24 mai, 2023

Fiction n°041 – Avril 1957

Petit changement pour la maquette de couverture qui marque l’augmentation à 144 pages de cette incontournable revue, encore une fois remplie de nouvelles de qualité.

 

Cliquer avec l’esprit n’est pas encore à portée de doigt.


 

Sommaire du Numéro 41 :

NOUVELLES

 

1 - Daniel F. GALOUYE, Le Pantomorphe (The Pliable, 1956), pages 3 à 27, nouvelle, trad. Bruno MARTIN

2 - Robert BLOCH, J'embrasse ton ombre (I Kiss Your Shadow, 1956), pages 28 à 46, nouvelle, trad. Bruno MARTIN

3 - Philippe CURVAL, L'Odeur de la Bête, pages 47 à 51, nouvelle

4 - Charles BEAUMONT, L'Homme effacé (The Vanishing American, 1955), pages 52 à 60, nouvelle, trad. Richard CHOMET

5 - Claude PRADET, L'Inventeur, pages 61 à 64, nouvelle

6 - Philip Maitland HUBBARD, Le Banni (Botany Bay, 1955), pages 65 à 68, nouvelle, trad. Roger DURAND

7 - Marion Zimmer BRADLEY, Marée montante (II) (The Climbing Wave, 1955), pages 69 à 91, nouvelle, trad. Régine VIVIER

8 - Gali NOSEK, La Sorcière, pages 92 à 94, nouvelle

9 - Arthur PORGES, L'Homme est un loup... (The tidings, 1955), pages 95 à 101, nouvelle, trad. Roger DURAND

10 - Theodore STURGEON, La Peur est une affaire (Fear is a business, 1956), pages 102 à 119, nouvelle, trad. Bruno MARTIN

 

CHRONIQUES

 

11 - Gérard KLEIN, Theodore Sturgeon, le splendide aliéné, pages 121 à 127, article

12 - Jacques BERGIER & Alain DORÉMIEUX & Gérard KLEIN & Igor B. MASLOWSKI, Ici, on désintègre !, pages 129 à 134, critique(s)

13 - (non mentionné), La Critique des revues, pages 135 à 135, critique(s)

14 - (non mentionné), Service Bibliographique étranger, pages 137 à 139, article

15 - F. HODA, Livres de Cinéma, pages 140 à 141, critique(s)

 

Un huis clos meurtrier dans un vaisseau spatial, doublé d'une chasse à l'extraterrestre dans les soutes, voilà peut-être l'inspiration du scénariste Dan O'Bannon pour ses Dark Star (réalisation de John Carpenter - 1974) et Alien (réalisation de Ridley Scott - 1979). Un bon récit rebondissant que ce Pantomorphe signé Daniel F. Galouye.

Fiction se donne l'air d'avoir découvert Robert Bloch, pourtant déjà publié dans Galaxie n°32 (juillet 1956). J’embrasse ton ombre est toutefois une bonne histoire d'épouvante, avec énigme policière à la clé.

On aura lu meilleur Philippe Curval, qui, dans L’odeur de la bête, stylise un peu trop une trame plutôt légère.

Eugène Ionesco écrivait: "Peut-être que l'autrement, ça n'existe pas." Mais quand exister en revient à être insignifiant, sans doute faut-il faire advenir cet autrement. Une très belle nouvelle illustrant un terrible sentiment existentialiste que cet Homme effacé par Charles Beaumont.

Après l’existentialisme, on passe à l’ontologie la plus débridée avec L’inventeur, et son ton étonnant pour une autrice de 14 ans découverte dans le Fiction n°30 (mai 1956). Dommage que la bibliographie de Claude Pradet s'arrête là.

Le banni, par Philip Maitland Hubbard, rappelle les récits de Zenna Henderson, au style très finement soigné, qu'on aurait même souhaité plus développé.

La deuxième partie de la publication de Marée montante, de Marion Zimmer Bradley marque le début des dissensions entre les points de vue des terriens et des colons réintégrés. De belles leçons de décroissance expliquée très simplement, comme en témoignent ces deux extraits :

 « Chaque homme était propriétaire d'autant de terrain qu'il pouvait en cultiver à lui seul, et possédait tout ce qu'il pouvait fabriquer de ses propres mains. Il donnait une partie du produit de son travail là où l'on en avait besoin et, en retour, pouvait prendre ce dont il avait besoin lui-même : la nourriture de ceux qui pratiquaient la culture ou l'élevage, les vêtements de ceux qui les fabriquaient, etc. Tout ce qu'il pouvait désirer, en plus du strict nécessaire, il pouvait l'obtenir par une bonne gérance de ses biens et des arrangements privés. »
(...)

« Vous cuisinez sur feux de bois. Ne serait-il pas plus facile d'avoir des fours électroniques semblables à ceux que nous avons sur le navire ? »

Frobisher répondit gravement :

— « Eh bien, tout d'abord, un bon feu donne meilleure saveur à la nourriture, la plupart des gens l'ont remarqué. Ensuite, une personne doit être fière des plats qu'elle compose, sinon, pourquoi cuisiner ? Enfin, même si un four électronique simplifiait toute cuisine, qui accepterait de les manufacturer à l'usage de ceux qui seraient assez paresseux pour désirer les utiliser ? Un homme peut construire en un jour une cheminée, avec l'aide d'un voisin, et s'en servir pour cuire sa nourriture durant le restant de ses jours. Pour construire un four électronique, il devrait consacrer des années rien qu'à étudier la manière d'y parvenir. Des douzaines et des douzaines de travailleurs passeraient des mois à mettre cette machine sur pied. Ensuite, pour que le prix de vente en soit suffisamment bas pour le mettre à la portée de chacun, il faudrait en construire des millions. Cela signifie des centaines et des milliers de personnes entassées dans des usines, juste pour exécuter ce travail. Sans plus avoir le temps de faire leur propre cuisine, de vivre leur propre vie. C'est payer un trop grand prix. Plus d'ennuis que d'avantages. »

 

Suite et fin dans le Fiction n°42 de cette novella qui curieusement ne figure pas dans LE Versins, L’encyclopédie de l’utopie, des voyages extraordinaires et de la science-fiction, où elle trouverait une place plus que légitime.

La sorcière est un très court texte qui joue subtilement sur les représentations que nous dictent nos préjugés. Le ton rappelle celui de Claude Pradet, l'adversaire dans cette histoire voisine la bête de la nouvelle de Curval de ce numéro. L’autrice, Gali Nosek, fut aussi parolière de chansons pour enfants.

Si Dieu devait laisser à l'homme la liberté de se forger lui -même son salut, il deviendrait caduc. C’est L’homme est un loup…, une belle réflexion théophanique et amère du toujours subtil Arthur Porges.

Theodore Sturgeon, enfin, est à la fête dans ce numéro, avec une bien bonne nouvelle sur les rapports ambigus que fiction et réalité entretiennent, et un article de fond signé Gérard Klein (qui aura sans doute rendu jaloux le rédacteur du paragraphe de présentation pour une fois très étonnamment développé !) C’est La peur est une affaire, ou quand le marché du mensonge se révèle plus fructueux que l'énoncé de la réalité. Une très bonne nouvelle où des passages comme le suivant ont dû faire tomber Jimmy Guieu de sa chaise de bureau :

« Vous leur dites qu'ils ont raison d'avoir peur, et cela les rend fiers. Vous leur dites que les forces massées contre la Terre dépassent leur entendement, et ils tirent réconfort de leur ignorance mutuelle. Vous dites que l'ennemi est invincible, et ils se serrent les uns contre les autres, de frayeur, et ils se sentent unanimes. En même temps, vous vous posez en exception, vous sous-entendez que vous seul pouvez les défendre. »

Rapport du PreFeG (Mai 2023)

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Daniel F. GALOUYE

Robert BLOCH

Philippe CURVAL
Charles BEAUMONT
Claude PRADET
Philip Maitland HUBBARD

Marion Zimmer BRADLEY

Gali NOSEK
Arthur PORGES
Theodore STURGEON
Gérard KLEIN

A suivre : Fiction n°042. 

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