Sur une première couverture du peintre Michel Jacubowicz (que nous ne confondrons pas avec le critique Maxim Jacubowski), un numéro qui tient bien ses promesses, tant au niveau des auteurs anglo-saxons que des auteurs francophones. Domine une touche peut-être plus fantastique que science-fiction, mais l'on ne s'en plaindra pas.
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Sommaire du Numéro 109 :
1 - (non mentionné), Nouvelles des auteurs de ce numéro, pages 2 à 3, bibliographie
2 - Clifford D. SIMAK, L'Arbre à dollars (The Money Tree, 1958), pages 7 à 38, nouvelle, trad. Michel DEUTSCH
3 - Fritz LEIBER, Chants secrets (The Secret Songs, 1962), pages 39 à 48, nouvelle, trad. P. J. IZABELLE
4 - Theodore STURGEON, Une fille qui en a (The Girl Had Guts, 1957), pages 49 à 71, nouvelle, trad. P. J. IZABELLE
5 - Michel EHRWEIN, Les Histoires, pages 72 à 79, nouvelle *
6 - Nathalie HENNEBERG, Des ailes, dans la nuit..., pages 80 à 108, nouvelle
7 - Jean RAY, Josuah Güllick, prêteur sur gages, pages 109 à 114, nouvelle
8 - John W. VANDERCOOK, Rencontre avec la peur (Funk, 1929), pages 115 à 134, nouvelle, trad. Anne MERLIN *
9 - Jean CASSOU, Le Monstre, pages 135 à 142, nouvelle *
10 - Pat MALLET & Michel PELTIER, La Vie privée du vampire, pages 143 à 145, bande dessinée
CHRONIQUES
11 - COLLECTIF, Ici, on désintègre !, pages 147 à 161, critique(s)
12 - (non mentionné), En bref, pages 162 à 163, article
13 - COLLECTIF, Tribune libre, pages 165 à 167, article
14 - F. HODA, Savants fous et cerveau électronique, pages 169 à 172, article
15 - Jacques GOIMARD, L'Anti-Pygmalion, pages 172 à 175, article
16 - (non mentionné), Table des récits parus dans « Fiction ». Deuxième semestre 1962, pages 175 à 176, index
* Nouvelle restée sans publication ultérieure à ce numéro.
L'Arbre à dollars en ferait rêver plus d'un. Kurt Vonnegut évoquera même un roman éponyme de Kilgore Trout (appelé "Money tree" dans les bibliographies de Trout, mais que l'auteur ne daigne pas nommer) dans son propre "Abattoir 5". Quoi qu'il en soit, et quand il s'agit d'argent facile et d'une forte somme à rafler, de deux choses l'une : soit vous voilà au casino, soit en plein cœur d'un polar. Clifford D. Simak ne s'y trompe pas, et c'est dans l'ambiance du second que son héros oscille comme à la roulette entre mouise et baraka. Mais ç'aurait été gratuit de s'arrêter là, et Simak nous laisse entrevoir que de toutes les espérances, l'argent est certainement la plus vile.
On imagine bien Philip Dick avoir une révélation en lisant ces Chants secrets de Fritz Leiber, tant on croirait y retrouver ses ornements habituels (mais pas encore produits). Voilà qui prouve une fois de plus la grande modernité de Leiber qui traite ici de la science-fiction en tant que contre-culture, de télévision en tant que distraction, et de drogues en tant que prison alternative ("les barreaux de la Liberté" comme le formule très adroitement Leiber).
Theodore Sturgeon poursuit ses recherches sur la symbiose ; après le gestalt des mutants, voici les organismes extraterrestres similaires aux concombres des mers dont les facultés régénératives sont étonnantes. Tout naturalisme mis à part, le style de Sturgeon est dynamique et fort bien maîtrisé, et le scénario de Une fille qui en a solidement bâti. On pourrait s'étonner que la rédaction de Fiction (sans doute Alain Dorémieux) qualifie le sujet ici développé de "névrotique" chez Sturgeon, alors que bien des titres de la collection Angoisse au Fleuve Noir le sont souvent beaucoup plus. Mais il est vrai que semblable littérature ne trouve habituellement guère sa place dans cette revue...
On pourrait espérer un peu de décalage avec cette rencontre du troisième type que font un groupe d'enfants dans Les histoires. Mais Michel Ehrwein y manque sa cible, et son récit demeure un peu fade.
Avec Josuah Güllik, prêteur sur gages, et malgré un antisémitisme fort déplorable que Jean Ray n'aurait rien perdu à laisser de côté, il nous propose un petit conte à la Dickens, mais sans la rédemption possible. Ses vilains, Jean Ray les préfère damnés.
L'antisémitisme gratuit de Jean Ray ne laissera pas indifférent le lectorat de Fiction. En témoigne ce courrier de lecteur publié dans la "Tribune libre" du n°112.
" Amateur de science-fiction, ayant tout lu, de Guy l'Éclair à van Vogt, presque spécialiste et membre d'un petit club d'amateurs, je tiens à vous informer que le n° 109 de votre revue est le dernier que j'aurai lu.
En effet, je considère comme inadmissible la présence dans votre revue, qui devrait être mieux que progressiste, étant entièrement axée sur l'avenir, de récits comme « Josuah Gullick, prêteur sur gages ».
Je pensais que 2.000 ans de pogroms et 6.000.000 de morts au cours de la dernière guerre étaient suffisants. Il paraît que non.
Des gens plus intelligents que vous ont depuis longtemps remplacé les histoires juives par des histoires écossaises, jugeant probablement que l'antisémitisme n'était pas indispensable.
À l'afenir, che verai tonc des egonomies, z'est à tire 2 F. 50 par mois.
Shalom. "(Henri Lévy, Marseille).
Ce à quoi la rédaction de Fiction répond :
On nous avait accusés de tout dans le passé, d'être successivement fascistes et communistes, entre autres. Nous voici maintenant devenus antisémites ! Notre meilleure réponse à M. Henri Lévy sera la publication dans « Fiction spécial n° 4 » de la nouvelle « Heureux comme Dieu en France », de Battin et Gheorghiu, qui lui prouvera exactement le contraire… (N.D.L.R.)
Rencontre avec la peur, et même la peur de la peur, qui rôde et qui tue… sans rien faire d'autre qu'être évoquée. Avec ce récit qui prend bien le temps de poser décor et caractères, dans la région colonisée du Nigéria, on retrouve les racines d'un sentiment qui "dépasse en âpreté toutes les autres épreuves" comme l'écrivait Montaigne. John W. Vandercoock signe ici sa deuxième et dernière contribution à Fiction. Dommage, on aurait aimé découvrir davantage de cet auteur fin et étonnant.
Au regard de la biographie de Nathalie Henneberg, on retrouvera bien des correspondances entre fiction et réalité dans Des ailes dans la nuit… Mais espérons-le les destins ne se croiseront pas davantage. Dans cette histoire de plan intermédiaire, piège tendu et incompréhensible, on oscille sans cesse entre la fascination et l'effroi. On s'accordera à trouver à Nathalie Henneberg une inspiration plus volontiers fantastique que scientifique, et ce récit nous y fait gouter plus que de raison.
Le monstre est un petit récit de Jean Cassou qui articule bien les effets de la confrontation d'un esprit simple avec un monstre, et l'identification projective qui s'ensuit. La fin un peu abrupte aurait peut-être méritée davantage de soin.
A propos de son auteur, on peut lire :
Rapport du PReFeG (Avril 2025)
- Relecture
- Corrections orthographiques et grammaticales
- Vérification du sommaire
- Vérification des casses et remise en forme des pages de titre
- Mise en forme des titres présentés in "Revue des livres"
- Ajout de la Table des récits telle qu'évoquée dans le sommaire sur NooSFere mais n'apparaissant pas dans le epub d'origine.
- Ajout de la Table des "Nouvelles des auteurs de ce numéro" telle qu'évoquée dans le sommaire sur NooSFere mais n'apparaissant pas dans le epub d'origine.
- Notes (2b), (2c), (11b), (16), (17) et (18) ajoutées.
- Note (19) ajoutée (Erratum publié dans le n°110).
- Vérification et mise à jour des liens internes
- Mise au propre et noms des fichiers html
- Mise à jour de la Table des matières
- Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, date d'édition, série, collection, étiquettes)
En cliquant sur les noms des auteurs de ce numéro
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Prochain bonus : Recueil William Morrison (exclusivité PReFeG) !
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