30 mars, 2022

Galaxie (1ère série) n°006 – Mai 1954

Après « Dans le torrent des Siècles » de Simak, ce numéro de Galaxie nous propose un nouveau roman découpé en épisodes, encore une fois par une grande pointure de « l’Age d’Or » de la S.F. sous la personne de Isaac ASIMOV, avec « Dans les villes d’acier » - édité ensuite en 1956 dans la collection « Le Rayon Fantastique » sous le titre « Les cavernes d’acier ».

 

Vos mains seront–elles aussi une extension mécanique ?

Cliquez sur l’image pour obtenir votre ebook.


Sommaire du Numéro 6 :


1 - Kurt WARGAR, L'Araignée du professeur Björnsen, pages 5 à 11, nouvelle

2 - Isaac ASIMOV, Les Villes d'acier (1ère partie (The Caves of Steel, 1953) , pages 12 à 65, roman, trad. (non mentionné), illustré par Ed EMSH

3 - Robert SHECKLEY, Les Délices de Capoue (Shape / Keep Your Shape, 1953) , pages 66 à 79, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par VIDMER

4 - G. A. MORRIS, Carnivores (The Carnivore, 1953) , pages 80 à 86, nouvelle, trad. (non mentionné)

5 - Edward WELLEN, Origine de l'étiquette galactique (Origins of Galactic Etiquette, 1953) , pages 87 à 97, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par David STONE

6 - Maurice LIMAT, Le Plongeon dans l'atome, pages 98 à 109, nouvelle

7 - (non mentionné), Terres de mort, pages 110 à 118, nouvelle

 Couverture de EMSH : VILLES D’ACIER

 

Rapport du PReFeG :

  • Corrections orthographiques et grammaticales
  • Mise au propre et noms des fichiers html
  • Vérification et mise à jour des liens internes
  • Mise à jour de la Table des matières
  • Vérification des casses et remise en forme des pages de titre
  • Ajout de la note 2
  • Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, série, date d'édition)

 

Les pseudonymes sont légions dans le domaine de la S.F., surtout pour ce qui est de la publication de nouvelles. Pour ce qui est de Kurt Wargar, il s’agit d’un pseudonyme d’André Ruellan, qui a aussi signé bon nombre de ses romans sous le nom de Kurt Steiner. La nouvelle ici présentée n’est toutefois pas de son meilleur cru.

G.A. Morris est le pseudonyme de Katherine MacLean. La nouvelle présentée ici, « Carnivores »,  est sans doute l’une de ses plus originales (dans une production peu fournie, il est vrai).

On connait un bon nombre de pseudonymes aussi à Maurice LIMAT (Maurice D'ESCRIGNELLES, Maurice LIONEL, Lionel REX, Lionel REY, Jean SCAPIN). Ses parutions dans Galaxie (1ère série exclusivement) seront toutefois signées toujours sous son vrai nom. Comme la majorité de ses nouvelles publiées dans cette revue, « Le plongeon dans l’atome » présentée dans ce numéro reste inédite en volume à ce jour.

Demeure un mystère à éclaircir pour ce numéro 6 : la nouvelle « Terres de mort » n’a pas d’auteur crédité. Malgré nos recherches dans les nombreuses archives françaises et anglo-saxonnes, nous n’en avons pas retrouvé l’identité.

23 mars, 2022

Fiction n°010 – Septembre 1954

Beaucoup d’humour dans ce numéro, axé sur notre rapport à l’étrange et à la différence. C’est la toute première occasion de découvrir William Tenn, novelliste de talent, malheureusement peu traduit en France (plus comique que Fredric Brown et plus satiriste que Robert Sheckley, rapportent certaines encyclopédies !) Une longue nouvelle du mystérieux  P.-A. Hourey, à la veine résolument fantastique, détonne un peu dans cet ensemble, mais manifeste une bonne qualité littéraire. A noter aussi un « coup de gueule » de Alain Dorémieux (qui signe ici A.D.), s’insurgeant contre les critiques « marxistes » faites à la science-fiction « capitaliste ».

Votre souris est-elle à l’épreuve de l’eau ? 

 Sommaire du Numéro 10 :

NOUVELLES

1 - William MORRISON, Un coin rêvé pour les vacances (Playground, 1954) , pages 3 à 25, nouvelle, trad. (non mentionné)

2 - Francis CARSAC, Hachures, pages 26 à 30, nouvelle

3 - P.A. HOUREY, Une chasse, pages 31 à 50, nouvelle

4 - Poul ANDERSON, Ces Terriens si terre à terre... (When Half-Gods Go, 1953) , pages 51 à 62, nouvelle, trad. (non mentionné)

5 - Homer Jr. NEARING, Mathématiques et vaudou (The mathematical voodoo, 1951) , pages 63 à 80, nouvelle, trad. (non mentionné)

6 - Ralph ROBIN, Le Dernier bobard (Open Ears, 1953) , pages 81 à 87, nouvelle, trad. (non mentionné)

7 - Arthur BERTRAM CHANDLER, Épaves (Jetsam, 1953) , pages 88 à 98, nouvelle, trad. (non mentionné)

8 - William TENN, Drôles de locataires ! (The Tenants, 1954) , pages 99 à 113, nouvelle, trad. (non mentionné)

 

CHRONIQUES


9 - Jean-Jacques BRIDENNE, Robida, le Jules Verne du crayon, pages 114 à 117, article

10 – A.D. (Alain DORÉMIEUX), Où la politique va-t-elle se nicher ?, pages 118 à 120, article

11 - Jacques BERGIER & Igor B. MASLOWSKI, Ici, on désintègre !, pages 121 à 122, critique(s)

12 - F. HODA, Momies d'épouvante, pages 123 à 125, article

 

Dessin de couverture de A. Robida, extrait des « Voyages extraordinaires de Saturnin Farandoul ».

 

Rapport du PReFeG :

  • Vérification orthographique et grammaticale
  • Mise au propre et noms des fichiers html
  • Ajout des pages de publicité Présence du Futur (pas dans l'epub d'origine, mais repris du scan originel)
  • Vérification et mise à jour des liens internes
  • Vérification des casses et remise en forme des pages de titre
  • Mise en gras les titres in Revue des Livres
  • Mise à jour de la Table des matières
  • Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, date d'édition, série, collection, étiquettes)
  • Ajout de la note 28 (Erratum publié in Fiction n°11) - Mise à jour Avril 2022

 

Nous vous proposons en extrait de la revue un de ces « Glanes interstellaires » qui ouvrent la plupart du temps les numéros de Fiction.

 

À travers la Presse.

L’hebdomadaire « Réforme » a consacré, dans son numéro du 3 juillet, une double page entière à la « science-fiction ». Outre des critiques de livres, s’y trouvaient trois articles fort intéressants, chacun dans leur genre. « L’homme anticipé », de Saint-Blanquat, constituait une analyse aiguë de la mentalité de l’homme futur, telle qu’elle ressort de la littérature de « science-fiction ». Dans « Science et science-fiction » Pierre de Latil (auteur de « La pensée artificielle ») étudiait le rôle social et scientifique de certains ouvrages de « science-fiction ». Enfin, un article d’Hubert Engelhard s’intéressait plus spécialement à la valeur de la « science-fiction » en tant que genre littéraire. Nous en extrayons les lignes suivantes, où il établit la différence entre un « bon » et un « mauvais » roman de « science-fiction » :

 

Partant des données scientifiques actuelles, les auteurs n’ont aucun scrupule à extrapoler, à construire un univers fantastique, parfois totalement différent du nôtre. C’est normal : l’imagination est la condition première de la qualité. Mais à l’égard de la science, deux attitudes sont possibles ; contradictoires et toutes deux déplorables. En premier lieu il y a les écrivains qui, scientifiquement parlant, sont des ânes. Ils parlent de ce qu’ils ignorent, inventent des fusées qui vont à des vitesses tout à fait absurdes, font débarquer les hommes sur des planètes où règne un froid intense, décrivent des monstres qui parlent anglais, etc. Cela ne serait pas encore tragique si les prétentions éducatives de ces messieurs étaient plus discrètes.

En second lieu – et cela est plus inquiétant – il y a les écrivains qui, moins ignorants, ont au contraire une foi telle dans le progrès scientifique qu’elle les conduit à des dénouements pernicieux. Pour eux notre monde menacé sera sauvé, délivré par la science. Toute solution aux difficultés à venir de notre univers est fondée sur la technique. Il y a là un reflet d’une certaine mentalité moderne – qui n’est pas seulement américaine – et qui risque d’aboutir à une ère où les vrais dirigeants des nations seront les savants et les ingénieurs. Le péril est d’autant plus sérieux qu’il s’agit à peine d’anticipation ; dès maintenant les apprentis sorciers ont, aux yeux du public et parfois en fait, une place prépondérante dans le destin des peuples.

Or il est très remarquable de constater que les bons romans, de « science-fiction » – j’entends, sur le plan littéraire – sont presque toujours ceux qui dénoncent ce péril et, en décrivant le monde de demain, donnent un avertissement grave à ceux qui mettent leur confiance dans la science, c’est-à-dire dans l’homme.

Parallèlement il me paraît incontestable que les auteurs de valeur s’intéressent beaucoup moins à la matérialité du monde futur, à son aspect physique, au décor qu’à l’homme de demain, à ses réactions psychologiques et à toutes les formes de son existence intellectuelle et spirituelle. Ce qui ne veut pas dire, bien entendu, qu’ils nous fabriquent des traités de philosophie. Leurs ouvrages restent des romans, souvent passionnants, des romans d’aventures teintés du meilleur humour, de poésie, de toutes les qualités en somme qui témoignent de la véritable liberté d’un homme qui sait la vanité de toute humaine entreprise, et ne se prend pas plus au sérieux qu’il ne faut.

 

21 mars, 2022

Cadeau bonus : « Escales dans l’infini » - Georges H. Gallet, Mars 1954 ; ou « la première anthologie française de science-fiction ».

Chers usagers du PReFeG, c’est aujourd’hui le printemps !

Pour l'epub, c'est par ici !
Pour célébrer ce solstice toujours très attendu après les rudesses hivernales, rien de tel qu’un bon cocktail propre à faire éclater un florilège de saveurs dans nos papilles intellectuelles. Nous vous proposons aujourd’hui, toujours en cliquant sur sa couverture ci-contre et en format epubla toute première anthologie française traitant de science-fiction comme un genre àpart entière : « Escales dans l’infini », n°26 de la collection « Le rayon fantastique », dont Georges H. Gallet, l’anthologiste de ce volume, était aussi le co-directeur.

Nous reviendrons plus avant sur cette prestigieuse collection trop tôt disparue. Penchons-nous tout d’abord sur cette anthologie.

Sommaire

1 - Georges H. GALLET, L'Aventure de la science, pages 7 à 9, préface

2 - Stanley WEINBAUM, Odyssée martienne (A Martian Odyssey, 1934) , pages 11 à 41, nouvelle, trad. Georges H. GALLET

3 - John WYNDHAM, Touristes des temps futurs (Pauwley's Peepholes / Operation Peep, 1951) , pages 42 à 64, nouvelle, trad. Georges H. GALLET

4 - Lyon Sprague DE CAMP, La Girafe bleue (The Blue Giraffe, 1939) , pages 65 à 93, nouvelle, trad. Georges H. GALLET

5 - Catherine L. MOORE, Shambleau (Shambleau, 1933) , pages 94 à 122, nouvelle, trad. Georges H. GALLET

6 - John Ullrich GIESY, Colin-Maillard (Blind man's buff) , pages 123 à 141, nouvelle, trad. Georges H. GALLET

7 - Francis FLAGG, L'Homme-machine d'Ardathia (Machine-man of Ardathia, 1927) , pages 142 à 158, nouvelle, trad. Georges H. GALLET

8 - Raymond Z. GALLUN, La Bête du vide (A Beast of the Void, 1936) , pages 159 à 180, nouvelle, trad. Georges H. GALLET

9 - Abraham MERRITT, Trois lignes de vieux français (Three Lines of Old French, 1919) , pages 181 à 203, nouvelle, trad. Georges H. GALLET

10 - Manly Wade WELLMAN, Station interplanétaire n° 1 (Space Station No. 1, 1936) , pages 204 à 219, nouvelle, trad. Georges H. GALLET

11 - William Frederick TEMPLE, Le Sourire du sphinx (The Smile of the Sphinx, 1938) , pages 220 à 253, nouvelle, trad. Georges H. GALLET

De ces nouvelles, six n’ont encore à ce jour pas encore été rééditées (« La girafe bleue » de Sprague De Camp, « Colin-Maillard » de John Ullrich GIESY, « L'Homme-machine d'Ardathia » de Francis FLAGG, « La Bête du vide » de Raymond Z. GALLUN, « Station interplanétaire n° 1 » de Manly Wade WELLMAN, et « Le Sourire du sphinx » de William Frederick TEMPLE.)

Rapport du PReFeG :
  • Relecture, vérification orthographique et grammaticale
  • Mise au propre et noms des fichiers html
  • Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, date d'édition, série, collection, étiquettes.)

 

Comme pour « Germes de vie » de John Taine, le choix de faire entrer « Escales dans l’infini » dans l’espace du PReFeG a été motivé par les recommandations fort élogieuses de la revue Fiction.

Cet ouvrage nous fut présenté, dans le n°7  daté de Juin 1954 (voir notre article). Nous reproduisons ici la critique plus détaillée que ce même numéro proposait dans sa « Revue des livres » :

« Alors que la première anthologie policière française, « La Douzaine du diable », a paru avec plus d’un demi-siècle de retard sur les Anglo-Américains, l’anticipation scientifique, elle, a plus de chance et « Escales dans l’infini », compilée par Georges H. Gallet, vingt-quatrième volume du « Rayon Fantastique », que se partagent les Ed. Hachette et les Ed. Gallimard, est publiée quatre ans seulement après l’apparition de la « science-fiction » sur le marché français.

C’est sous l’étiquette Hachette que paraît ce recueil composé de dix nouvelles d’anticipation ou de fantastique. Leur valeur est inégale et, à côté d’excellents récits, il y en a de plus faibles. Mais l’ensemble est fort intéressant et le livre mérite toute votre attention.

Une œuvre se détache nettement des autres, œuvre classique qui a été reproduite plus d’une fois dans les anthologies américaines : « Shambleau », de Catherine L. Moore, qui, malgré ses 21 ans d’âge, est plus remarquable, plus terrifiante que jamais. Ce n’est pas seulement un magnifique conte d’horreur fantastique mais une explication intelligente de la légende de la Gorgone. Même si cette œuvre était la seule valable du recueil, elle en justifierait l’achat. Oui, c’est un authentique chef-d’œuvre.

« Trois lignes de vieux français » (Three Lines of old French), d’A. Merritt, aurait pu figurer au sommaire de n’importe quelle bonne anthologie fantastique. C’est en effet, une histoire surnaturelle que celle de ce soldat britannique qui, accroché à sa tranchée, se voit tout à coup transporté deux siècles en arrière. A-t-il rêvé ? On le croirait presque. Et pourtant… Plein de mystère et de poésie.

Étant grand amateur de chats, je n’ai pu m’empêcher d’aimer « Le Sourire du Sphinx » (The Smile of the Sphinx), de William F. Temple, qui, bien que vieux de quinze ans, est tout aussi frais que le jour où il fut publié pour la première fois. (Le conte a d’ailleurs été rajeuni.) Imaginez l’étonnement d’un citoyen qui, en rentrant dans sa ville, rencontre tout à coup une armée de chats, des milliers, des dizaines de milliers de chats qui, en bon ordre, évacuent la cité. L’étonnement dudit citoyen ne fait que croître lorsque, peu après, tous les arsenaux du pays sautent un à un. Et c’est la stupéfaction qui s’empare de lui quand un voisin vient le trouver et, tout en lui expliquant les raisons de l’exode des félins, prétend lui démontrer celles de l’inimitié traditionnelle entre minous et chiens. Si vous avez un chat, je parie que vous le regarderez avec méfiance après avoir lu ce récit à la fois drôle et angoissant.

« Touristes des temps futurs » (Pawley’s peepholes), de John Wyndham est une nouvelle carrément humoristique, dont le titre indique bien le contenu. Il y a quelques petites longueurs, mais le tout est fort drôle et la chute (psychologique) fort bien amenée.

« La Bête du vide » (A Beast of the Void), de Raymond Z. Gallun, est plus fantastique que scientifique. Elle eût pu être écrite par Cyrano de Bergerac.

« Odyssée martienne » (A Martian Odissey), de Stanley Weinbaum, est curieuse à plus d’un titre. En particulier, la faune et la flore de l’astre rouge y sont décrites avec beaucoup d’ingéniosité. À signaler l’excellente chute qui survient au moment où l’on ne s’y attend guère.

« L’Homme-machine d’Ardathia » (Machine-man of Ardathia), de Francis Flagg, autre classique de l’A.S. (c’est le doyen du recueil – vingt-sept ans !), est un conte à tendances philosophiques, de conception britannique. C’est, en fait, un dialogue entre un homme des temps présents et un robot des temps futurs, et l’auteur en profite pour égratigner un peu le règne de la technocratie.

« La Girafe bleue » (The Blue Giraffe), de L. Sprague de Camp, est un récit axé sur les effets de la radioactivité.

« Station interplanétaire n°1 » (Space Station n°1), de Manly Wade Wellman, et « Colin-maillard » (Blind Man’s Buff), de J.U. Giesy, sont les deux contes les plus faibles du recueil. Le premier est une espèce de western, le second une variante vraiment un peu facile du thème de « L’Homme invisible ». Nous eussions aimé que notre confrère Gallet leur eût préféré deux récits d’auteurs français. »

16 mars, 2022

Fiction n°009 – Août 1954

Une très jolie moisson de textes, d’auteurs souvent peu connus en France, tels que Ward Moore ou Mack Reynolds, mais aussi de plus notoires comme Philip K. Dick ou Jean Ray. Nous revenons sur cet auteur remarquable dans cet article. 

Clic-clic ! Pour une fois,

la souris attrape le chat !


Sommaire du Numéro 9 :

NOUVELLES

1 - Eando BINDER, Avis aux forcenés (A Warning to the Furious, 1953) , pages 3 à 17, nouvelle, trad. (non mentionné)

2 - Philip K. DICK, Le Soulier qui trouva chaussure à son pied (The Short Happy Life of the Brown Oxford and Other Classic Stories, 1954) , pages 18 à 28, nouvelle, trad. (non mentionné)

3 - Jerome BARRY, Le « Lait du Paradis » (The milk of Paradise, 1953) , pages 29 à 41, nouvelle, trad. (non mentionné)

4 - Ward MOORE, Un homme jaugé (Measure of a Man, 1953) , pages 42 à 49, nouvelle, trad. (non mentionné)

5 - André PILJEAN, Le « Détachtout », pages 50 à 60, nouvelle

6 - Reginald BRETNOR, Langue de chat (Cat, 1953) , pages 61 à 76, nouvelle, trad. (non mentionné)

7 - Jean RAY, La Ruelle ténébreuse, pages 77 à 107, nouvelle

8 - Mack REYNOLDS, Celui qu'on n'attendait pas (The Other Alternative, 1954) , pages 108 à 115, nouvelle, trad. (non mentionné)

 

CHRONIQUES

 9 - SAMIVEL, Réalité du fantastique ?, pages 116 à 118, article

10 - Jacques BERGIER & Igor B. MASLOWSKI, Ici, on désintègre !, pages 119 à 121, critique(s)

11 - F. HODA, Timidité excessive, pages 122 à 123, article

12 - COLLECTIF, Courrier des lecteurs, pages 125 à 126, courrier

 

Rapport du PReFeG :

  • Relecture, vérification orthographique et grammaticale
  • Mise au propre et noms des fichiers html
  • Ajout d'un sommaire (inexistant dans l'epub d'origine)
  • Ajout des notes 5b, 12 et 13.
  • Vérification et mise à jour des liens internes
  • Vérification des casses et remise en forme des pages de titre
  • Mise en gras les titres in Revue des Livres
  • Mise à jour de la Table des matières
  • Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, date d'édition, série, collection, étiquettes)

Jean Ray, donc. Il fera l’objet d’un numéro spécial de Fiction, (la distinction est assez rare…), le n°126 de Mai 1964. Au moment de sa parution dans Fiction, l’auteur des plus belles enquêtes de Harry Dickson - et d’un nombre impressionnant de nouvelles fantastiques ou parfois de science-fiction – est pourtant bien près de sombrer dans l’oubli, faute d’éditeurs. C’est à Maurice Renault, directeur de publication de Fiction et de Mystère-Magazine, ainsi qu’à Roland Stragliati, que revient le mérite d’avoir relancé et popularisé Jean Ray en France, précédant de près d’une décennie sa réédition en poche chez Marabout.

De nos jours, de nombreux admirateurs de Jean Ray ont réuni et mis en partage pléthore d’articles, de témoignages, de bibliographies… Pour ce qui nous intéresse tout particulièrement ici, nous vous invitons à consulter « Jean Ray dans Fiction », encore une fois extrait de la mine d’or qu’est NooSFere.

Voici comment Jean Ray, et sa terrifiante nouvelle « La ruelle ténébreuse », sont présentés dans ce numéro 9 de Fiction :

Il y a longtemps – depuis le lancement de « Fiction », en réalité – que nous avions le désir spécial de publier une longue histoire de Jean Ray, une histoire qui, davantage encore que les deux contes courts jadis parus dans « Mystère-Magazine », [n°41 : « La main de Goetz von Berlichingen » ; n°57 : « Le dernier voyageur »] vous donnerait la mesure du talent de son auteur, un des plus extraordinaires écrivains fantastiques de notre temps. C’est donc aujourd’hui avec le plus vif plaisir que nous vous présentons « La ruelle ténébreuse » qui, parmi toutes ses nouvelles, est une de celles qui nous a toujours laissé l’impression la plus profonde. Nous ne l’avions pas eue sous les yeux depuis des années quand, en songeant à la reproduire ici, nous en avons à nouveau pris connaissance. Et nous avons retrouvé, en la relisant, aussi forte qu’au premier jour, cette étonnante et lente sensation d’un envoûtement inexplicable : cette sensation d’être soudain arraché aux limites rassurantes du réel, pour se voir placé au seuil de l’Inconnu, de l’Inconnaissable. De l’univers étonnant de Jean Ray, où s’interfèrent, s’abolissent ou se superposent les dimensions de l’espace et du temps, et où la faune d’un au-delà effrayant fait de profondes plongées dans notre monde à nous, « La ruelle ténébreuse » est une des manifestations les plus rares (avec quelques autres nouvelles comme « Le grand nocturne » ou, « Le psautier de Mayence », que nous espérons bien vous offrir également un jour).

Pour la documentation sur l’auteur lui-même, nous renverrons les lecteurs de « Mystère-Magazine » à la biographie détaillée que nous y avons donnée de lui, dans le numéro 41, avec « La main de Goetz von Berlichingen ». Rappelons toutefois, à l’intention de nos autres lecteurs, que Jean Ray est belge, né à Gand en 1887, et que sa vie a tenu du roman d’aventures, quand son métier de marin le menait dans toutes les parties du monde. Son compatriote et ami Steeman a dit de lui qu’il était « un des derniers pirates ».

Une partie de son œuvre a été écrite en flamand, sous le nom de John Flanders ; ce n’est pas celle qui a trait au fantastique, mais plutôt à l’aventure. Les livres signés Jean Ray sont au nombre d’une dizaine et sont, pour la plupart, des recueils de contes. Publiés en Belgique, ils sont, sauf erreur, tous plus ou moins épuisés à l’heure actuelle. Le plus surprenant est que, traduits dans diverses langues, ils n’aient jamais paru au catalogue d’une maison d’édition proprement française. Leur ambiance très spéciale de cauchemar et d’irrationnel les empêcherait évidemment d’être des best-sellers, mais si l’on considère la médiocrité de toute une part de l’actuelle production littéraire, on ne peut s’empêcher de dénoncer une telle carence, qui fait de Jean Ray un auteur à peu près totalement méconnu dans notre pays. Puisse notre parole être entendue !

« La ruelle ténébreuse », qui parut en 1932 dans un recueil intitulé « La croisière des ombres », fut ensuite rééditée en 1943 dans « Le grand nocturne ». Gageons que son pouvoir sur les amateurs de fantastique n’est pas près de s’éteindre.

Et puisque il en est question, nous reproduisons ce texte de présentation de Jean Ray paru dans Mystère-Magazine (n°41, juin 1951). A noter que l’auteur (encore anonyme) des aventures de Harry Dickson n’avait pas encore été dévoilé comme tel…

 Grâce à l'aimable entremise d'un de nos lecteurs, M. Stragliati dont le goût prononcé pour la littérature policière fantastique et mystérieuse se renforce d'une solide érudition bibliographique, et qui connaît personnellement Jean Ray, nous avons été à même de réunir sur ce singulier personnage une intéressante documentation biographique dont nous sommes heureux de vous faire profiter.

       Comme Maurice Maeterlinck, Charles van Lerberghe, Grégoire Le Roy et Franz Hellens, Jean Ray est originaire de Gand. Il y est né le 8 juillet 1887.

       "Sous le signe noir du Cancer, de même que mon ami Thomas Owen", dit-il. Et aussi sous le signe irrécusable de l'Aventure : son grand-père paternel, - qui épousa une Indienne au cours de ses voyages, - son père, ses oncles, ses cousins étaient marins. Pour l'état-civil, Jean Ray porte un autre nom mais c'est de ses deux prénoms : Jean et Raymond qu'il a tiré son pseudonyme.

       A l'école, il fut, par excellence, - s'il faut l'en croire, - le type même du mauvais élève et du cancre. A dix ans, il sait à peine lire et écrire : il préfère courir les routes pieds -nus ou en sabots, nager comme un poisson, grimper aux arbres et aux mâts, ou bien encore livrer bataille aux autres garnements du Port.

        De guerre lasse, son père le met en pension à Pecq, dans le Tournaisis. Chose curieuse, ses maîtres wallons comprennent sa nature aventureuse de Flamand et ne la contrarient pas. Cependant, un beau jour, il leur fausse compagnie; et on le retrouve à Leith, en Ecosse. Il n'y a plus qu'à s'incliner : il sera marin, comme tous ceux de sa race. Et, dès lors, du voilier Este, en passant par l'Astrologer, - dont le capitaine Müller l'encouragea à écrire, - et par le Fulmar, commence pour Jean Ray une suite d'aventures étonnantes qui le mèneront sur tous les océans. S. A. Steeman, qui le connaît bien, a dit de lui qu'il était "un des derniers pirates" et qu'il ressemblait à "Trader Horn". J. H. Rosny aîné, qui l'aimait beaucoup, prétendait" qu'on s'entendait à peu près aussi bien avec lui qu'avec un tigre en colère". De fait, ses compagnons de bord anglais l'avaient surnomrné "Tiger Jack". On le vit, au temps de la Prohibition, faire la contrebande du rhum, sur la Rum-Row, au large des côtes américaines, et "fréquenter", a écrit Steeman, "les gangsters les plus célèbres". On dit même qu'il serait l'un des mystérieux personnages dont Jean Galmot a parlé dans ce curieux roman qu'est "Quelle étrange histoire..."

        Pourtant, si vous demandez à Jean Ray s'il a vécu, justement, d' "étranges histoires", il vous répondra sèchement : "non", en tirant de sa pipe en terre une bouffée d'âcre tabac de Hollande. Il aime, au reste, assez passer pour un "taiseux"... Mais, s'il se sent en confiance, il devient un éblouissant conteur d'histoires où les souvenirs de l'imagination se confondent, sans qu'il soit possible de discerner leur point de jonction. Et, pour peu que vous l'y poussiez, il vous mènera à la découverte d'un Gand secret, connu de lui seul ; d'un Gand spectral où l'énigmatique château des comtes de Flandre, peuplé d'instruments de torture et d'épées de justice, semble sorti tout entier d'un de ses récits ; d'un Gand où il s'est fixé (depuis qu'il ne navigue plus), qui a fortement influencé son oeuvre et dont il paraît impossible de le dissocier. En 1905, à dix-huit ans, il envoie aux Annales Politiques et Littéraires un conte : "Le diable est venu me chercher à bord". André Theuriet le lit et écrit à jean Ray. Il l'encourage et lui promet son appui. Mais il meurt deux ans plus tard. Depuis, Jean Ray s'est toujours tenu à l'écart du monde des lettres; et c'est le hasard seul qui lui fit rencontrer J. H. Rosny aîné, Pierre Goemaere, Hans Heinz Ewers et, plus tard, S. A. Steeman et Thomas Owen, dont il a préfacé "Les Chemins Etranges". Blaise Cendrars et Michel de Ghelderode l'estiment infiniment et il le leur rend bien ; mais ils ne se sont jamais vus.

        Ses premiers contes, écrits en flamand, paraissent dans des revues flamandes et hollandaises. Par la suite, il collabora également à plusieurs journaux et revues : "Le Journal de Gand", "Le Vingtième Siècle", "La Revue Franco-Belge", "Les Amis du Livre", "Le Mercure de Flandre", "Candide", "Wiener Journal", "Leipziger Tagblatt", "Weird Tales" (de Chicago). Après un premier roman, « Terre d'Aventures », dont lui-même avoue ne plus bien se souvenir, il publie, en 1925, « Contes du Whisky » qui le font connaître presque du jour au lendemain. Ils sont traduits en plusieurs langues : en flamand, par Clovis Baert; en anglais, Par R. T. House; en italien, par Mario Garrea; en japonais, par Fumiko Myata; et en allemand, par Rosa Richter. Cette dernière a publié en français, vers 1925, à Vienne, un opuscule d'environ 70 pages - aujourd'hui introuvable - consacré à "La vie prodigieuse de Jean Ray". Un des Contes du Whisky figure dans l'anthologie « Les Maîtres de la Peur », publiée chez Delagrave, en 1927, par André de Lorde et Albert Dubeux. Une nouvelle édition des « Contes du Whisky » (remaniée) a paru en 1946 à Bruxelles.

        Après un nouvel ouvrage, « La Croisière des Ombres », Jean Ray cède pour un temps la plume à John Flanders (dont nous parlerons plus loin) ; puis il la reprend, de 1942 à 1947, pour publier successivement : « Le Grand Nocturne », « Les Cercles de l'Epouvante », « Malpertuis », « La Cité de l'Indicible peur », « Les Derniers Contes de Canterbury » et « Le Livre des Fantômes ». Les Editions de "La Sixaine" (Paris et Bruxelles) ont également fait paraître il y a environ trois ans, « La Gerbe Noire », une anthologie de "contes noirs" publiée "sous la direction de Jean Ray". Seuls, « Terre d'Aventures », « Malpertuis » et « La Cité de l'Indicible peur » sont des romans.

        Tous les autres livres de Jean Ray sont des recueils de contes et de nouvelles. Quelques-uns de ses récits ont été publiés, traduits, aux Etats-Unis.

        Aujourd'hui, Jean Ray est redevenu l'écrivain flamand John Flanders. A ce titre, il collabore régulièrement au quotidien "Het Volk" et est attaché à "La Bonne Presse" d'Averbode, la grande maison flamande d'édition catholique. John Flanders a écrit, et écrit encore, un nombre incalculable de contes, de nouvelles et de petits romans. Presque tous ces ouvrages sont particulièrement destinés à la jeunesse flamande auprès de qui John Flanders jouit d'une très large popularité. De temps à autre, il donne également, en français, des contes à "Tintin", ce journal d'enfants qu'apprécie fort Thomas Owen. De plus, il s'est aussi adonné, avec succès, au reportage : "La Moisson de l'Abîme", "Le Péril Gris", "La Vie romancée des Bêtes", etc...

        John Flanders, qui s'est surtout spécialisé dans le récit d'aventures retrouve quelquefois son inspiration première, et certains de ses contes parus récemment dans l'hebdomadaire flamand " Spectator ", sont du meilleur Jean Ray. John Flanders a publié quelques-unes de ses oeuvres en français.

        Revenons à Jean Ray. Il est marié à Nini Balta, une Bruxelloise qui fut une vedette de music-hall connue. Il a eu une fille qui s'est essayée - comme lui - dans le reportage en publiant, en anglais, une suite d'impressions londoniennes : "City Iights and Dreams". Il parle et lit couramment, outre le flamand et le français, l'allemand, l'anglais et le danois. Il affirme qu'un fantôme, "l'homme au foulard rouge", lui est apparu cinq fois. Son chien - un dogue de Bordeaux - s'appelle Kim, en souvenir d'un puma qu'il aima beaucoup. Il estime fort les araignées et, au dire de Steeman, il eut autrefois un lion. Il dit ne rien entendre à la poésie, ni à la musique, ni à la peinture. Par contre, le calcul intégral n'a pas de secrets pour lui. Il écrivit un jour, à H. G. Wells afin de lui démontrer que son Homme invisible - s'il avait existé - aurait été aveugle. L'illustre écrivain lui répondit, le félicita et l'invita à venir le voir dans sa propriété de Sandgate. Mais Jean Ray - bien qu'étant souvent en Angleterre - n'y alla jamais. Il faut dire qu'il n'aime pas plus répondre aux invitations qu'aux lettres. Les éditeurs le craignent, car, de temps à autre, "Tiger Jack" réapparaît et il lui arrive d'employer avec eux la manière forte quand ils lui doivent de l'argent. Jean Ray lit peu ; - du moins il le dit : Shakespeare, Goethe, Dickens, le romantique bas allemand Fritz Reuter, la Bible et les ouvrages d'hagiographie.

        Tous ses livres ont été publiés en Belgique ou par des éditeurs franco-belges; ils sont pour la plupart épuisés et pratiquement introuvables; il est même curieux de constater qu'aucun éditeur français n'ait jamais songé à rééditer les oeuvres de cet extraordinaire écrivain.

        Un cinéaste parisien, ami de Jean Ray, a aussi adapté pour l'écran un de ses romans (« La Cité de l'Indicible peur ») qui, dialogué et découpé, n'attend plus que le bon vouloir des producteurs...

        Nous avons intentionnellement choisi parmi les récits qui composent « Les Cercles de l'Epouvante » : "la Main de Goetz von Berlichingen" car cette nouvelle nous apparaît comme particulièrement caractéristique de la "manière" de l'auteur.

        L' "Edgar Poe belge" dit qu'il se sent personnellement plus près d'Hoffmann que du grand Américain. Les lecteurs de "Mystère-Magazine" jugeront...

 

09 mars, 2022

Fiction n°008 – Juillet 1954

Malgré un nombre record d'auteurs (une douzaine), ou la présence de B. R. BRUSS, plus romancier que nouvelliste, beaucoup moins d’auteurs français dans ce numéro, qui renoue d’avantage avec la version américaine, et des auteurs dits « mineurs », principalement. 

Retenons, dans la série : « faut-il explorer seul les exoplanètes », La planète des tumulus par IDRIS SEABRIGHT ; une nouvelle Steampunk avant l’heure avec Pour agrandir le domaine par DAVID GRINNELL (pseudonyme de Donald A. WOLLHEIM), Mission, nouvelle un peu bavarde par KRIS NEVILLE qui commence à être un habitué de la maison ; ou encore Les conséquences d’un savon par ALAN NELSON, qui - par-delà la puissance atomique et l'électronique naissante - s'abreuve à une autre source d'inspiration spéculative de ces années 50, : la publicité de masses et ses conséquences dans la vie quotidienne. Pohl et Kornbluth ne sont pas loin…

Un clic délicat sans abimer les combinaisons s’il vous plait…


Sommaire du Numéro 8 :


NOUVELLES

 1 - Idris SEABRIGHT, La Planète des tumulus (Judgment Planet, 1953) , pages 3 à 16, nouvelle, trad. (non mentionné)

 2 - David GRINNELL, Pour agrandir le domaine (Extending the Holdings, 1951) , pages 17 à 20, nouvelle, trad. (non mentionné)

 3 - Henri MONTOCCHIO, La Chambre au portrait, pages 21 à 27, nouvelle

 4 - Michael SHAARA, La Planète Grenville (Grenville's Planet, 1952) , pages 28 à 39, nouvelle, trad. (non mentionné)

 5 - Daniel DEFOE, Le Spectre amical (The friendly demon, 1726) , pages 40 à 43, nouvelle, trad. (non mentionné)

 6 - Bill BROWN, Couvée astrale (The Star Ducks, 1950) , pages 44 à 51, nouvelle, trad. (non mentionné)

 7 - Kris Ottman NEVILLE, Mission (Mission, 1953) , pages 52 à 72, nouvelle, trad. (non mentionné)

 8 - Lyon Sprague DE CAMP & Fletcher PRATT, Le Bar de Gavagan - Elephas frumenti (Elephas Frumenti, 1950) , pages 73 à 79, nouvelle

 9 - Lyon Sprague DE CAMP & Fletcher PRATT, Le Bar de Gavagan - Un don de Dieu (The Gift of God, 1950) , pages 79 à 84, nouvelle, trad. (non mentionné)

 10 - B.R. BRUSS, La Bataille Noire, pages 85 à 100, nouvelle

 11 - Alan NELSON, Les Conséquences d'un savon (Soap opera, 1953) , pages 101 à 112, nouvelle, trad. (non mentionné)

 

CHRONIQUES

12 - Jean-Jacques BRIDENNE, Jules Verne, père de la science-fiction ? / III. Edgar Poe et Jules Verne, pages 113 à 117, article

 13 - Jacques BERGIER & Igor B. MASLOWSKI, Ici, on désintègre !, pages 118 à 120, critique(s)

 14 - F. HODA, Parodie de l'épouvante, pages 121 à 123, article

 15 - COLLECTIF, Courrier des lecteurs, pages 125 à 125, courrier 

 Photo-montage de couverture de Jean MAROQUÈNE illustrant la nouvelle « La planète Grenville ».

 

Rapport du PReFeG :

  • Relecture, vérification orthographique et grammaticale
  • Mise au propre et noms des fichiers html
  • Vérification et mise à jour des liens internes
  • Vérification des casses et remise en forme des pages de titre
  • Mise en gras les titres in Revue des Livres
  • Mise à jour de la Table des matières
  • Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, date d'édition, série, collection, étiquettes)

Pour ce numéro, nous vous proposons ce petit avant-goût : la jeunesse toujours cible privilégiée des promoteurs en « progrès » en tout genre… Aujourd’hui : le mobil-phone de 1954 !

Jouets de l’espace.

Les jouets d’enfants inspirés par la « science-fiction », qui sont depuis longtemps à la mode en Amérique, commencent maintenant à apparaître en France. Dans un article de l’édition lyonnaise de « La Presse », consacré à la récente foire de Lyon, nous lisons que, parmi les dernières nouveautés présentées par les fabricants de jouets, se trouvaient : le « Mobil-phone » ou téléphone « interplanétaire » ; « Le voyage dans l’espace », boîtes de figures en matière plastique avec la fusée interplanétaire, les Terriens au scaphandre transparent et les êtres étranges représentant les indigènes d’une autre planète ; et enfin, deux panoplies : l’une baptisée « Patrouille atomique », comprenant un cauchemardesque masque respiratoire, un casque et un pistolet de forme bizarre, et l’autre servant à équiper le « Navigateur interplanétaire » d’un casque pourvu d’une antenne et d’une lampe signalisatrice, d’un pistolet « désintégrateur », d’une carte du ciel et d’un boîtier pour signaux morses ou lumineux.

De quoi rendre bien archaïques les panoplies de « Zorro le vengeur masqué » ou du fabuleux Buffalo Bill !

 

02 mars, 2022

Fiction n°007 – Juin 1954

De l’humour pour ce numéro de Fiction, et sans passer par la case Sheckley !

Un accord à la souris serait encore plus étourdissant…


 

On retrouve les succédanés des Bouvard et Pécuchet introduits dans le Fiction n°3 : les universitaires de Homer Jr. Nearing avec « Le super-perroquet ». Tristan Bernard fait sa singulière et épisodique apparition dans le genre, avec un récit qui ferait une excellente blague pour briller en société lors des conventions S.F. ! Et puis Theodore Sturgeon avec sans doute l’une de ses nouvelles les plus légères, sur un ton assez inhabituel chez cet auteur souvent grave et philosophe.

Nous retrouvons aussi Kris Ottman Neville, pour le coup avec une nouvelle à la Sturgeon. Notons que le thème abordé ici du fossé entre les générations, qui peut se faire gouffre à mesure que la vie s’allonge, creusera aussi le contexte du seul roman de Neville publié en France, « Bettyann », dont nous reparlerons sans doute dans ces pages…

Côté français, la proportion est honorable, puisque la moitié des auteurs l’est (en comptant l’essai de Jean-Jacques Bridenne). On applaudit l’entrée de Francis Carsac, dont le premier roman venait de paraître quelques mois auparavant (« Ceux de nulle part », n°23 de la collection Le rayon fantastique - février 1954).

Sommaire du Numéro 7 :

NOUVELLES

1 - Francis CARSAC, Taches de rouille, pages 3 à 14, nouvelle

2 - Esther CARLSON, Le Double et sa moitié (Night life, 1953) , pages 15 à 22, nouvelle, trad. (non mentionné)

3 - Idris SEABRIGHT, Se battre et mourir... (Brightness Falls from the Air, 1951) , pages 23 à 29, nouvelle, trad. (non mentionné)

4 - Robert GAUCHEZ, Les Cinq visites, pages 30 à 51, nouvelle

5 - Homer Jr. NEARING, Le Super-perroquet (The cerebrative psittacoid, 1953) , pages 52 à 70, nouvelle, trad. (non mentionné)

6 - Theodore STURGEON, La Merveilleuse aventure du bébé Hurkle (The Hurkle is a Happy Beast, 1949) , pages 71 à 79, nouvelle, trad. (non mentionné)

7 - Léopold MASSIÉRA, La Visite de la Chose, pages 80 à 81, nouvelle

8 - Kris Ottman NEVILLE, « L'histoire » (Old Man Henderson, 1951) , pages 82 à 92, nouvelle, trad. (non mentionné)

9 - Roger DEE, Un nouveau départ (The Fresh Start, 1954) , pages 93 à 105, nouvelle, trad. (non mentionné)

10 - Tristan BERNARD, Qu'est-ce qu'ils peuvent bien nous dire ?, pages 106 à 107, nouvelle

11 - Jean-Jacques BRIDENNE, Jules Verne, père de la science-fiction ? / II. De Jules Verne à Wells, pages 108 à 112, article


CHRONIQUES

12 - Jacques BERGIER & Igor B. MASLOWSKI, Ici, on désintègre !, pages 113 à 115, critique(s)

13 - F. HODA, Un homme invisible, un homme dédoublé, un animal monstrueux..., pages 116 à 121, article

14 - (non mentionné), Table des récits parus dans « Fiction » d'octobre 1953 à juin 1954, pages 144 à 144, index

 

Dans le epub d’origine, débusqué à l’état sauvage par les rabatteurs autochtones du PReFeG, ne figurait pas de « table des récits parus dans les numéros précédents de Fiction ». Cet index (mentionné dans le sommaire publié chez Noosfere) sera pourtant édité dans les numéros des mois de juin et de décembre jusqu’en juin 1967, puis dans les numéros de janvier et de juin de cette iconoclaste année 1968, puis en janvier et en juillet pour 1969, puis une fois par an et de façon assez erratique jusqu’en 1989. Petit outil de travail bien précieux (à l’époque) pour les anthologistes, nous nous en faisons l’écho dans notre page « Les auteurs publiés dans Fiction et Galaxie » et, si cette "Table' venait à manquer dans les epubs sauvages des lointaines contrées sub-orientales, le PReFeG en reconstituera le contenu, comme c’est le cas pour ce numéro 7.

Rapport du PReFeG :

  • Relecture, vérification orthographique et grammaticale
  • Ajout des notes 2b, 3b et 10
  • Ajout de la Table des récits telle qu'évoquée dans le sommaire détaillé sur NooSFere mais n'apparaissant pas dans le epub d'origine.
  • Mise au propre et noms des fichiers html
  • Vérification et mise à jour des liens internes
  • Vérification des casses et remise en forme des pages de titre
  • Mise en gras des titres in Revue des Livres
  • Mise à jour de la Table des matières
  • Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, date d'édition, série, collection, étiquettes)

 

Nous reproduisons ici la rubrique « Glanes interstellaire… » - ouvrant les numéros de Fiction de cette époque – à la fois pour contextualiser le charme vintage de la couverture, et aussi souligner la publication de la « première » anthologie de science-fiction en France (voir notre cadeau-bonus du printemps 2022…)

Notre couverture.

La photographie qui illustre notre couverture a été prise aux Grands Magasins du Printemps qui, du 5 mars au 3 avril derniers, ont eu l’heureuse idée de présenter en exclusivité à leur clientèle parisienne un orchestre de robots qui a connu un vif succès de curiosité.

Un ingénieur belge, Zenon Specht, a eu l’idée de cette attraction sensationnelle et l’a mise au point. Quinze ans d’études et trois ans de travail lui ont été nécessaires pour réaliser son projet.

Fils d’un facteur de Herenthout (Belgique), Zenon Specht se sentit, très jeune, attiré par la musique. Il était à la fois interprète et fabricant de divers instruments. C’est son infirmité – Zenon Specht a l’ouïe un peu dure – qui lui révéla son talent d’ingénieur. Zenon Specht avoue lui-même que la surdité facilite la concentration de la pensée ! C’est ainsi qu’il songea à fabriquer un homme en acier qui jouerait du saxophone : Ce fut un triomphe : avec lui, il fit le tour du monde.

Encouragé par son succès, Zenon Specht décida alors de construire un orchestre ; celui-ci est composé de trois musiciens robots : un saxophoniste, un guitariste et un joueur de batterie. Ce dernier faisant aussi l’office de speaker et présentant le spectacle.

Commandés à distance par radio, ces robots peuvent, exécuter tous les mouvements d’un homme : ils se lèvent, s’assoient, clignent des yeux. Des soufflets remplacent les poumons et un moteur est à la place du cœur. Apparemment, ce sont des hommes revêtus d’une carcasse d’acier ; ce n’est qu’en ouvrant un volet de la plaque dorsale que l’on découvre une quantité de fils et d’appareils électriques.

À ce propos, Zenon Specht aime à raconter l’anecdote suivante : au cours d’une représentation récente, un câble assurant le mouvement des jambes d’un des robots se cassa ; le robot s’écroula devant les spectateurs. Un médecin qui se trouvait dans la salle se précipita et aida Zenon Specht à transporter le robot dans les coulisses.

— « Monsieur, je suis médecin, » dit-il à Zenon Specht. « Soyez tranquille, je ne trahirai pas votre secret, ouvrez seulement la carcasse en acier afin que je puisse soigner la personne qui s’y trouve enfermée. »

Zenon Specht n’eut aucun mal à lui prouver qu’il avait plus besoin d’un électricien que d’un médecin.

 *

La première anthologie française de nouvelles de « science-fiction. »

Georges H. Gallet, un des codirecteurs de la collection « Le Rayon Fantastique », rappelle, dans la préface d’« Escales dans l’infini », l’excellent recueil de nouvelles qu’il vient d’y faire paraître, les origines de la « science-fiction » : de ses lointains ancêtres (Platon, Lucien, Cyrano de Bergerac, Swift, Voltaire) à son « grand-père » Jules Verne et à Wells, son « père », enfin à son « parrain », l’Américain Hugo Gernsback qui, en 1926, « lança » le genre avec le magazine « Amazing Stories ».

Puis il explique ce qui constitue, selon lui, le vrai sens de cette littérature, sous sa forme actuelle :

Nous vivons dans un monde où plus rien ne nous étonne. Chaque nouvelle découverte est acceptée comme toute naturelle. On se demande même pourquoi elle n’est pas venue plus tôt.

Sans doute, des Cassandre disent que le progrès devient monstrueux. Qu’au lieu de tendre à créer, comme il le pourrait, une existence dans l’abondance pour toute l’humanité, il semble se pervertir pour l’entraîner à sa destruction.

Mais ce risque même ne fait qu’accroître notre insatiable curiosité de savoir de quoi demain sera fait.

Pour demain, la science-fiction ne connaît rien d’impossible. À elle, la conquête de la lune, les bébés en éprouvette, les robots, le surhomme, les merveilles les plus inouïes. Elle ne demande au lecteur que ce que Coleridge a appelé « une suspension volontaire de l’incrédulité ».

Comme le conte de fées, dira-t-on.

Erreur patente. Dans le conte de fées, les choses sont, sans avoir à être expliquées ni justifiées. Au contraire, la science-fiction doit justifier, expliquer. Naturellement, elle ne prétend pas être vraie, mais elle s’efforce d’être possible ou tout au moins plausible. Comme le bon roman policier soigne sa couleur locale, la science-fiction fignole son prétexte scientifique.

Ainsi peut-elle jouer un rôle, peut-être, modeste, mais utile. Servir, en somme, de pont entre les connaissances spéciales ou techniques et les idées générales, ou même l’imagination qui a indiscutablement sa part dans la recherche scientifique et la découverte.

On a dit que, dans la science-fiction, ce n’est pas le principal personnage qui est le véritable héros, mais le « décor ».

Baudelaire aurait aimé cela, lui qui voulait qu’on l’emporte « n’importe où, hors du monde ! »

 

Signalons, pour terminer, une initiative heureuse des éditeurs pour accompagner ce vingt-quatrième volume du « Rayon Fantastique ». Chaque exemplaire renferme un encart invitant le lecteur à participer à un référendum : un tableau lui permet de classer les dix nouvelles par ordre de préférence (chacune d’elles se rattache à un domaine particulier de la « science-fiction »). Toute réponse est récompensée par l’envoi – gratuitement et au choix – d’un livre de la collection.

 

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