21 juin, 2023

Galaxie (1ère série) n°038 – Janvier 1957

100ème article du "Projet Revues Fiction et Galaxie" , avec de petits traités pratiques de « pantropie », un concept qui sera développé cette année 1957, mais dont on pourra lire dans ce numéro quelques signes avant-coureurs…

Ne cherchez pas la petite bête

Un clic droit suffit !

 Sommaire du Numéro 38 :

1 - J. T. McINTOSH, Les Visiteurs (Open House, 1955), pages 3 à 13, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par SENTZ (ou SENTS ?) *

2 - Robert SHECKLEY, Le Sauvage de New-Tahiti (The Native Problem, 1956), pages 14 à 36, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par Virgil FINLAY

3 - Clifford Donald SIMAK, Trop facile ! (Drop Dead, 1956), pages 37 à 53, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par Ed EMSH

4 - Gordon R. DICKSON, L'Amour, dangereuse théorie ! (Flat Tiger, 1956), pages 55 à 65, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par WEISS *

5 - James E. GUNN, Ça n'est pas sorcier ! (Sine of the Magus, 1954), pages 66 à 96, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par VIDMER *

6 - COLLECTIF, Votre courrier, pages 97 à 98, courrier

7 - Lloyd Jr BIGGLE, Une injustice (Gypped, 1956), pages 99 à 104, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par WEISS *

8 - Jimmy GUIEU, Les Soucoupes volantes, pages 105 à 107, chronique

9 - (non mentionné), Saviez-vous que..., pages 108 à 108, notes

10 - E. C. TUBB, Interminable attente (Vigil, 1956), pages 109 à 116, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par Virgil FINLAY

11 - Lucien BORNERT, Les Œufs de monstres, pages 117 à 126, nouvelle *

12 - A. H. PHELPS, Les Marchands de Vénus (The Merchants of Venus, 1954), pages 127 à 138, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par Frank Kelly FREAS *

13 - Jean LEC, Aranéa, pages 139 à 143, nouvelle *

14 - (non mentionné), Saviez-vous que..., pages 144 à 144, notes

* Nouvelle restée sans publication ultérieure à ce numéro

 

 « (…) une bibliothèque de sept millions de mots contenue en un livre de poche, (…) La bibliothèque microscopique était, en réalité, un étui à microfilms et un projecteur ; elle fut d’abord baptisée « mibib ». »

« Les visiteurs » de J. T. McIntosh proposent des liseuses ! Et bien des merveilles encore, qui scintillent comme de la verroterie… Un récit qui joue sur l'évasif et l'indéterminé à dessein, et sur l'étrangeté de motivations coloniales extraterrestres.

On passerait volontiers pour de bons sauvages, mais jusqu’à quand ? Le principe de colonisation révèle une tendance à adapter les populations soumises à des impératifs étrangers. Mais s’adapter, ou se laisser rendre adapté, ne va pas forcément de soi ; et pour quelqu’un qui souffre des impératifs de sa propre civilisation, le salut pourrait résider dans la fuite. C’est l’enjeu de « Le sauvage de New Tahiti », par Robert Sheckley, un très bon condensé de toutes les histoires coloniales, avec la revanche d'un Robinson volontaire en prime. Ici, l'inadapté n'est pas anormal, et Sheckley sous-tend habilement ce paradigme que ne renierait pas Sturgeon, comme en témoigne cet extrait :

« Edward essaya de réagir, mais son caractère inadaptable se confirma aussitôt par d’autres côtés. Ainsi, les projections publicitaires sur sa rétine le rendirent astigmate, et les slogans bourdonnés à ses oreilles lui donnèrent la migraine. Son médecin lui déclara fermement que tout cela provenait de sa névrose fondamentale, de son antisociabilité, et que c’était celle-ci qu’il fallait soigner. Edward savait qu’il ne se guérirait pas de cela ; aussi songea-t-il de plus en plus sérieusement à quitter la terre, car il ne manquait pas d’autres planètes dans l’univers pour ceux qui, comme lui, n’arrivaient pas à s’adapter aux mœurs terrestres. »

Une planète piège symbiotique, dans « Trop facile ! » par Clifford D. Simak. Sans trop en dévoiler sur l'intrigue, la conclusion rappellera aux lecteurs de Simak la nouvelle «Les déserteurs» de « Demain les chiens », et le concept de pantropie que James Blish mettra au point cette année 1957 dans son recueil de nouvelles «Semailles humaines» (dont la traduction en France attendra 1968, dans la collection Galaxie Bis).

La nouvelle suivante de ce numéro de Galaxie fait le pendant idéologique à la pantropie évoquée par Simak. Avec « L’amour, dangereuse théorie », le ton faussement naïf de Gordon R. Dickson n'est pas sans rappeler celui de Vonnegut ; l'amour universel ici a pour adversaire... l'appétit.

« Ça n’est pas sorcier ! », par un James E. Gunn fidèle à lui-même, est une sympathique romance mêlant mathématiques et sorcellerie, un peu inepte sur les bords, mais qui se laisse lire.

On appréciera davantage « Une injustice » par Lloyd Biggle Jr., où les inventions et les innovations prennent parfois des détours bien cocasses pour émerger à la conscience. Un drolatique récit par un auteur qu'on retrouvera parmi les "baroudeurs" de Fiction et de Galaxie.

Nous avions évoqué la série « Dumarest » de E. C. Tubb pour le précédeent numéro de Galaxie. Ce héros fait une apparition fugace dans « Interminable attente », une jolie nouvelle qui prend tout son sel aux toutes dernières lignes. Une magnifique illustration, comme souvent, de Virgil Finlay en prime.

Les œufs de monstres, par Lucien Bornert, demeure une histoire du type « L'invasion des profanateurs » de John Wyndham , ou « Le père truqué » de Philip K. Dick. Bien que manquant un peu d’originalité, le récit est amusant, toutefois.

On lui préfèrera « Aranéa » , une autofiction de Jean Lec, qui répond bien à celle de Bornert.

Pour terminer, « Les Marchands de Vénus » de A.H. PHELPS est une redite, car la nouvelle avait déjà été publiée sous le titre « Des colons pour Vénus » dans le n°10 de Galaxie de Septembre 1954. La nouvelle est une petite leçon d'histoire coloniale adaptée au futur interplanétaire, mais rien n’en justifie la redite.

*

C’est des rubriques « Votre courrier » et « Saviez-vous que… » que nous tirons les deux extraits suivants. En effet, le grand enjeu de l’ingénierie de ces dernières années 50 a été non pas d’inventer des applications nouvelles à la puissance électrique, mais d’en miniaturiser les appareils. Ainsi :

« …Dans les récits d’anticipation, il est souvent question de « transistors » et voici qu’on emploie ce mot dans le langage courant. Que désigne-t-il ? » (Mme Récasse, Maisons-Laffitte.)

Le transistor est un producteur, détecteur, amplificateur d’oscillations électriques. Dans de nombreux cas, il peut jouer le même rôle qu’un tube électronique à vide, mais il est beaucoup plus résistant (sa durée de service atteint normalement l’ordre de 70 000 heures), son volume peut être extrêmement réduit et sa consommation d’énergie est très minime.

Son fonctionnement est basé sur les propriétés des corps semi-conducteurs. Il se compose essentiellement d’un cristal minuscule de métal rare (germanium ou silicium) muni des trois éléments habituels aux tubes à vide : collecteur, électrode de contrôle, émetteur. Sa puissance d’alimentation est d’une fraction de milliwatt pour un rendement très élevé, et les tensions employées ne dépassent pas une dizaine de volts. Toutes ces caractéristiques permettent l’utilisation des transistors pour la construction d’un grand nombre d’appareils miniatures : amplificateurs microphoniques, enregistreurs magnétiques, postes nains de radio et de télévision, prothèse auditive, etc., ou pour la réalisation de mécanismes comportant normalement des milliers de tubes à vide. Les dimensions d’un calculateur électronique à transistors sont le dixième de celles d’un calculateur à tubes, pour une consommation soixante fois plus réduite.

Cette petite merveille fut réalisée et mise au point en 1948 par des physiciens américains. Ses applications industrielles datent de 1955 aux États-Unis, et de grandes sociétés françaises en ont maintenant entrepris la fabrication.

Il s’agit bien de la clé de voûte de tous nos appareil modernes. Mais aurait-on pu imaginer qu’il aurait pu exister l’équivalent des outils de visioconférence en 1957 ?

SAVIEZ-VOUS QUE…

…le « télévisiophone » de la science-fiction était réalisé ?

Deux interlocuteurs (l’un à New-York, l’autre à Los Angeles) ont pu se parler tout en se voyant, par l’entremise d’une boîte de quarante centimètres de haut faisant simultanément office de caméra et de récepteur. Les images, de formats variant entre 2 cm 5 X 2 cm 5 et 5 cm X 7 cm 5, passent sur un rythme beaucoup plus lent qu’à la télévision : deux à la seconde au lieu de trente.

Le maniement de l’appareil est aussi simple que celui d’un téléphone ordinaire.

Utilité : possibilité de soumettre des échantillons à un acheteur lointain, de vérifier la conformité d’un article à rassortir.

Discrétion : l’interlocuteur ne peut voir son correspondant que si celui-ci déclenche une manette spéciale. On pourra toujours répondre en tenue légère…

Le prix de l’appareil ? 250.000 francs. 

Rapport du PreFeG (Juin 2023)

  • Relecture
  • Corrections orthographiques et grammaticales
  • Vérification du sommaire
  • Vérification des casses et remise en forme des pages de titre
  • Notes (0), (4) et (5) ajoutées, note (1) complétée.
  • Vérification et mise à jour des liens internes
  • Mise au propre et noms des fichiers html
  • Mise à jour de la Table des matières
  • Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, date d'édition, série, collection, étiquettes)

En cliquant sur les noms des auteurs de ce numéro

retrouvez les bibliographies complètes de leurs parutions dans Fiction et Galaxie !

J. T. McINTOSH
Robert SHECKLEY
Clifford D. SIMAK
Gordon R. DICKSON
James E. GUNN
Lloyd Jr BIGGLE
Jimmy GUIEU
E. C. TUBB
Lucien BORNERT
A. H. PHELPS
Jean LEC


Prochain Bonus : Un miroir pour les observateurs - Edgar Pangborn.

A suivre : Galaxie n°039.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci pour votre commentaire, il sera publié une fois notre responsable revenu du Centaure (il arrive...)

Le PReFeG vous propose également