans la presse représentait un orchestre complet de musiciens-robots que le propriétaire d’un bar d’Anvers utilise pour remplacer les musiciens de son orchestre. C’est lui-même qui a conçu et construit ces musiciens qui ont la taille d’hommes normaux. Il suffit que les danseurs introduisent une pièce de cinq francs dans le compteur pour que, aussitôt, les musiciens se lèvent et jouent inlassablement le tango le plus langoureux et le plus endiablé des « boogies ». Peut-être cet ingénieux constructeur-propriétaire de dancing envisagera-t-il de remplacer par le même système… les « taxis-girls » ? Oui, mais voilà… cela ferait-il l’affaire des danseurs ?

05 janvier, 2022

Fiction n°004 – Mars 1954

Nous poursuivons nos publications numériques avec ce n°4 de la revue Fiction, daté de Mars 1954. Apprécions tout particulièrement « Le sacrifié », toute première nouvelle de Philip K. Dick publiée en France dans une revue. Première publication aussi dans une revue française pour Alfred Bester, avec la nouvelle « L’homme que Vénus va condamner ». Et les grands débuts dans Fiction du belge Jacques Sternberg avec « Le désert », qui signera aussi un grand nombre de couvertures pour cette revue.


 
Sommaire du Numéro 4 :

NOUVELLES

1 - BOILEAU-NARCEJAC, Le Grand secret, pages 3 à 10, nouvelle

2 - Ruth M. GOLDSMITH, Adieu, veau, vache... couvées ! (Yankee exodus, 1953) , pages 11 à 22, nouvelle, trad. (non mentionné)

3 - Philip K. DICK, Le Sacrifié (Expendable, 1953) , pages 23 à 29, nouvelle, trad. (non mentionné)

4 - Alexandre RIVEMALE, Le Jongleur, pages 30 à 48, théâtre

5 - Robert SHECKLEY, Désirs de roi (The King's Wishes, 1953) , pages 49 à 59, nouvelle, trad. (non mentionné)

6 - Charles L. HARNESS, Les Joueurs d'échecs (The Chessplayers, 1953) , pages 60 à 72, nouvelle, trad. (non mentionné)

7 - Jacques STERNBERG, Le Désert, pages 73 à 75, nouvelle

8 - John ANTHONY, L'Hypnoglyphe (The Hypnoglyph, 1953) , pages 76 à 86, nouvelle, trad. (non mentionné)

9 - William Lindsay GRESHAM, Le Peuple du Grand Chariot (The Star Gypsies, 1953) , pages 87 à 102, nouvelle, trad. (non mentionné)

10 - Alfred BESTER, L'Homme que Vénus va condamner (Star Light, Star Bright, 1953) , pages 103 à 119, nouvelle, trad. (non mentionné)


CHRONIQUES

11 - Jacques BERGIER & Igor B. MASLOWSKI, Ici, on désintègre !, pages 120 à 122, critique(s)

12 - F. HODA, Guerres interplanétaires, pages 123 à 128, article

 

Rapport du PReFeG :

  • Relecture, corrections orthographiques et grammaticales
  • Ajout de la note 7
  • Vérification et mise à jour des liens internes
  • Mise au propre et noms des fichiers html
  • Mise en gras les titres in Revue des Livres
  • Mise à jour de la Table des matières
  • Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, série, date d'édition)

Dans ce numéro, nous pouvons retrouver un extrait d’article qui évoque bien les réserves soulevées par ce genre nouveau qu’était la Science-fiction (encore souvent appelée « Anticipation Scientifique »).

« La Gazette de Lausanne » a consacré une page de son supplément littéraire, « La Gazette littéraire », du 28 novembre dernier, à la « science-fiction ». Un long article de Boris Vian : « Si Peau-d’Âne m’était conté… » explique, témoigne et plaide éloquemment en faveur du genre. M. Henri-François Rey, dans un autre article au titre significatif : « Science-fiction ou science-mystification ? » est plus réservé et exprime ses craintes sur ce qu’il considère comme un envahissement des « technocrates ». M. H.-F. Rey désigne ainsi les savants, les ingénieurs, en un mot les scientifiques.

«  Cette nouvelle philosophie, car c’en est une, se présente, donc avant tout comme une entreprise de libération. Voilà bien la mystification.

Il m’a été donné de lire récemment quelques livres fictionnistes, la plupart traduits de l’américain. L’identité des thèmes est flagrante. Partant de données scientifiques actuelles, nos nouveaux penseurs s’empressent d’extrapoler, de donner à leurs prémices le coup de pouce de l’imagination, ce qui leur permet de construire un univers utopique qui, en fait, finit par n’avoir plus aucune justification scientifique. L’aventure du brave homme qui devient amoureux d’une habitante de Vénus en est une preuve, et aussi celle, de tous ces héros aux prises avec de méchants Martiens.

À priori, bien sûr, il ne nous est pas permis de réfuter l’existence d’êtres vivants sur telle ou telle planète, mais je pense qu’il nous est permis de ne pas croire à l’agressivité obligatoire de ces êtres vivants. Pourtant pour les fictionnistes, pas de problèmes ; tout ce qui vit sur les autres planètes existe « contre nous » ; tous les procédés scientifiques décrits par ces nouveaux poètes sont des procédés servant à la défense de la race humaine ou, dans le meilleur des cas, à la destruction des races concurrentes.

Mais, surtout, ne nous leurrons pas. Voyons bien les choses en face et disons que la « science-fiction » n’a jamais considéré le progrès scientifique comme un moyen de libération, mais essentiellement comme un moyen d’oppression de la race humaine, comme un moyen de contrôle des réactions humaines. Il ne s’agit pas de prévoir un monde, enfin harmonieux, mais de décrire une planète qui, en s’élargissant aux dimensions de l’univers, deviendra de plus en plus effrayante, de plus en plus tyrannique pour ses malheureux occupants.

Que l’on fasse bien attention, ce postulat de base n’est pas né du hasard. Reprenons le thème central des ouvrages fictionnistes. Il est toujours le même : le monde et la race humaine sont plus que jamais menacés, mais il y a quelques hommes, très peu d’ailleurs, qui peuvent nous sauver, car ils en ont les moyens, quelques hommes à qui l’humanité devra son salut.

Et quels sont ces hommes ? Les savants, les ingénieurs, les scientifiques, autrement dit, les TECHNOCRATES.

Nous voilà au cœur du problème.

L’histoire, encore elle, nous apprend que l’évolution des sociétés veut que sans cesse les classes sociales luttent entre elles pour la possession du pouvoir. En ce milieu du siècle, au-delà peut-être des perspectives marxistes qui réduisent l’histoire à une lutte de classes très circonscrite, on peut constater que, au sein même de chaque groupe social, divers éléments luttent pour l’exercice du pouvoir. Et partout, aussi bien à l’est qu’à l’ouest, ce sont les technocrates qui sont les mieux placés dans cette course et qui risquent de la gagner définitivement.

Sous le douteux prétexte que tous les problèmes qui se posent à l’homme peuvent être résolus par l’« organisation », ces fabricants d’équations et de statistiques prétendent imposer leur présence dans tous les hauts conseils de direction.

Le malheur, c’est qu’ils ont toutes les chances de supplanter les hommes d’État et les politiciens classiques, car le métier qu’ils exercent, la science qu’ils représentent, leur donnent aux yeux du grand public l’apparence du sorcier. »

Ce postulat est évidemment discutable. Sans nier que le thème d’un grand nombre de romans de S.-F. repose sur les intentions agressives d’êtres vivant sur une autre planète que la nôtre, il faut constater qu’il existe d’aussi nombreux ouvrages du genre qui ne sont pas bâtis sur ce thème et qui sont même bâtis sur le thème contraire. M. H.-F. Rey n’a sans doute pas eu la main heureuse dans le choix des « quelques livres fictionnistes » qu’il a lus jusqu’à présent.

01 janvier, 2022

Cadeau bonus : « Germes de vie » - John Taine 1931 (VF 1953)

Chers usagers du PReFeG, bonne année 2022 à vous !

Pour marquer d’une pierre blanche deux coups, le PReFeG vous propose aujourd’hui de découvrir un roman de pure « anticipation scientifique », puisque le genre n’était pas encore nommé Science-Fiction en 1931, « Germes de vie » de John Taine, publié en français en 1953 dans la collection Le rayon Fantastique (n°19), chez Hachette-Gallimard.

Pourquoi ce roman dans l’espace du PReFeG ?

Nos fidèles usagers, tout comme les lecteurs de la revue Fiction, apprécient certainement la rubrique « Ici, on désintègre ! » signée Jacques Bergier et Igor B. Maslowski, qui fait la revue mois après mois des ouvrages touchant aux genres de l’étrange ou aux essais scientifiques. Soyons redevables à nos deux critiques, on ne désintègre pas si souvent au sein de cette revue des livres ; c’est même souvent pleins d’enthousiasme que des ouvrages sont conseillés, et suscite une réelle curiosité chez les lecteurs.

C’est donc le cas pour « Germes de vie », de John Taine, recensé dans le numéro 3 de Fiction.

« Germes de vie » (Seeds of Life), de John Taine, débute comme un ouvrage fantastique classique, mais se termine sur un chapitre grandguignolesque à l’issue duquel on pousse un sincère soupir de soulagement. C’est l’histoire d’un savant raté, Neils Bork, qui, à la suite d’un sabotage dont il est l’auteur, se voit transformé physiquement et moralement en un individu brillant, en avance de plusieurs siècles sur les générations actuelles. La thèse soutenue par John Taine est : peut-on envisager la possibilité d’une évolution à rebours, d’un retour à la préhistoire, et ceci non pas progressivement, mais en très peu de temps ? Thèse curieuse, comme on le voit, habilement développée et bien narrée.

 

Si le style et la situation de base sont assez humoristiques, le tragique l’emporte peu à peu quand il s’agit d’évoquer la disparition des espèces et de toute vie. Finalement, Taine se laisse prendre au jeu de l’humanisme, là où il aurait pu se contenter d’une farce macabre (comme le début du récit le laissait entendre). De très bons moments de terreur, avec les araignées mutantes ou les explosions de vie contre-nature, que n’aurait certainement pas déprécie H.P. Lovecraft. L’ensemble est d’un style bien travaillé, subtil et très plaisant.

La numérisation que nous vous proposons ici est issue de la réédition de l’ouvrage dans la célèbre collection « Fantastique / SF / Aventure » des éditions NéO (n°116 – juillet 1984)


Visez bien la grenouille avec la souris

pour obtenir vos germes !

 

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Le PReFeG vous propose également