08 décembre, 2021

Aux futurs usagers du PReFeG

Quand la voix du speaker annonce avec solennité, après les légères semonces de trompettes de rigueur, que l’espace est la frontière de l’infini, sans doute fait-il preuve de présomption en laissant imaginer qu’une porte vient de s’ouvrir sur une incommensurable immensité. Car en réalité, tout est borné : l’écran – support des représentations - ne dépassera pas la taille d’un mur et sera plutôt cantonné à celle d’une fenêtre, le nombre d’histoires racontées se déclinera en quelques « saisons », par paquet de treize ou de vingt-six, et l’infini bordant l’espace aura la rigueur d’un fond noir d’encre beaucoup moins poétique que les captures sidérales du télescope spatial Hubble.

Pieu mensonge en vérité. L’espace n’a d’infini que sa lisière et les possibilités de la redéfinir, de la repousser sans cesse.

C’est d’un espace beaucoup plus borné, cantonné, délimité, que le PReFeG entend s’emparer. Car tout d’abord, qu’est-ce que le PReFeG ? Un acronyme, n’en doutez pas, qui - s’il évoque une autorité, un préfet - n’a d’autre ambition que de devenir un espace de partage… borné, cantonné, délimité au « Projet Revues Fiction et Galaxie », ces formidables anthologies francophones mensuelles des littératures de l’imaginaire.


Un espace délimité, donc. La revue Fiction compte 412 numéros, datés d'Octobre 1953 à Février 1990 (soient 411 publication, le numéro 259-260 étant un numéro double). La revue Galaxie, pour ses deux premières séries, parcourt la période allant de Novembre 1953 à Avril 1959 (pour sa première série), puis de Mai 1964 à Août 1977 (pour sa deuxième série), soient soixante-cinq plus cent-cinquante-sept numéros (le n° 136-137 étant aussi un numéro double, de la même période de l'été 1975 que le numéro double de Fiction), égalent 222 numéros.

Les 633 exemplaires de ces prestigieuses revues rendent ardue, par leur nombre pourtant fini, la tâche de les réunir quant on n’est pas né dans les années quarante et que l’on n’a pas eu l’occasion d’y être abonné, ou d’avoir acheté ses numéros « toujours chez le même marchand (…) en vue d’aider à limiter les retours d’invendus », selon la formule consacrée dans les premiers numéros de Fiction.

Notre époque nous offre toutefois la possibilité d’un merveilleux partage, par le biais de la numérisation et de la télémétrie. Qu’ils sont donc généreux, ces collectionneurs, d’avoir sacrifié les tranches de tant de leurs exemplaires, de les avoir scannés un à un, page après page, dans une patiente duplication, en vue de les rendre accessibles à tous, distribués gratuitement, par le biais d’archives numériques comme archive.org, library genesis ou z-library, pour ne citer qu’eux. Que ces collectionneurs (je pense à The French Reader) en soient ici chaleureusement remerciés : ils ont creusé les fondations du PReFeG.

Ici commence l’espace de notre tâche : un patient travail de relecture, de remise en forme, de comparaison avec les originaux quand cela est possible, de conversion au format de publication électronique « epub », compatible avec la plupart des liseuses électroniques (qui n’ont rien de vieilles robotes et qui ne viendront pas vous faire la lecture au coin du feu, il vous faudra faire tout de même l'effort vous-mêmes), voilà la mission que nous nous sommes donnée ici. Nous rendons également grâce à l'encyclopédie francophone de Science-fiction Noosfere, dont je recommande l'exploration à tous les amateurs de littératures de l'imaginaire, et qui demeure un remarquable outil qui nous sert chaque jour que fait le grand Kreühn Köhrmahn.

633 publications sont ainsi à venir. Faisons un rapide calcul : si nous publions un numéro mis à jour de façon hebdomadaire, nous en prenons ainsi au moins pour huit ans pour la revue Fiction, et quatre années supplémentaires pour la revue Galaxie. Rendez-vous le 25 Janvier 2034... si tout se passe avec la régularité d'une montre suisse.

Encore faudrait-il que ce "nous" qui vous écrit soit légion, ce qui est loin d'être le cas : quand dans le secret de notre casemate nous faisons l’appel et que nous nous dénombrons, nous sommes un. C’est pourquoi ces pages télématiques auront certainement plaisir à accueillir des contributeurs à ce grand travail de relecture des plus prestigieuses anthologies francophones des littératures de l'imaginaire. Ne manquez pas de vous faire connaître par le biais de vos commentaires, nous serons heureux d’établir avec d’autres un plan d’action efficace pour ce PReFeG, et, qui sait, le sortir du cantonnement, et ouvrir son espace aux revues « Univers », « Marginal », ou d’autres qui, parions-le, ne manqueront certainement pas de ressurgir au fur et à mesure de ces années à venir...

4 commentaires:

  1. Bienvenue Marcel Trucmuche avec ton nouveau blog.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bienvenue à toi, red (de la famille Richards ?), sois l'heureux premier commentateur de ce blog ! Rendez-vous le 15 décembre !

      Supprimer
    2. Découvert via le vaisseau spatial UFSF ;)

      Supprimer
  2. Découvert via le vaisseau amiral UFSF ;)

    RépondreSupprimer

Merci pour votre commentaire, il sera publié une fois notre responsable revenu du Centaure (il arrive...)

Le PReFeG vous propose également