21 décembre, 2022

Fiction n°030 – Mai 1956

Un bon numéro de Fiction sur la barbarie et la civilisation. Qu'est-ce que le "barbare" ? Qu'est-ce qui le distingue du dit "civilisé" ? En ce mois de Mai 1956, le contexte de la guerre d'Algérie fait résonner ce sujet d'autant plus tragiquement.

 

Cliquer du bout du doigt suffit…

 
Sommaire du Numéro 30 :


NOUVELLES

 

1 - J. Francis MacCOMAS, Parallèlement (Parallel, 1955), pages 3 à 39, nouvelle, trad. Jean de KERDÉLAND

2 - Idris SEABRIGHT, La Crevasse dans la Lune (The Hole in the Moon, 1952), pages 40 à 44, nouvelle, trad. Alain DORÉMIEUX

3 - John NOVOTNY, L'Auréole de la vertu (The tin halo, 1955), pages 45 à 55, nouvelle, trad. Roger DURAND

4 - Jacques MOREAU, L'Attraction, pages 56 à 60, nouvelle

5 - Evelyn E. SMITH, L'Esclave fidèle (The Faithful Friend, 1955), pages 61 à 74, nouvelle, trad. Bruno MARTIN

6 - Claude PRADET, Une fille comme les autres, pages 75 à 78, nouvelle

7 - Robert SHECKLEY, Les Monstres (The Monsters, 1953), pages 79 à 88, nouvelle, trad. Alain DORÉMIEUX

8 - Gérard KLEIN, Les Villes, pages 89 à 95, nouvelle

9 - Leigh BRACKETT, L'Animal (The Tweener, 1955), pages 96 à 111, nouvelle, trad. Bruno MARTIN

CHRONIQUES


10 - Jacques BERGIER & Igor B. MASLOWSKI, Ici, on désintègre !, pages 119 à 120, critique(s)

11 - F. HODA, Archibald, Bunuel et le fantastique, pages 121 à 123, article

12 - COLLECTIF, Courrier des lecteurs, pages 124 à 126, article

 

Dans Parallèlement (Parallel) par " l’ex-corédacteur en chef  " du Magazine of Fantasy and Science fiction : J. Francis MacComas (1955), deux types de mouvements civilisateurs s’affrontent : le colon fait face au nomade. Un regard sur la marche historique, et un tacle au pacifisme au passage. C'est pour préserver la paix que le colon renonce (mais on sait que ce n’est pas toujours le cas…)

Le barbare de La crevasse dans la lune (The hole in the moon), par Idris Seabright (1952), est ce qui contamine et détruit lentement. Une cruelle nouvelle, désespérée, courte, efficace.

Avec L’auréole de la vertu (The tin halo) par John Novotny (1955), le barbare est le tentateur. Mais le civilisé vit-il de justes valeurs ? Une charmante nouvelle, qui rappelle un conte de Marcel Aymé.

Avec un sujet précurseur des réalités altérées à la Philip K. Dick, L’attraction, par Jacques Moreau (1956), évoque un homme projeté dans un jeu de baraque foraine. Une pensée au passage pour tous les appelés au combat de cette année 1956.

C’est l'être humain maintenu dans l'ignorance par le colon extraterrestre qui est le barbare dans L’esclave fidèle (The faithful friend) par Evelyn E. Smith (1955). Mais le colon ne présente pas plus d'élévation morale, uniquement une supériorité technologique.

Dans  Les monstres (The monsters) par Robert Sheckley (1953), c'est le code moral qui est interrogé. Et la morale n'a pas pour Sheckley de norme universelle.

Le civilisé emprunte au barbare ses moyens d'action pour préserver sa civilisation - quoi qu'il en coûte, dans Les Villes par Gérard Klein (1956). Malgré ce qu'en dit l'introduction, le style et le sujet de Klein rappelle encore Bradbury - du meilleur toutefois. Ici,

Jusqu'où peut mener la peur de l'inconnu ? On se laisse prendre avec une belle nouvelle : L’animal (The tweener) par Leigh Brackett (1954), qui fait son entrée dans le panthéon du PReFeG. Romancière et scénariste, Leigh Brackett fut aussi la femme du précurseur Edmond Hamilton.


Dans la série : « Galaxie, ma sœur, ma rivale »… Fiction présente Robert Sheckley (dont on a l'habitude de lire les nouvelles plutôt dans Galaxie, tous les deux mois en moyenne pour cette année 1956 !).

"Le premier magazine américain de S.F. naquit en 1926… et deux ans plus tard, dans une famille de Brooklyn aussi tranquille que peu remarquable, naissait un garçon qui devait monter au firmament de cette littérature. L’entrée de Robert Sheckley dans la « science-fiction » est encore récente, puisqu’elle ne date que de 1952. Mais depuis, il a rué dans les brancards et est devenu un jeune phénomène, dont le nom sur la couverture d’une revue est le garant d’un produit à la délicieuse fraîcheur d’ironie et à la délirante richesse imaginative. Il est un des auteurs de nouvelles les plus prolifiques du genre, le plus étrange étant qu’il arrive, malgré cette « productivité », à ne pas gâcher son talent et à rester égal à lui-même. En fait on a en lui, comme avec Bradbury et Matheson, un auteur catapulté aux premiers rangs uniquement par l’exercice de la nouvelle (cela n’arrivera jamais en France !). Mais Sheckley, plus encore que ses confrères, semble être l’auteur littéralement fait pour la nouvelle. Les dimensions restreintes de celle-ci servent parfaitement ses desseins, qui sont d’utiliser la fiction interplanétaire comme prétexte à des tranches d’absurde, où la satire quasi swiftienne se mêle souvent à un fantastique digne des mille et une nuits, le tout entrelacé d’un humour farceur et pince-sans-rire. Ses histoires ont déjà été réunies en deux recueils : « Untouched by human hands » et « Citizens in space ». Et vous avez lu de lui dans « Fiction » « Désirs de roi » (n°4) et « Tu seras sorcier ! » (n°18), qui étaient moins dans sa manière habituelle que la présente nouvelle.

On notera dans la Revue des livres la recension de la parution des "Cavernes d'acier" d'Isaac Asimov. Bien que ce roman ait paru en feuilleton deux ans auparavant, sous le titre "Les villes d'acier",  dans les pages de Galaxie (nos 6 à 8 - Mai à Juillet 1954), il n'est nullement (ni même courtoisement) fait allusion à la revue concurrente.

Nous pourrions encore rapporter, extraite du Courrier des lecteurs, une lettre de Francis Carsac à Jean-Jacques Bridenne à propos de "l'invention" du roman préhistorique (dont le mérite ne revient pas à Rosny-Aîné) – mais nous lui avons préféré ce petit frisson lovecraftien :

« Biographie de la Terre » est en tout point digne de (George Gamow, )ce grand savant qui est aussi un grand humoriste. C’est de la vulgarisation poétique, dans le meilleur esprit de la « science-fiction ». Signalons simplement qu’aux dernières nouvelles la Terre est beaucoup plus vieille que Gamow ne le croyait en rédigeant ce livre.

Les derniers résultats sur le rapport strontium-rubidium dans les lépidolithes doublent presque les anciennes estimations (cf.Science News n°39) : il y a de la place pour des civilisations élevées non humaines, avant les roches archéennes dans ce nouveau schéma du passé, et les Grands Anciens de Lovecraft finissent par avoir une base scientifique."

 

Rapport du PreFeG (Décembre 2022)

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J. Francis MacCOMAS

Idris SEABRIGHT


John NOVOTNY


Jacques MOREAU
Evelyn E. SMITH

 

Claude PRADET


Robert SHECKLEY
Gérard KLEIN


Leigh BRACKETT


Prochain bonus  : "Un saint au néon", de Jean-Louis Curtis.

A suivre : Galaxie n°025.

Fiction n°31.

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