15 janvier, 2025

Fiction n°094 – Septembre 1961

Une majorité de raretés pour ce numéro, avec des auteurs anglo-saxons qui tiennent le haut du pavé, pour une science-fiction qui s'affranchit des codes de "l'âge d'or" (Chad Oliver et John W. Vandercook en tête). Les autrices et auteurs françaises ne sont pas en reste, entre autre avec une troublante prémonition signée Anne Merlin.

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Sommaire du Numéro 94 :


NOUVELLES

 

1 - Chad OLIVER, Entre le tonnerre et le soleil (Between the Thunder and the Sun, 1957), pages 3 à 47, nouvelle, trad. Arlette ROSENBLUM *

2 - John WYNDHAM, Nœud dans le temps (A stitch in time / Stitch in time, 1961), pages 48 à 59, nouvelle, trad. Elisabeth GILLE *

3 - Jérôme SERIEL, Les Calmars d'Andromède, pages 60 à 70, nouvelle *

4 - Algis BUDRYS, L'Épave d'un autre monde (The Edge of the Sea, 1958), pages 71 à 87, nouvelle, trad. René LATHIÈRE *

5 - Gaston LEROUX, Une histoire épouvantable, pages 88 à 99, nouvelle

6 - Anne MERLIN, Le Joueur de flûte, pages 100 à 100, nouvelle *

7 - Henri DAMONTI, Faut-il choisir ce métier ?, pages 101 à 109, nouvelle *

8 - John Womack VANDERCOOK, La Masse (The challenge, 1956), pages 110 à 127, nouvelle, trad. Roger DURAND *

9 - Sybil BANGOR, L'Œil, pages 128 à 129, nouvelle *

10 - Jean-Pierre KLEIN, Entre deux rideaux, pages 129 à 131, nouvelle *

CHRONIQUES


11 - COLLECTIF, Tribune libre, pages 133 à 138, article

12 - Demètre IOAKIMIDIS & Pierre VERSINS, Notes de lecture, pages 139 à 143, critique(s)


* Nouvelle restée sans publication ultérieure à ce numéro.

Dans Entre le tonnerre et le soleil, une loi terrienne interdit toute ingérence sur des mondes où les civilisations sont considérées techniquement inférieures ; mais que faire lorsque l'on constate qu'une famine menace ces mêmes civilisations du fait de leur arriéré technique ? La question du colon qui se donne bonne conscience en apportant sa science aux "pauvres peuples barbares" est ici posée avec toute sa complexité par un Chad Oliver au seuil des considérations écologiques encore en construction.

A ce propos, on notera, au travers du texte de présentation, qu'on parle d'œcologie (et pas encore d'écologie) pour présenter cette première nouvelle. (Voir aussi Fiction n°19 de juin 1955 : "L'oecologie " étudie l’interconnexion des diverses formes de la Vie. Elle montre de quelle façon les espèces vivantes s’imbriquent entre elles pour former ce que le savant américain John H. Storer a appelé « la toile d’araignée de la vie » (The web of life). Toute perturbation touchant un des fils de cette immense toile rejaillit sur tout le reste. L’expérience de l’insecticide DDT vient de le montrer de façon inquiétante : si le DDT a détruit certains insectes nuisibles, il a par ailleurs gravement influé sur le rythme vital d’autres espèces végétales et animales."). 

Perçue peut-être comme une science annexe au seuil de ces années 60, l'écologie sera par contre très prisée dans la SF des années 70, et en cela Chad Oliver est en avance sur les considérations des auteurs parmi ses contemporains.

Mais surtout, loin d'un pessimisme post-apocalyptique souvent reproché à cette littérature, Oliver imagine des forces de reconstruction écologiques, par l'introduction de tout un écosystème. Même si la chose pourrait paraître simpliste ou carricaturale pour un biologiste, force nous est de constater que nous n'en sommes à l'heure actuelle pas même arrivés au stade de pouvoir l'envisager.

Chad Oliver est aussi et surtout un humaniste, et possède un talent sûr pour décrire les sensations et les mouvements psychologiques. En témoigne ce beau passage sur la mise en hibernation et les sensations qui en découlent :

On le fit passer par un sas dans une pièce froide. Il s'y trouvait une dalle blanche, qui évoquait assez bien une table d'opération. Il s'étendit dessus après s'être déshabillé. Son dos s'était crispé en prévision du contact froid, mais la table avait été tiédie. 

Le médecin lui adressa son plus beau sourire professionnel, vérifia une dernière fois ses antécédents au point de vue maladie.

— « À dans cinq ans, » dit-il.

Il enfonça la seringue, une grosse aiguille. Cela fit mal, mais pas excessivement.

Schaefer ne constata d'abord aucun changement, mais quand les infirmiers le déposèrent sur une civière, il découvrit que son corps n'éprouvait plus aucune sensation. Il essaya de remuer les doigts. Ils ne bougèrent pas.

L'autre sas s'ouvrit.

Les infirmiers remontèrent la fermeture à glissière de leur costume et le transportèrent de l'autre côté.

Ils étaient maintenant dans l'hibernateur. Il devait y faire froid, car de la vapeur montait des vêtements des infirmiers. Mais le corps nu de Schaefer était insensible. Il ne pouvait pas tourner la tête ; cependant il en voyait assez. Il en voyait plus qu'il ne l'aurait souhaité.

Des catacombes.

Des parois luisantes percées à intervalles réguliers de niches où il y avait des silhouettes raides et immobiles. Il ne distinguait pas les visages ; ceux-ci étaient recouverts par des masques et des tubes.

Ils le firent glisser dans sa case et il ne sentit rien. Il les vit insérer deux tubes flexibles dans ses narines.

Puis, ce fut le masque.

Il ne voyait plus rien. 

Voilà ce que doit être la mort. Je ne peux ni voir ni entendre ni sentir. Je n'éprouve aucune sensation. Ni panique, ni peur, ni froid. Il n'y a rien. Je n'existe pas.  

Son esprit commença à s'engourdir. Il n'arrivait plus à penser de façon cohérente. Du tréfonds de lui-même naquit un certain respect pour l'amiral et pour tous les hommes qui voguaient dans cet océan plus étrange que tous les océans… 

Ce fut tout. 

Il avait cessé d'être.

Pour terminer sur Chad Oliver, on se souvient peut-être de ses nouvelles parodiques, écrites avec Charles Beaumont, qui s'amusaient allègrement des clichés de la science-fiction des années '30 et '40 ("Claude à travers le temps", puis "Claude l'invincible", in Fiction n°33 et 34). On retrouvera la même distance comique avec l'extrait suivant, sur un fond toutefois plus "sérieux". Mais au-delà de la plaisanterie, cet extrait renseigne toutefois bien sur la démarche de maints auteurs de SF de cette époque de dépasser l'infantile image d'une littérature pour adolescents attardés, et rendre le genre plus "adulte".

Comme c'eût été agréable, songea Schaefer, si tout avait pu se passer héroïquement et sans dommage, comme pour la Patrouille Spatiale à la télévision en 3 D. Vous atterrissez sur Argile VII, qui ressemble à la Terre, ses montagnes mises à part, dont les découpes en dents de scie ne pourraient exister sur une planète dotée d'une atmosphère. Vous enfilez votre uniforme impeccable, hachez menu une horde de reptiles visqueux à l'aide de votre désintégrateur, délivrez une femme ravissante mais chaste et mettez sur pied en cinq minutes une invention mirobolante. Puis tandis que l'ennemi se retire en désordre, vous arborez votre sourire énigmatique et disparaissez dans les étoiles et la réclame de la firme qui patronne votre émission. 

Le plan prévu était différent.

L'équipage devait rester à bord de la fusée. Schaefer et Sandoval prendraient des coptères pour aller étudier de manière approfondie leurs problèmes respectifs. Les hommes des Nations Unies quadrilleraient la région avec des caméras et autres appareils enregistreurs afin de vérifier divers points.

Nœud dans le temps évoque le miracle thermodynamique… À travers des brèches dans le temps, John Wyndham fait le double constat qu'on ne peut rien faire contre le flux des événements et qu'il est difficile d'accepter le devenir du monde (surtout abîmé par la guerre). Une histoire sur un ton très "twillight zone".

On passe sur le désuet et l'inepte de Les calmars d’Andromèdenouvelle sans style et sans surprise de Jérôme Sériel. Un bel exemple d'une SF datée et infantile…

L'épave d'un autre mondenouvelle un peu divulgachée par son titre français (dommage…), est palpitante, avec un protagoniste tenace et courageux qui lutte contre un ouragan pour conserver une découverte insolite rejetée par la mer. Le récit est signé Algis Budrys.

Une histoire épouvantable est une farce grandguignolesque qui rebondit sans cesse ; une histoire de marin ? Pas tout à fait. Un récit d'épouvante sur des puissances invisibles ? Et non. Des fantômes ? Pas davantage. Gaston Leroux "nous mène en bateau", sûr de son métier et de ses effets.

Il faut lire entre les lignes Le joueur de flûte d'Anne Merlin, qui de prime abord pourrait faire penser à un récit de rêve assez similaire à "Nyarlathotep" de Lovecraft. On peut se permettre de saisir l'éventuelle allusion aux manifestations populaires du 14 juillet, interrompues depuis celle de 1953 terminée par une répression sans concession envers les manifestants indépendantistes algériens - les forces de l'ordre tirent sur la foule Place de la Nation. Mais peut-être Anne Merlin parle-t-elle de tout autre chose. 

On ne peut toutefois qu'être troublé par la prémonition de l'autrice : en effet, dans la nouvelle d'Anne Merlin, on entraîne une foule dans la Seine. Un mois après la parution de ce texte, le 17 octobre 1961, des manifestants algériens défilent dans les rues de Paris, femmes et enfants compris, pour protester contre le couvre-feu qui frappe les citoyens algériens à Paris et sur l'hexagone ; la manifestation est très sévèrement réprimée, des manifestants sont jetés dans la Seine par les forces de l'ordre, sur ordre du Préfet de police Maurice Papon. Le fait historique mettra du temps à émerger dans le récit national officiel (il faudra attendre le procès de Maurice Papon pour ses méfaits de collaboration avec le régime nazi), et l'Etat français mettra 50 ans à reconnaître sa faute.

L'histoire de Faut-il choisir ce métier ? est celle d'un homme qui veut se faire prophète parce qu'il est paresseux, et que le "métier" en vaut bien un autre. Comme souvent avec Henri Damonti, l'ensemble est plaisant mais sonne creux. 

La Masse, initialement parue dans le Mystère-Magazine » n°71 de décembre 1953, est une histoire de force invisible, mais qui ne se contente pas d'être un conte d'épouvante et s'affirme aussi dans sa vertu d'allégorie. L'ensemble est brillamment mené conjointement sur ces deux niveaux de lecture par John Womack Vandercook.

Il est question de la présomption de l'esprit scientifique, lorsqu'il se targue de tout pouvoir expliquer pourvu qu'on le laisse expérimenter, dans le banc d'essai à Sybil Bangor qui nous propose L’œilC'est une plaisante nouvelle par sa concision, mais rien de plus. 

Un style concis là encore, et une façon d'entrer dans le vif sans exposition qui rappelle fortement le style de Buzzati, avec Entre deux rideaux, par Jean-Pierre Klein. L'histoire de cette chorale de "clones" confine au drame sourd sans en dire davantage. Intriguant. 

Deux extraits (et deux bonus leur correspondant !) vous sont proposés ci-après : 

Tout d'abord une petite note d'un lecteur qui évoque la bande dessinée de René Pellos intitulée "Futuropolis". Le nom rappellera sans doute aux lecteurs de BD le nom d'une célèbre maison d'édition de qualité, baptisée ainsi en hommage à ce travail. Mais ce sont les éditions Jacques Glénat qui feront un très beau travail de réédition de l'oeuvre en question ici. Voici donc la lettre parue dans Fiction (et l'ouvrage au format .cbz en bonus).

Un premier Bonus à la seconde !

Futuropolis

En ce qui concerne les dessins que Pellos a réalisés pour « Junior », j'avoue n'avoir conservé aucun souvenir de « J.J. Ardent athlète », mais je m'étonne par contre de ne vous voir faire aucune allusion à sa bande intitulée « Futuropolis », assez remarquable, à l'ambiance grandiose et échevelée5 . Le même Pellos a publié, dans les derniers numéros de « Jean-Pierre », une bande intitulée « Electropolis » dans laquelle la Terre, par suite d'un cataclysme épouvantable, se fragmentait en plusieurs parties ; sur celle emportant l'ancienne Europe, dans un Paris aux trois quarts détruits, des réfugiés construisaient aux pieds de la Tour Eiffel restée debout une ville sous cloche car ils avaient à lutter contre la nouvelle pression atmosphérique ; à noter que la réorganisation de l'atmosphère ayant déterminé des différences de potentiel considérables dans ses diverses couches, ces nouveaux Parisiens avaient la possibilité d'utiliser directement la Tour comme générateur ! Mais bientôt sortaient des entrailles du globe fracassé des êtres étranges aux pouvoirs manifestement redoutables, contre lesquels les humains allaient avoir à se défendre… lorsque l'invasion allemande de 1940 a tout interrompu.

Second bonus, ensuite, pour les "érudits" soucieux de parfaire leurs connaissances. Nous vous proposons de lire le petit article de Demètre Ioakimidis à propos d'un essai sur la science-fiction composé par le britannique Kingsley Amis. Le critique n'est pas tendre envers cette tentative de parler peut-être d'une SF un peu différente de celle qui parvenait à briller un peu dans la société littéraire d'alors. L'ouvrage sera traduit en 1962, et préfacé par Jean-Louis Curtis ; nous vous en proposons une version numérique en second bonus (un clic droit sur l'image ou sa légende, puis "enregistrer la cible du lien sous...").

Un second Bonus en prime !
Kingsley Amis, ainsi qu'à peu près tout le monde l'ignore sur le continent, est un écrivain britannique né en 1922, auquel trois romans à tendances comiques ont assuré un certain renom dans les pays de langue anglaise. Dans un ouvrage intitulé « New maps of hell », il prétend faire (et il convient de citer le sous-titre dans la langue originale) a survey of science-fiction. 

Or, ce mot de survey est susceptible de plusieurs traductions françaises, dont coup d'œil, examen, inspection et expertise. Celle qui convient le mieux au travail de Kingsley Amis est la première – à condition de préciser que son coup d'œil est très subjectif. En écrivant ces pages – ou en prononçant les exposés dont elles sont tirées – l'auteur a de toute évidence cherché à ménager la chèvre et le chou : il se déclare un fervent de la science-fiction (ce qui doit en principe lui attirer la sympathie des amateurs du genre), mais s'empresse de faire comprendre qu'il ne saurait s'agir là que d'une littérature inférieure (rassurant ainsi les lecteurs « sérieux ». et se conservant vraisemblablement leur estime). 

À la lecture de ce recueil, on peut se faire quelque idée, sinon de ce qu'est la science-fiction, du moins de ce qu'y voit Kingsley Amis. Il est d'abord évident qu'il en connaît un certain nombre d'œuvres et que, contrairement par exemple à R. M. Albérès de joyeuse mémoire, il ne traite point de ce qu'il ignore. Il est cependant tout aussi clair que la culture de Kingsley Amis est fort inégalement distribuée en ce domaine : il ne parle pas de plusieurs œuvres de tout premier plan, parmi lesquelles les « Chroniques martiennes » de Bradbury, « Les plus qu'humains » de Sturgeon, « À la poursuite des Slans » de van Vogt, « The city and stars » de Clarke, « To walk the night » de William Sloane, le cycle de l'« Histoire future » de Heinlein, celui de « Fondation » d'Asimov. Le lecteur qui parcourt « New maps of hell » ne peut s'empêcher de se poser la question : de telles omissions sont-elles volontaires ? Si non, elles sont difficilement excusables chez un auteur qui prétend examiner le genre actuellement appelé science-fiction ; si oui, que faut-il penser de l'échelle des valeurs de Kingsley Amis ? 

Qu'est-ce que Kingsley Amis veut bien considérer comme de la science-fiction ? Une lecture même superficielle du livre apporte promptement la réponse : ce n'est ni le récit de dépaysement ou d'aventures (il exclut le space opéra de son étude), ni l'extrapolation scientifique (il traite de Jules Verne sur un ton protecteur et paternel, plein d'un humour très involontaire) : ce n'est pas non plus ce qu'on appelle dans les pays anglo-saxons « l'angle humain » (pour lui, les récits de Wells ne sont que des « concrétisations », ce qui tend à signifier, probablement, que le grand écrivain anglais donnait du relief et de la vie aux situations qu'il traitait : selon Kingsley Amis, c'est là un défaut). Que reste-t-il ? Pas grand'chose, à tout prendre : l'aspect social de l'extrapolation, ainsi que son côté satirique.

Cela étant posé, plusieurs des jugements de l'auteur peuvent paraître cohérents : il apprécie manifestement l'œuvre de Robert Sheckley, chez lequel on trouve cette ironie un peu désabusée. Et il choisit « le plus régulièrement capable des écrivains révélés par la science-fiction, dans le sens moderne. » 

Que le lecteur veuille bien, à ce point, s'arrêter une minute pour chercher l'écrivain auquel lui-même décernerait un tel superlatif. Il y a de fortes chances pour que ce nom se trouve dans une liste qui comprendrait une douzaine d'auteurs : Ray Bradbury, Theodore Sturgeon, Robert A. Heinlein, A. E. van Vogt, Isaac Asimov, Arthur C. Clarke, James Blish, Henry Kuttner, Poul Anderson, et trois ou quatre autres. Il est à peu près certain qu'il se trouvera à peine un amateur de science-fiction sur mille pour penser, comme Kingsley Amis, que ce « plus régulièrement capable des écrivains » est Frederik Pohl, à peu près ignoré du public français. 

Ancien agent littéraire, Frederik Pohl s'est mis à taquiner sérieusement la machine à écrire pour son propre compte il y a une dizaine d'années environ. Un des premiers livres de science-fiction qui portent sa signature fut « Planète à gogos », lequel fut publié d'abord en feuilleton, au cours de 1952, dans « Galaxy ». Frederik Pohl collabora, lors de la rédaction de cet ouvrage, avec le regretté Cyril M. Kornbluth – Kingsley Amis cherche d'ailleurs à minimiser la part prise par ce dernier dans le travail. Ce même ouvrage – à en croire toujours « New maps of hell » – peut à plus d'un titre être considéré comme le meilleur roman de science-fiction écrit jusqu'à présent. À défaut d'autres mérites, les jugements de Kingsley Amis ont du moins celui de l'originalité…

Superficiellement, le fait qu'un écrivain aussi connu – dans les pays anglo-saxons ! – s'intéresse suffisamment à la science-fiction pour écrire un livre sur ce sujet, peut être considéré comme un symptôme positif de l'attention accordée à ce genre. Cependant, l'attitude protectrice et le ton inutilement ironique de l'auteur peuvent avoir, en fin de compte, une influence négative ; on a trop facilement tendance à croire sur parole ceux qui se sont fait un nom dans un domaine donné – même lorsqu'ils sortent du domaine de leurs compétences. Et, à en juger par « New maps of hell », la compétence de Kingsley Amis dans le domaine de la science-fiction est fort limitée. Ses vues, personnelles et souvent contestables, ne sauraient en aucun cas remplacer un examen historique, critique et littéraire du sujet. L'ouvrage définitif sur la question reste à écrire. Quant à ceux qui désirent un examen subjectif, le volume intitulé « The science-fiction novel » leur apportera des vues infiniment plus valables sur la question.

Demètre Ioakimidis.

Rapport du PReFeG (Janvier 2025)

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  • Vérification du sommaire
  • Note (6) complétée.
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