Galaxie continue de miser sur les valeurs sûres de la S.F. pour son numéro 2 : Simak, Robert F. Young, Leiber, Aldiss, mais aussi les jeunes Silverberg et Brunner . Cette fois-ci, aucun texte qui ne restera exclusif - tous seront repris ultérieurement en recueil - ce qui est aussi un gage de grande qualité.
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Sommaire du Numéro 2 :
1 - Clifford D. SIMAK, Au carrefour des étoiles (Here Gather the Stars / Way Station, 1963), pages 2 à 71, roman, trad. Michel DEUTSCH, illustré par Wallace (Wally) WOOD
2 - John BRUNNER, Ceux qui possèdent la terre (The Totally Rich, 1963), pages 72 à 96, nouvelle, trad. Pierre BILLON, illustré par Virgil FINLAY
3 - Fritz LEIBER, Les Pieds et les roues (X Marks the Pedwalk, 1963), pages 97 à 102, nouvelle, trad. Christine RENARD
4 - Robert F. YOUNG, Le Pays d'esprit (The Girl in His Mind, 1963), pages 103 à 125, nouvelle, trad. Michel DEMUTH, illustré par Jack GAUGHAN
5 - Robert SILVERBERG, La Souffrance paie (The Pain Peddlers, 1963), pages 126 à 136, nouvelle, trad. Arlette ROSENBLUM, illustré par Norman NODEL
6 - Brian ALDISS, L'Impossible étoile (The Impossible Star, 1963), pages 137 à 159, nouvelle, trad. Pierre BILLON, illustré par Norman NODEL

Dans notre précédent billet, nous interrogions "la bonne route" que l'humanité devrait suivre selon Clifford D. Simak telle qu'évoquée dans son roman Au carrefour des étoiles. Pour cette deuxième et dernière partie, l'auteur invoque avant tout l'espoir d'une paix durable, non pas arrachée diplomatiquement à coups d'accords et de concessions, mais une paix évidente à l'image de l'harmonie - parfois complexe - du cosmos, d'où naissent la vie, l'intelligence, et un profond sentiment de fraternité qui unit bêtes et hommes, d'où qu'ils soient. Un point de vue qui n'évite pas certaines naïvetés. Par exemple :
Il ne serait pas facile de condamner sa porte. De ne plus jamais éprouver la chaleur du soleil, sentir la caresse du vent, respirer l'odeur changeante des saisons. L'Homme n'était pas prêt à accepter ce divorce. Il n'était pas encore suffisamment intégré au milieu artificiel qu'il s'était créé pour être capable de rompre définitivement avec les réalités physiques de sa planète. Pour demeurer homme, le soleil, le sol, le vent lui étaient indispensables.
Au carrefour des étoiles - chapitre 14 (extrait)
Dans ce passage, Simak imagine, en homme de son temps, que l'environnement climatisé et artificiel n'est qu'un topos choisi. Pourtant, des histoires d'anticipation ont déjà été écrites imaginant de tels environnements conçus comme des refuges imposés à l'espèce humaine, souvent pour s'abriter des conséquences de ses propres folies guerrières. C'est peut-être naïveté que d'imaginer être prêt ; si ce devenir doit arriver, sous Terre ou dans l'espace, ce sera sans doute par nécessité.
On relèvera aussi que ce roman reste pétri de références bibliques. Parfois, la transposition en termes galactiques n'est qu'à peine voilée :
" Il y a un groupe, à l'autre extrémité de la galaxie, qui veut se rendre dans un secteur particulier de l'anneau. Ces gens-là croient encore que leur race est issue d'un peuple migrateur venu d'une autre galaxie. Ils pensent que s'ils parviennent à s'élancer hors de l'anneau, ils transformeront la légende en fait historique pour leur plus grande gloire. "
Au carrefour des étoiles - chapitre16 (extrait)
Parfois, cela demande une culture religieuse plus poussée. Rappelons que le principal protagoniste de l'histoire se prénomme Enoch. Simak n'a sans doute pas choisi le prénom d'Enoch par hasard ; un texte apocryphe de la Bible, intitulé "Le livre d'Henoch", fait état de l'ordonnancement en périodes des cycles du temps, les jours, les semaines, les mois, les saisons… mais évoque aussi l'observation de la course des astres comme permettant une lecture de la Création.

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Illustration de Virgil Finlay |
Un homme de science audacieux voit ses recherches sur la reproduction complète d'un individu financées par un homme de la classe sociale la plus haute. Dans Ceux qui possèdent la Terre, John Brunner nous décrit par la périphérie cette caste de surpuissants ("Ils font bande à part et – juste ciel – n'est-ce pas mieux ainsi ? ") qui n'ont plus la force d'imaginer le moindre désir, sinon l'impossible. Une nouvelle bien dense et finement menée, magistralement illustrée par Virgil Finlay.
Et voici comment commença la grande guerre civile entre piétons et automobilistes, qui a dévasté notre monde !Une histoire automobile à présent : Les pieds et les roues, qui rappellera sans doute "Idylle dans un parc à voitures d'occasion du XXIe siècle" de Robert Young, ou bien "Plague on wheel" de Kilgore Trout, ou bien encore "A l'aube du grand soir" de Robert Bloch. Fritz Leiber propose une nouvelle un peu gratuite dans son développement, toutefois.

Après une entrée en matière d'une S.F. misant sur l'exotisme, Robert F. Young nous emmène dans Le pays d'esprit, soit le psychisme conçu comme une collection de lieux-souvenirs dans lesquels quiconque, après un certain entraînement, peut évoluer comme s'il s'agissait d'une topographie concrète et réelle. "Quiconque", c'est à dire qu'un individu peut aussi se réfugier dans le Pays d'esprit d'un autre… Une très belle nouvelle où l'introspection prend des allures de traque policière et où l'enquête devient exploration topographique.

La souffrance paie, ou la télévision médicale conçue comme un art. Habilement menée, cette nouvelle de Robert Silverberg nous démontre avec plusieurs décennies d'avance les dérives de la télé-réalité, et d'un public qui souhaite, comme aux temps des gladiateurs, en avoir pour son argent. On pourra repenser aussi sur la fin au déroutant film de Cronenberg, "Vidéodrome".

" (...) en moins de onze cents ans d'expéditions galactiques, nous avons à peine exploré une seule branche d'une seule galaxie. Nous n'en savons donc pas assez pour pouvoir déterminer si cette situation anormale est unique en son genre… " Au moment où Brian Aldiss rédige L'impossible étoile, le concept de trou noir n'a pas encore été popularisé. C'est pourtant bien de cela qu'il s'agit, dans un récit où tout finit par être dévoré et englouti.
Rapport du PReFeG (Septembre 2025)
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