Beaucoup de récits courts permettent à la rédaction de multiplier les styles et les auteurs de ce numéro, dont seuls les auteurs anglo-saxons resteront sans publication ultérieure à ce numéro. C'est l'occasion de découvrir de belles raretés de Mack Reynolds, de Joanna Russ ou de Avram Davidson, pour ne citer que les principaux. Les auteurs français s'en tirent honorablement, avec les inévitables Demuth, et Dorémieux sous pseudonyme.
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| René Laloux signe cette couverture de proto Planète Sauvage. |
Sommaire du Numéro 131 :
1 - (non mentionné), Nouvelles déjà parues des auteurs de ce numéro, pages 6 à 6, bibliographie
2 - Mack REYNOLDS, Les Pacifistes (Pacifist, 1964), pages 7 à 25, nouvelle, trad. Christine RENARD *
3 - Doris Pitkin BUCK, Le Monde des illusions (Come Where My Love Lies Dreaming, 1964), pages 26 à 40, nouvelle, trad. Christine RENARD *
4 - Miriam Allen DEFORD, Chaque chose en son temps (All in Good Time, 1960), pages 41 à 49, nouvelle, trad. Arlette ROSENBLUM *
5 - Luc VIGAN, L'Objet de l'amour, pages 50 à 65, nouvelle
6 - James RANSOM, Le Rat qui savait (Fred One, 1964), pages 66 à 77, nouvelle, trad. René LATHIÈRE *
7 - Michel DEMUTH, L'Empereur, le Servile et l'Enfer, pages 78 à 83, nouvelle
8 - Joanna RUSS, Il est une autre rive... (There Is Another Shore, You Know, Upon the Other Side, 1963), pages 84 à 97, nouvelle, trad. Pierre BILLON *
9 - Avram DAVIDSON, Nigra Sum (Negra Sum, 1957), pages 98 à 106, nouvelle, trad. Pierre BILLON *
10 - T. P. CARAVAN, La Cour de Tartarie (The Court of Tartary, 1963), pages 107 à 113, nouvelle, trad. Michèle SANTOIRE *
11 - Roland TOPOR, Le Spectacle est permanent, pages 114 à 116, nouvelle
12 - Jack SHARKEY, La Fin du rêve (Survival of the fittest, 1964), pages 117 à 125, nouvelle, trad. Pierre BILLON *
13 - Jacques LOB, Humour : Lob, pages 127 à 129, bande dessinée
CHRONIQUES
14 - COLLECTIF, Ici, on désintègre !, pages 130 à 141, critique(s)
15 - COLLECTIF, L'Écran à quatre dimensions, pages 142 à 151, article
16 - Anne TRONCHE, Rétrospective du surréalisme, pages 153 à 155, critique(s)
17 - Demètre IOAKIMIDIS & Pierre STRINATI, Science-fiction à Trieste, pages 156 à 158, article
* Nouvelle restée sans publication ultérieure à ce numéro.
— « Je représente les Pacifistes, sénateur. Il y a environ une heure, votre fils a été enlevé. Vous êtes une personnalité de première importance. Vous réalisez certainement ce que cela implique. »
— « Fredric ! Vous avez tué un petit garçon de neuf ans ! »
— « J'ai tué beaucoup de petits garçons de neuf ans, » dit Casey, la voix morne.
— « Vous êtes un monstre ! »— « J'ai été pilote de bombardier, sénateur. »
Mack Reynolds nous propose avec Les pacifistes une bonne nouvelle concernant l'adage "la fin justifie les moyens". Ici, une organisation criminelle autoproclamée "pacifiste" tue les "méchants" qui menacent la paix dans le monde. Mais la soumission à la menace est-elle plus efficace qu'une démonstration ou qu'un débat ? On ne tyrannise pas un tyran si l'on veut libérer un peuple, semble-t-il.
Comme l'écrit la rédaction de la revue en présentant Le monde des illusions : "une société entière aux coutumes régies par l'usage de drogues à illusions qui s'y trouve évoquée." On le verra dans les années à venir, c'est là même le terreau des récits de Philip K. Dick. Mais Doris Pitkin Buck emprunte elle-même certaines idées à d'autres, comme celle-ci : "Même les 1.500 kms de hauts-fonds pris sous l'Atlantique l'été précédent n'avaient pas arrangé les choses. La Terre grouillait de monde. Un jour, pensa-t-elle, il y aurait des parcs Nationaux sur Vénus et ce serait toujours ça. " On retrouve le sujet de "Planète à gogos" de Frederick Pohl et Cyril M. Kornbluth.
Il y avait beaucoup à apprendre de ce monde d'avant l'homme. Le monde d'aujourd'hui pourrait peut-être redevenir vivable si quelque chose sélectionnait… Elle ne poursuivit pas l'idée plus loin.
Surpopulation, manque d'intimité, désintérêt pour l'autre, puis pour la réalité… Oublier ses propres enfants comme un dinosaure se détourne de ses propres œufs… D. P. Buck nous dresse un tableau sordide de la vie sans but ni passion d'une société qui dénie ses problèmes à coup d'illusions chimiques et s'abrutit davantage génération après génération. On repensera aussi au Congrès de futurologie de Stanislas Lem.
Sous une forme originale (le cours de Droit d'un professeur d'université), Chaque chose en son temps est une sympathique petite nouvelle de Miriam Allen DeFord sur un type de paradoxe temporel particulier.
Alain Dorémieux explore comme une obsession, sous le pseudonyme de Luc Vigan, encore et toujours les rapports étranges et morbides avec d'autres formes de vies, dans L'objet de l'amour. On se rappellera La Vana, mais ici l'état étranger est celui de la mort, une cataplexie façon Madeline Usher tout du moins. On retrouvera Luc Vigan dans un futur numéro de Fiction, mais cette fois-ci pour faire la planque à... Gérard Klein.
On se prend de pitié pour les pauvres animaux de laboratoire au taux de mortalité plus élevé que leurs homologues sauvages. Inévitablement, on pourra évoquer "Des fleurs pour Algernon", mais Le rat qui savait prend un autre point de vue tout aussi pathétique, sous la plume de James Ransom, inconnu au bataillon.
Dans L'Empereur, le Servile et l'Enfer, Michel Demuth nous propose une forme contée, un peu allégorique, que la rédaction nous présente comme un défi nouveau de la SF. Mais ce serait oublier un peu vite d'autres œuvres comme celles, de la même époque, de Cordwainer Smith par exemple, et pour n'en citer qu'un. L'histoire contée toutefois est plaisante et bien proportionnée. Plus tard, ce sera Andreas Esbach qui nous étonnera avec cette forme dans "Des milliards de tapis de cheveux".
Après "Chère Emily", Joanna Russ lorgne toujours du côté des sœurs Brönte et propose le portrait d'une jeune femme singulière et attachante, qu'on découvre avec cela fantasque car fantastique. On pourrait s'attendre à la fin, mais le voyage dessiné dans Il est une autre rive… est plus important que la chute.
Encore une fois, Avram Davidson met à profit une érudition mâtinée de fiction pour justifier habilement les enchantements et les mystères. Cette fois-ci, dans Nigra Sum, c'est avec encore plus de concision et de discrétion qu'il nous guide au milieu de ressentis manipulés par le surnaturel.
La cour de Tartarie évoque l'incapacité à se faire comprendre de plus "bête" que soi. On y assiste à la détresse d'un professeur d'université transformé en bœuf. Ça grince, bien évidemment, pour cette nouvelle de Charles Munoz sous le pseudonyme de T. P. Caravan.
Roland Topor déroule son personnage narrateur plus lucide que la masse des autres, et qui en fait par nature un bouc-émissaire tout désigné. L'absurde de moyens dénués d'une fin, une fois de plus chez Topor, nous invite à questionner la portée de nos actes sociaux ou sacrés, ici dans Le spectacle est permanent.
"La vie et le monde étaient comme dépendants de moi", écrivait Dostoievski dans "Le rêve d'un homme ridicule". Jack Sharkey nous propose une histoire d'escamotage, La fin du rêve, celle-ci axée sur les distinctions entre le rêve et la réalité, et l'angoisse de faire disparaître un monde en regagnant l'autre.
En complément au Fiction Spécial n°6 "Science-Fiction italienne" que nous vous proposions la semaine dernière pour Noël, ce numéro brosse une petite rétrospective de la convention de science-fiction qui venait de se tenir à Trieste.
- Rapport du Centaurien pour le PReFeG (Décembre 2025)
Relecture- Rares corrections orthographiques et grammaticales
- Refonte du sommaire
- Vérification des casses et remise en forme des pages de titre
- Mise en forme des titres présentés in "Revue des livres"
- Ajout de la Table des "Nouvelles des auteurs de ce numéro" telle qu'évoquée dans le sommaire sur NooSFere mais n'apparaissant pas dans le epub d'origine.
- Refonte de la page "Vous lirez bientôt" plus conforme à l'original
- Ajout de la page de présentation et celle d'annonce de Galaxie
- Notes (1b), (2b), (2c) et (3b) ajoutées.
- Vérification et mise à jour des liens internes
- Mise au propre et noms des fichiers html
- Mise à jour de la Table des matières
- Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, date d'édition, série, collection, étiquettes)
En cliquant sur les noms des auteurs de ce numéro
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Fiction présente son numéro 132 :
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Une sélection éclectique de récits de science-fiction, et notamment : La planète pauvre par J.T. McINTOSH (enquête sur un monde étranger au bizarre secret) ; Les vents de Mars par FRITZ LEIBER (hallucinations et mirages sur la planète Mars) ; L'homme de la mer par EDWARD JESBY (une civilisation de l'avenir comme vous n'en avez jamais vue) ; Le loup dans la bergerie par ALLEN KIM LANG (comment se débarrasser des criminels en les expédiant dans les temps futurs).
Un classique signé d'un nom prestigieux : Eux par RUDYARD KIPLING.
Des contes fantastiques et insolites dans des veines inattendues : La vallée des monstres par PAUL GREGOR, Un message urgent pour Mr. Prosser par J.P. SELLERS, Naissance d'un jardinier par DORIS PITKIN BUCK, etc.











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