08 février, 2023

Fiction n°031 – Juin 1956

Fiction poursuit sa progression vers la constitution du petit peuple de la S.F. française dans ce numéro 31, avec l’arrivée au comité de rédaction de Philippe Curval.

 

On effleure juste la bête de pierre d’un clic droit


Sommaire du Numéro 31 :


NOUVELLES

 

1 - Jean COCTEAU, Histoire féline, pages 3 à 5, nouvelle

2 - Stephen Vincent BENET, Le Roi des chats (The King of the Cats, 1929), pages 5 à 17, nouvelle, trad. Pierre JAVET

3 - Idris SEABRIGHT, Les Altruistes (The Altruists, 1953), pages 18 à 31, nouvelle, trad. Roger DURAND

4 - Alain DORÉMIEUX, Le Meneur, pages 32 à 97, nouvelle

5 - Isaac ASIMOV, La Bête de pierre (The Talking Stone, 1955), pages 38 à 54, nouvelle, trad. Bruno MARTIN

6 - Zenna HENDERSON, Les Égarés (Pottage, 1955), pages 55 à 88, nouvelle, trad. Roger DURAND

7 - James HART, Le Traître (The traitor, 1950), pages 89 à 100, nouvelle, trad. Alain DORÉMIEUX

 

CHRONIQUES


8 - COLLECTIF, Ici, on désintègre !, pages 101 à 106, critique(s)

9 - Philippe CURVAL, Ici, on réintègre !, pages 107 à 108, article

10 - (non mentionné), Service bibliographique étranger, pages 109 à 113, article

11 - F. HODA, Marylin Monroe et la science-fiction, pages 115 à 119, article

12 - Jean-Jacques BRIDENNE, Le Grand-Guignol, royaume d'épouvante, et André de Lorde, son maître, pages 121 à 124, article

13 - Alain DORÉMIEUX, La Critique des revues, pages 127 à 127, critique(s)

14 - (non mentionné), Table des récits parus dans « Fiction » - Premier semestre 1956, pages 128 à 128, index

Histoire féline, par Jean COCTEAU et Le roi des chats, par Stephen Vincent BENET, forment un sympathique petit doublon de contes fantastiques plus fascinants par les chemins qu'ils empruntent (Keats, Nodier, ... y sont censés rapporter une expérience vécue) que par les faits.

Une belle planète piège, qui pose l'altruisme comme toujours intéressé par une cause personnelle ou... d'espèce, dans Les altruistes, par Idris SEABRIGHT.

Thème classique mais bien amené pour Le meneur, par Alain DOREMIEUX. Voilà une nouvelle fantastique concise, qui rappellera le style de Béalu. Quant au nom « Luc Feri », toute ressemblance avec un ancien Ministre de l'Éducation Nationale (né en 1951) est évidemment fortuite.

On aura lu meilleur Isaac ASIMOV avec La bête de pierre, une nouvelle qui, comme dans Les cloches chantantes, s'amuse à décoder ses propres codes.

Les égarés poursuit le cycle entamé par Zenna HENDERSON, avec une bonne troisième nouvelle des chroniques du Peuple, même si l’on sent que la redondance commence à épuiser le sujet.

Le traître, par James HART, est une nouvelle un peu confuse à suivre, qui manque de développements. Par ailleurs, on notera depuis peu la mise en valeur des traductions au sein des pages de Fiction : cela pourrait s'expliquer par le fait que cette nouvelle-ci soit signée Dorémieux...

Après Gérard KLEIN, à présent très officiellement ancré dans l'équipe Fiction, voici l’arrivée d’une nouvelle jeune recrue en la personne de Philippe CURVAL, déjà publié dans le Fiction n°25, à présent pour l’inauguration d’une nouvelle rubrique répondant à l’injonction souvent exagérée de la Revue des livres : « Ici, on désintègre ! ». Comme l’écrit Curval : Cette nouvelle rubrique (« Ici, on réintègre ») aura donc pour but de ressusciter ces livres, de leur redonner une jeunesse qu'ils n'auraient pas dû perdre en raison de leur qualité, en somme de les réintégrer à notre univers d'amateurs. On ne peut que se réjouir de cette initiative.


Nous l’avons vu, cette année 1956 est marquée par deux faits scientifiques majeurs : les mises au point des premiers satellites artificiels, et les débuts en France des centrales d’énergie atomique. Ces nouveautés aux vastes conséquences ne vont pas sans éveiller, on s’en douterait, quelques justes appréhensions. En témoignent ces extraits :

À travers la presse.

 

Ci-dessous des extraits d'un article de Pierre Dubard dans « Le Figaro » du 4 mai : « Voyage autour de la Lune », à l'occasion du récent projet de lancement des satellites artificiels. Les vues exposées sont reprises d'une conférence de presse donnée par le Dr Werner von Braun, ancien artisan de la V2 et actuellement directeur de la Division des engins guidés, au Redstone Arsenal (Alabama).

 

À l'altitude choisie, la révolution de la station autour de la terre serait de deux heures exactement. Comme notre globe accomplit lui-même un tour complet sur son axe, la station satellite survolerait toutes les parties de la terre en vingt-quatre heures et, 24 étant un multiple de 2, elle reviendrait une fois tous les jours en même position par rapport à sa base de lancement, ce qui serait commode pour communiquer avec elle par fusée.

Placée au-dessus de l'écran formé par notre atmosphère, cette station permettrait l'observation des astres dans des conditions de netteté impossibles à réaliser sur la terre. Elle permettrait aussi l'étude directe de divers phénomènes cosmiques. La vue extérieure de notre atmosphère aurait un très grand intérêt pour la météorologie. La large vue de la surface terrestre permettrait aux habitants du satellite de nous adresser divers renseignements utiles, par exemple la situation des glaces, le mouvement des icebergs. Car, en braquant leur télescope vers nous, ils auraient une vue détaillée de nos affaires, aussi détaillée, dit le Dr Braun, que celle que l'on peut avoir d'un avion volant entre 100 et 150 mètres de hauteur. Pour ces observateurs extérieurs, notre atmosphère, même nuageuse, serait beaucoup moins opaque qu'elle ne l'est pour nous qui y sommes plongés. En effet, si vous placez un papier huilé près de vos yeux, il brouille votre vue ; si vous l'appliquez sur une image il se révèle transparent.

Une station satellite serait donc un excellent poste d'observation de toutes les parties de la terre. Cela, pour les militaires, est d'une grande importance.

Et cet observatoire volant pourrait aussi être utilisé comme plate-forme de bombardement.

Un satellite artificiel serait une arme stratégique terrible.

Dans la Revue des livres il est question d’un ouvrage de Charles-Noël Martin, physicien, dans un article signé Gérard Klein :

Charles-Noël Martin, physicien, est loin d'être inconnu du grand public. Après son premier livre, « L'heure H a-t-elle sonné pour le monde », qui s'adressait aux lecteurs cultivés, voici qu'il se tourne vers un plus large auditoire avec « L'atome maître du monde » (Ed. Le Centurion). Il semble bien que M. Martin veuille s'inscrire dans la grande lignée des physiciens vulgarisateurs de leur science, parmi lesquels on compte Heisenberg, de Broglie, Oppenheimer, Gamow et Einstein lui-même.

 

C'est que la connaissance, M. Martin insiste sur ce point, est à notre époque particulièrement nécessaire et vitale. Et c'est précisément à un moment où les connaissances sont les plus abstraites et les plus délicates à saisir ou à exposer, que les savants ne peuvent se permettre de laisser se creuser un abîme entre leurs découvertes et l'ensemble de la population du globe.

 

Une des qualités du livre de Charles-Noël Martin tient précisément au fait qu'il ne nécessite à peu près aucune connaissance préalable pour être compris et qu'il expose cependant tout ce qu'il est absolument nécessaire de savoir sur l'atome, ses dangers et ses applications.

 

Pourquoi l'atome est-il un problème ? Quel a été l'historique de sa découverte ? En quoi est-il le nœud d'une des plus prodigieuses aventures intellectuelles de tous les temps ? Ce ne sont pas là des questions intéressant seulement les quelques spécialistes, mais bien tous les hommes de la Terre, et la grande presse est là pour nous le rappeler périodiquement.

 

(…) Mais ce livre n'est pas seulement un habituel livre de vulgarisation. Connaître n'est pas suffisant. Il importe également de juger. Et d'avertir. La puissance de l'atome n'est pas de celles qu'on peut manier sans grandes précautions. En temps de paix comme en temps de guerre, l'atome peut être dangereux. Et nous nous trouvons ici exactement dans la ligne de pensée de la Lettre aux Savants Italiens d'Albert Einstein qui fut publiée en préface du premier livre de M. Martin. Le fait que des savants se mettent à réfléchir à la portée humaine de la science et agissent en conséquence est assez important pour qu'on se plaise à le souligner.

 

Rapport du PreFeG (Janvier 2023)
  • Relecture
  • Corrections orthographiques et grammaticales
  • Vérification du sommaire
  • Vérification des casses et remise en forme des pages de titre
  • Ajout de la Table des récits telle qu'évoquée dans le sommaire sur NooSFere mais n'apparaissant pas dans le epub d'origine.
  • Notes (0) et (0b) ajoutées.
  • Vérification et mise à jour des liens internes
  • Mise au propre et noms des fichiers html
  • Mise à jour de la Table des matières
  • Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, date d'édition, série, collection, étiquettes)

En cliquant sur les noms des auteurs de ce numéro

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Jean COCTEAU

Stephen Vincent BENET

Idris SEABRIGHT

Alain DORÉMIEUX
Isaac ASIMOV

Zenna HENDERSON
James HART
Philippe CURVAL

Jean-Jacques BRIDENNE
Gérard KLEIN

 

Prochain bonus pour le mardi 14 février 2023 ; spécial Saint-Valentin !

A suivre : Fiction n°032.

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