22 février, 2023

Fiction n°033 – Août 1956

Une très belle qualité de textes et des auteurs plus qu’éminents au sommaire de ce numéro docte : dites 33 !

 

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Sommaire du Numéro 33 :

NOUVELLES

1 - Philip José FARMER, La Planète du dieu (Father, 1955), pages 3 à 35, nouvelle, trad. Bruno MARTIN

2 - Marcel BRION, La Rue perdue, pages 36 à 46, nouvelle

3 - Arthur PORGES, L'Auteur qui en savait trop (Story conference, 1954), pages 47 à 54, nouvelle, trad. Roger DURAND

4 - Guy VAES, Poussière d'un monde, pages 55 à 62, nouvelle

5 - Fredric BROWN, Du sang (Blood, 1956), pages 63 à 64, nouvelle, trad. Alain DORÉMIEUX

6 - Isaac ASIMOV, Les Mouches (Flies, 1953), pages 65 à 72, nouvelle, trad. Roger DURAND

7 - Charles BEAUMONT & Chad OLIVER, Claude à travers le temps (The Last Word, 1955), pages 73 à 82, nouvelle, trad. Bruno MARTIN

8 - Poul ANDERSON, Les Jeux sont faits (Inside Straight, 1955), pages 83 à 107, nouvelle, trad. Roger DURAND

9 - Ray BRADBURY, La Longue attente (The One who Waits, 1949), pages 108 à 114, nouvelle, trad. Gérard KLEIN

 

CHRONIQUES

10 - Gérard KLEIN, Ray Bradbury, mage, pages 115 à 119, article

11 - Jacques BERGIER & Igor B. MASLOWSKI, Ici, on désintègre !, pages 120 à 122, critique(s)

12 - (non mentionné), Service Bibliographique étranger, pages 124 à 125, article

13 - COLLECTIF, Courrier des lecteurs, pages 127 à 128, article

Après l’entorse à l’illustration, avec la nouvelle Le langage des fleurs de Philippe Curval dans le précédent numéro, Fiction n’en finit pas d’affirmer des règles éditoriales en s’excusant de les fouler au pied. Voyons ainsi comment la novella de Philip Jose Farmer est ici présentée :

« Les proportions inusitées de « La planète du dieu » rendaient impossible une parution en un seul numéro. Nous avons donc dû, à notre regret, scinder l’histoire en deux pour en reporter la fin au mois prochain. Nos lecteurs nous excuseront, espérons-le, de cette dérogation à notre politique « antifeuilletons ». Elle n’est dictée que par les circonstances, comme ç’avait été précédemment le cas pour « Brebis galeuses » de Macintosh, l’an dernier. »

Une politique «antifeuilletons», voilà un axe bien difficile à soutenir, à moins de vouloir se démarquer sans cesse de la revue rivale Galaxie (aux nombreuses illustrations, aux traducteurs anonymes, aux textes tronqués et scindés en plusieurs parties.)

Qu’à cela ne tienne, l’ensemble de ce numéro est d’excellente facture.

Avec La planète du dieu - première partie, donc – Philip Jose Farmer commence l'élaboration de ses démiurges, ces êtres capables de se forger des planètes suivant leurs volontés. On retrouvera ces figures dans sa « Saga des hommes-dieux », ainsi que dans son épopée « Le Monde du Fleuve ». Ici, le démiurge se prend pour un Dieu le Père très Biblique, avec son cortège moral et patriarcal. On retrouve surtout, plus développé, le personnage du prêtre John Carmody, déjà présent dans la première nouvelle de Farmer publiée par Fiction (Attitudes, in Fiction n°05), et dont le passé sera dévoilé dans le roman La nuit de la lumière (VO 1960 – VF J’ai Lu 1970).

Fiction ne snobe jamais un Académicien. Après André Maurois, Claude Farrère, Jean Cocteau, voici Marcel Brion avec La rue perdue, une très belle nouvelle qui rappelle certains contes de Jean Ray, voire Le cauchemar d'Innsmouth de Lovecraft, mais qui détonne et fait mouche par la raison d'être de cette rue perdue aux relents plus tragiques que fantastiques. Marcel Brion ou le fantastique réel.

Du fantastique réel, on tremblerait de le penser pour L’auteur qui en savait trop, d’Arthur Porges. Cela demeure nouvelle drôle dans l'absurde, surtout un texte témoignant d'une époque faste pour les nouvelles (et leurs auteurs !) de S.F.

Poussière d'un monde, par le belge Guy Vaes, est bien menée, malgré un style parfois un peu ampoulé inutilement, et rappelle les jeux de confrontation d'échelles d'un William Morrison.

Du sang !, par ce grand farceur de Fredric Brown, alignent les clins d'oeil appuyés à "Demain les chiens" de Simak et, dans une moindre mesure, "Je suis une légende" de Matheson. Brown, dans son format ultra-court, est presque l'inventeur de la blague de S.F.

Dans Les mouches, on retrouve tout l'amour d'Isaac Asimov pour le dialogue, parfois à l’excès... Mais voilà une nouvelle qui l’assume complètement : Asimov s’amuse à faire dialoguer ses propres centres d'intérêt : la chimie, la métaphysique et la cybernétique.

Claude à travers le temps, par Charles Beaumont épaulé par Chad Oliver, nous propose une parodie drolatique qui s'amuse à revisiter quelques grands thèmes de la S.F. Une deuxième partie suivra, mais ce n’est pas là la faute à un découpage « antifeuilleton » de la revue Fiction.

Avec Les jeux sont faits, Poul Anderson se fait sociologue, et expose avec talent les ressorts d'une société basée sur le jeu. Ce thème nouveau en S.F. sera également développé dans la remarquable "Loterie solaire" de Philip K. Dick (en VO de la même année 1955, en VF pas avant la traduction chez Galaxie Bis – OPTA de 1968).

La longue attente, (traduite par Gérard Klein qui nous sert ici d’ambassadeur) est un opus à ajouter aux Chroniques martiennes de Ray Bradbury ; une belle et courte nouvelle apocryphe, mais cohérente avec l’ensemble.

A propos de longue attente, citons ici la revue :

 « Au moment où nous écrivons ces lignes, il serait question à Hollywood de tirer un film du roman de Bradbury « Fahrenheit 451 », dans une adaptation écrite par l’auteur lui-même ! On n’ose croire à cette nouvelle tant elle a l'air trop belle pour être vraie. Espérons quand même que ce n’est pas là un projet en l'air – et caressons cette perspective d’avoir enfin un grand film de science-fiction adulte. » 

Il faudra malheureusement attendre 1967 pour voir cet ouvrage remarquablement adapté… par le français François Truffaut.

Klein admire Bradbury, il n’en fait pas un secret, et nous délivre ici son panégyrique Ray Bradbury, Mage. Il y cite Lovecraft au passage (« Il y a des mages pessimistes, tel H. P. Lovecraft qui fut l'un des plus grands conteurs fantastiques de tous les temps, et qui ne conçoit la vie humaine que comme une absurdité sinistre eu égard aux Puissances ténébreuses et malfaisantes qui créèrent l’homme « par plaisanterie ou par erreur »).

Pour terminer, notons qu’en raison de l’abondance des matières, la chronique mensuelle de F. Hoda sur le cinéma est reportée au prochain numéro. Une première !

Rapport du PreFeG (Janvier 2023)

  • Relecture
  • Corrections orthographiques et grammaticales
  • Vérification du sommaire
  • Vérification des casses et remise en forme des pages de titre
  • Mise en gras des titres in "Revue des livres"
  • Ajout de la page de « Service Bibliographique étranger » telle qu'évoquée dans le sommaire sur NooSFere mais n'apparaissant pas dans le epub d'origine.
  • Note (3) complétée.
  • Vérification et mise à jour des liens internes
  • Mise au propre et noms des fichiers html
  • Mise à jour de la Table des matières
  • Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, date d'édition, série, collection, étiquettes)

En cliquant sur les noms des auteurs de ce numéro

retrouvez les bibliographies complètes de leurs parutions dans Fiction et Galaxie !

Philip José FARMER
Marcel BRION


Arthur PORGES


Guy VAES
Fredric BROWN

 

Isaac ASIMOV


Charles BEAUMONT
Chad OLIVER


Poul ANDERSON
Ray BRADBURY

Gérard KLEIN



 





A suivre : Fiction n°034.

2 commentaires:

  1. Merci beaucoup; j'espère avoir le temps un jour de lire toutes ces nouvelles et romans que vous nous proposez si passionnément !...

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    Réponses
    1. Merci à vous, cher "anonyme". Il est vrai que la lecture des Fictions et des Galaxie occupent bien la moitié de notre temps de lecture, mais que voulez-vous, quand on aime...
      Et comme disait Youri Gagarrigue, "on n'a pas le temps, on le prend ". (Mais nous savons bien que c'est plus facile à dire qu'à faire...)
      Nous espérons surtout que nos petites notes de lecture puisse vous permettre d'aller plus directement vers vos sujets et auteurs de prédilection, sans brider votre curiosité.

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