![]() |
On poursuit la collection des couvertures abstraites |
Comme pour toutes nos publications, un clic droit sur la couverture
Sommaire du Numéro 110 :
1 - (non mentionné), Nouvelles des auteurs de ce numéro, pages 2 à 3, bibliographie
2 - Robert F. YOUNG, Le Léviathan de l'espace (Jonathan and the Space Whale, 1962), pages 7 à 39, nouvelle, trad. Elisabeth GILLE
3 - Charles BEAUMONT, L'Œil du père (Oh Father of Mine, 1957), pages 40 à 44, nouvelle, trad. P. J. IZABELLE *
4 - Jérôme SERIEL, Les Planètes d'Aval, pages 45 à 54, nouvelle *
5 - Algis BUDRYS, La Liberté tombe du ciel (Falling Torch, 1958), pages 55 à 87, nouvelle, trad. Michel DEUTSCH *
6 - Ray BRADBURY, Le Manège (Nightmare Carousel, 1962), pages 88 à 106, nouvelle, trad. Michel DEUTSCH *
7 - Jean RAY, Les Étranges études du Pr. Paukenschlâger, pages 107 à 112, nouvelle
8 - Jorge Luis BORGES, La Bibliothèque de Babel (La biblioteca de Babel, 1941), pages 113 à 119, nouvelle, trad. Nestor IBARRA
9 - Lise DEHARME, Dans la nuit, pages 120 à 122, nouvelle *
10 - Maxim JAKUBOWSKI, Bribes, pages 123 à 125, nouvelle *
11 - Christine RENARD, À la croisée des parallèles, pages 126 à 128, nouvelle
12 - Monique DORIAN, Le Rêve prisonnier, pages 129 à 131, nouvelle *
13 - Pat MALLET & Michel PELTIER, La Vie privée du vampire, pages 133 à 135, bande dessinée
CHRONIQUES
14 - Demètre IOAKIMIDIS, Alfred Bester, le dilettante de la S.F., pages 136 à 141, article
15 - Alfred BESTER, Livres d'Amérique, pages 142 à 145, chronique, trad. Demètre IOAKIMIDIS
16 - COLLECTIF, Ici, on désintègre !, pages 146 à 167, critique(s)
17 - COLLECTIF, Le Conseil des spécialistes, pages 168 à 169, critique(s)
18 - (non mentionné), En bref, pages 170 à 171, article
19 - COLLECTIF, Tribune libre, pages 173 à 176, article
* Nouvelle restée sans publication ultérieure à ce numéro.
Une nouveauté éditoriale pour ce numéro 110 : le sommaire est suivi d'une présentation générale du numéro, en remplacement de la note d'introduction située avant chaque nouvelle. Un choix qui n'est pas aussi anodin qu'il n'y parait, et restera éphémère. Nous vous en livrons ici le contenu (et le ferons tant que durera ce choix éditorial - à savoir le Fiction n°115), tout en continuant de vous proposer nos propres notes de lecture).
Deux novelettes en vedette dans ce numéro : « Le Léviathan de l'espace », où l'un de nos auteurs de fond, Robert Young, reprend son mythe favori : l'homme confronté à un élément gigantesque (voir « La déesse de granit » ainsi que « L'ascension de l'arbre ») ; et « La liberté tombe du ciel », passionnant récit d'Algis Budrys (auteur encore peu connu du public français), qui transpose dans un contexte SF le thème – très proche de l'expérience française 1940-1944 – de la résistance à un envahisseur.
Autres histoires de science-fiction : « L'œil du père », pochade où Charles Beaumont traite (à sa manière – et avec une belle désinvolture) du paradoxe temporel ; et « Les planètes d'Aval » fantaisie du jeune auteur français Jérôme Sériel (dont le second roman, « Le satellite sombre », critiqué dans ce numéro, vient de paraître chez Denoël).
Côté fantastique, un événement : la parution dans « Fiction » d'un épisode du tout nouveau roman (inédit en français) de Ray Bradbury, « Something wicked tbis way comes » ; titré par nous « Le manège », cet épisode se présente en fait comme un récit indépendant ; c'est du super-Bradbury, alliage de tendresse et de cruauté, de poésie et de terreur.
Nous poursuivons en outre notre série de rééditions d'anciennes histoires de Jean Ray, avec « Les étranges études du Pr. Paukenschläger », où se trouve annoncé un thème qui s'est poursuivi ensuite à travers l'œuvre de l'auteur : celui du contact avec un monde situé dans une autre dimension.
L'insolite est représenté ce mois-ci par un nouveau texte extrait des « Fictions » de Jorge Luis Borges : « La bibliothèque de Babel », image métaphorique de l'univers ; et par « Dans la nuit », histoire inédite (plutôt criminelle ?) de Lise Deharme, dont le dernier roman, « Pierre de la Mermorte », vient de paraître chez Julliard.
Après le Banc d'Essai (trois courts contes « en marge » dus à des jeunes auteurs), mentionnons la suite des scènes (en images) de la vie des vampires, par Patrick Mallet et Michel Peltier. Et passons à la Chronique Littéraire : une présentation d'Alfred Bester par Demètre Ioakimidis, lequel traduit plus loin un nouvel article du même Bester sur les « Livres d'Amérique ».
Rien de très instructif, on le notera, et l'on regretterait presque les petites notules bio-bibliographiques que permettaient "l'ancienne formule". Nous citerons en ce sens l'avis d'un lecteur paru dans la rubrique Tribune Libre dans le n°113 :
(…) Votre nouvelle présentation est plaisante, et la qualité du papier est appréciable ; mais pourquoi avoir supprimé les textes de présentation au début de chaque nouvelle ?
Votre but, votre raison d'être même, est de nous présenter des textes variés, variés dans le style, le sujet, la façon de traiter celui-ci, l'origine de l'auteur, etc.
Comme beaucoup de vos lecteurs sans doute, je « déguste » mon « Fiction », ne lisant qu'une ou deux nouvelles à la fois, et j'aime choisir celles-ci en fonction de l'état d'esprit du moment. Alors, devant la suppression de la préface, je suis obligé de me reporter à la page de présentation, un peu succincte à mon goût. (…)
Jacques Pachter - Valenciennes (Nord).
Dans Le Léviathan de l'espace, on découvre tout un monde enclos dans le ventre d'un être aux dimensions planétaires et comparable à une baleine (et l'on notera le défi descriptif que Robert F. Young s'est imposé, et qui rappellera celui de Larry Niven dans "L'anneau-monde" qui paraîtra quelques années plus tard).
C'est par le biais d'un personnage extérieur à ce monde que l'on découvre cette "utopie".
"Les gens de la Flotte étaient entrés en orbite avec les premiers cosmonautes américains et faisaient à présent partie intégrante de l'espace comme autrefois de l'océan."
On parle bien de "cosmonautes américains" - signe que les Etats-Unis n'en étaient pas au même stade dans la course à l'espace, tout au moins du point de vue sémantique - mais aussi et surtout du mythe biblique de Jonas dans le ventre de la baleine, et des récits de baleiniers tels le "Moby Dick" d'Herman Melville. On est très surpris au début de noter que la petite communauté d'humains vivants dans le ventre de la baleine, et ignorant tout de sa condition, soit organisée sur le modèle américain des années 50-60. Young sous-entendrait il que sa société contemporaine soit une sorte de Jardin d'Eden ? La chose est questionnable, et l'auteur ne s'en prive d'ailleurs pas :
" (…) il lut, par les dimanches après-midi tout dorés de soleil, les journaux dominicaux qui louaient la noblesse et la grandeur d'âme naturelles de tous les bons Prospériens, qui les adjuraient de faire encore et encore des enfants, car les enfants n'étaient-ils pas des consommateurs, et le succès d'une économie fondée sur la loi de l'offre et de la demande ne réclamait-il pas avant tout un accroissement de la consommation, et une économie fondée sur la loi de l'offre et de la demande n'était-elle pas la seule base sur laquelle on pouvait bâtir le Monde de Demain ?
Young pose en fait le dilemme "écologie - développement" à partir de cette allégorie du ventre de la baleine. Comment prendre conscience de vivre dans un monde aux ressources limitées quand le but du progrès est de "prospérer", de "croître", et de coloniser d'autres mondes ? Le pillage s'avère être principalement le moteur d'un mécanisme de déni, et l'être peu avisé sape les assises même de son monde ridiculement fini.
Un peuple insouciant de la finitude de son univers, un dieu-baleine dont le monde est le ventre, un étranger qui n'est pas voué à devenir prophète mais qui se fera sauveur… Malgré une idéologie très gnostique, Young parvient à toucher du doigt un intérêt supérieur à tout cela : le respect du vivant, pour ce qu'il est et non pour ce qu'il peut nous prodiguer.
Sous L'œil du père, Charles Beaumont s'amuse avec le paradoxe de Saint-Menoux (dans "Le voyageur imprudent" de René Barjavel : qu'advient-il du voyageur temporel qui assassine son ancêtre ?). Mais ici, Beaumont inverse le problème : quel père engendrera un tel fils parricide ?
Avec Les planètes d'Aval, nous voilà témoins d'une histoire inepte, une fois de plus avec un Jérôme Sériel qui se prend pour Flaubert. On aimerait le condamner à peindre ses propres représentations tant le foisonnement d'images les rend inutiles, et l'excès de néologismes ôte toute véritable poésie à ses lourdes descriptions. Quant aux personnages, à l'intrigue, au développement et à la chute, mieux vaut ne pas se prononcer.
La liberté tombe du ciel traite des méfaits d'un conflit long. Le film de Louis Malle "Lacombe Lucien" (1974) évoquera un parcours comparable d'un jeune homme refoulé par les maquisards qui rejoindra l'envahisseur. On pourrait croire à de la S.F. , à travers son décorum (colons terriens revenus du Centaure pour sauver la planète-mère, Envahisseurs, armement moderne), mais tout cela n'est rien de plus qu'un épisode de guerre, peut-être même un peu longuet pour ce qu'il tente d'exprimer. Algis Budrys a toutefois un métier sûr pour nous mener jusqu'au bout.
Fiction en fait son argument de vente principal : un inédit de Ray Bradbury. Il s'agit en fait d'un extrait de "La foire des ténèbres", dans une traduction différente de celle qui paraîtra chez Denoël. On retrouve dans Le manège le goût bradburyen pour les choses du passé, et c'est même ici l'enjeu de ce manège diabolique que de les rendre au présent.
" Le petit tertre sablonneux que nous occupons est, parait-il, parmi ces lieux étrangement privilégiés. L'appareil du professeur est destiné à provoquer des ondes spéciales qui forceront, pour ainsi dire, la porte du mystérieux monde voisin."
Le décor posé dans Les étranges études du Pr. Paukenschläger rappelle celui de la dune du Pyla qu'utilisera plus tard René Réouven dans "Les survenants", sur un sujet similaire. On pensera également à "De l'au-delà" de H. P. Lovecraft avec cette nouvelle de jeunesse de Jean Ray, qui oscille encore entre plusieurs types de narrations, défaut qu'il corrigera bien vite.
S'ouvrant sur une citation d'un ouvrage de Robert Burton (1621), un auteur qualifié de "borgésien", Jorge Luis Borges, toujours dans l'allégorie, nous invite une fois de plus à revisiter la forme de l'univers, ici dans La bibliothèque de Babel, recueillant toutes les combinaisons d'écrits à base des "25 caractères de base de la typographie". S'ensuit une description délicieusement absurde et vertigineuse d'un peuple de lecteurs et de bibliothécaires, de leurs dogmes et de leurs suppositions… Encore une fois magistral.
Douche écossaise pour poursuivre Dans la nuit, d'une autrice pourtant issue de la "Grande" littérature puisqu'il s'agit d'une muse du surréalisme, Lise Deharme. Mais sa nouvelle est un peu abstruse, parodiant une intrigue policière pour mieux la rendre caduque. On en appréciera le style pour ce qu'il est, mais moins pour ce qu'il dit.
De même pour Bribes de Maxim Jakubowski. On pourrait vraiment se demander ce que vient faire cette nouvelle dans cette revue. Toutefois, Jacubowski se fera connaître dès 1963 en publiant une anthologie de science-fiction, "Loin de Terra", et sera à la fois libraire à Londres, critique, et romancier...
On entend le remord français, du français qui n'a pas eu à souffrir de la déportation durant la 2nde G.M. , dans À la croisée des parallèles. On entend également la spoliation des familles juives, et la participation réelle ou mensongère à des faits de Résistance. Quand on y lit : "C'était en 1940. Les rumeurs de guerre s'intensifiaient. ", nous sommes en droit de nous demander ce que Christine Renard entendait par "rumeurs" : l'écho lointain de ce qui est ou bien le soupçon de ce qui vient (auquel cas nous voilà déjà dans un monde parallèle.) Toutefois, l'impression d'avoir deux vies distinctes, le sentiment schizophrène de ne pas devoir les mélanger, de les rendre donc parallèles et clivées, s'exprime cependant parfaitement dans ce contexte historique. Là où il y avait matière à un petit roman historique, Christine Renard, par sa concision, en a fait une petite réflexion fantastique.
Dans Le rêve prisonnier, on rêve de Laïma. Laïma, on le comprend bien vite, c'est la lamie, le vampire femelle qui obsède sa victime mâle ; on repense aussi à la Vana de Dorémieux, sans doute co-auteur de cette nouvelle. Une fois de plus, on ne saurait comprendre complètement cette nouvelle de Monique Dorian sans se figurer la folie douce et pénétrante qui poussa à la démence la femme de Dorémieux, et celui-ci à l'interner.
Le courrier de la Tribune Libre défend Nathalie Henneberg suite à la publication de la "pique" que lui lançait Marcel Battin (auteur et éditeur d'une revue d'amateur) (voir Fiction 108 et 109).
Je suis libraire. C’est à ce titre surtout que je vous écris. La déclaration inqualifiable de Marcel Battin concernant Nathalie Charles-Henneberg me consterne par sa grossièreté et m’étonne par sa prétention.Comme tous les libraires de Paris, je vends « Fiction » et je peux vous certifier que lorsque le nom « Henneberg » figure au sommaire, je n’ai pas d’invendus dès la première semaine. Même observation pour les romans de cet auteur. Dans mon quartier, pourtant assez réfractaire à la science-fiction, j’ai des habitués qui achètent tout ce qui est signé Henneberg.Je cite, de mémoire, le jugement prononcé par l’un de mes clients, à propos de « La forteresse perdue » : « Elle s’est surpassée ! Elle est extraordinaire ! Chapeau ! » Et d’un autre, à propos des « Dieux verts », qu’il recommandait à un ami : « Prenez ce livre ; puisque vous voulez vous initier à la science-fiction, autant commencer par un chef-d’œuvre ».(M. Boulestin, Paris).
Fidèle lectrice de « Fiction », j’ai lu avec indignation et surprise la déclaration – aussi grossière qu’étonnante – de Marcel Battin à propos de Nathalie Charles-Henneberg.Quoi ! Nous avons là un des meilleurs auteurs de la science-fiction française, un auteur qui a son « ton » particulier, son propre univers et que même les étrangers apprécient, et parce que Marcel Battin est « horripilé », nous cesserions de lire cet auteur, que nous estimons tous, dans les pages de « Fiction » ?Cette horripilation, n’est-ce pas une légère démangeaison d’envie ?J’ai commencé à acheter votre revue parce que j’y avais lu un récit de Charles et Nathalie Henneberg, et je continue à l’acheter dans l’espoir d’en lire d’autres.(Colette Cassar, Paris).
Que la rapidité de ma réaction – qui ne sera pas solitaire ! – prouve à Monsieur Battin que la « Bergère », comme il dit, n’horripile pas tout le monde. Car tout le monde n’a pas le poil aigri et envieux ! Curieux ! Moi, ce sont les prophétaillons de bas augure qui me déplaisent, Ces masochistes systématiques, qui distillent bouc et mélasse odoriférantes en extrapolant sur le futur à partir de leurs petits états d’âme mitonnés dans l’amertume, ont évidemment l’irremplaçable avantage que leur donne le penchant actuel d’une fraction de lecteurs pour le morbide, surtout s’il se pare d’une vulgarité baptisée Conscience Dépouillée du Présent. Il est plus facile, on le sait, de couper des ailes que de les ouvrir, et de prêcher le désespoir que l’espoir.Qu’un visionnaire peigne un tableau sinistre devient frappant et respectable lorsqu’il s’agit, par exemple, d’un Barjavel, ou du cher Jacques Sternberg, qui ressent en poète et écrit en logicien jusqu’auboutiste. Seulement, on n’oublie pas ces auteurs-là, dès la première œuvre qu’on en lit. On ne saurait en affirmer autant de Monsieur Battin.Je n’aperçois pas, d’ailleurs, en quoi les Henneberg sont pastoraux. Sinon parce qu’ils croient au Prince Charmant – je veux dire qu’on retrouve toujours chez eux un couple prédestiné uni au-delà des magies obscures de l’espace et du temps, dans une vie ou un néant.C’est là, j’en jurerais, que le bât blesse Marcel Battin. Eh bien oui. Monsieur, c’est beau, j’en veux et j’y crois aussi, et zut aux affreux, aux jaloux, aux ratiocineurs, aux grinçants. (Et aux déverseurs de bitume quand ils n’ont pas l’envergure biblique.) Ils font des cauchemars ? C’est fâcheux, mais qu’ils ne nous étouffent pas dans leurs petits phantasmes personnels à leur mesure.D’ailleurs, la « Bergère » ne donne pas dans le rêve rose, que je sache. L’horreur, si raffinée soit-elle, si intimement mêlée au merveilleux, ne demeure pas moins essentielle chez les Henneberg. N’est-elle pas aussi sauvage que douce, aussi cruelle que tendre ? Le futur de « La forteresse perdue » est-il arcadien, anacréontique ? Curieuse Bergère !Et puis, il ne s’agit pas d’un rêve, mais d’un monde. D’un monde de poète – parce que les Henneberg l’ont porté en eux, formé, bâti, construit, fignolé, exploré – en démiurges.Sans doute l’art hennebergien est-il, dans sa conception idéaliste des rapports humains, plus sensible aux esprits féminins et plus proche d’eux. Cependant, j’aimerais bien savoir ce que dit un Louis Pauwels de cette foi dans le couple, axe du monde hennebergien. Le jugement que Pauwels porta sur André Breton pour avoir « dressé » à l’Amour une statue de cristal et de sang me semble très applicable, dans une sphère différente bien sûr, aux Henneberg (cf « Lettre à Elle », parue en éditorial dans « Arts » sous sa signature voici dix ans environ.)Tout de même, les Henneberg ne « font » pas pour « Les Veillées des Chaumières ». Leurs amants sont blessés, déchirés, je dirais même qu’ils s’atteignent en se transcendant si le jargon pseudo-philosophique ne me faisait esbaudir toute seule. Ce ne me semble pas un hasard si l’une de leurs nouvelles se nomme « Ysolde »… Oui, décidément, ils croient au mythe, au miracle-mirage de l’amour accompli. Qu’importe quand et où et par quel moyen Bellatrix rejoint son astronaute terrien ; ou Lorris, Ysolde ; ou Catherine Sforza, César Borgia ; ou Stéphane de Norwid, la visiteuse troublée de son château polonais ; ou Alix, son héros torturé ; ou Lars, Miâ-la-fleur ; ou Timna de Sodome, Elléor l’Arcturien…(Micheline Bazin, Paris)
Toujours dans l'humeur règlement de comptes à OK Corral, on pourra lire dans "Ici, on désintègre !" Jacques Goimard s'en prendre très vertement à la traduction de "Time and again" de Clifford D. Simak parue sous le titre "De temps à autre" au Rayon Fantastique (et demeurée plus connue sous le titre que lui avait donné Galaxie : "Dans le torrent des siècles"). Signée A. Yeurre, et que Goimard qualifie de "turlutaines", nous assistons peut-être ici à un jeu de cache-cache où personne n'est dupe ; l'encyclopédique site Noosfere rapporte A. Yeurre comme un pseudonyme de Pierre Versins, proche de la rédaction au point de publier fréquemment des recensions et des articles de fond. On aurait du mal à imaginer le jeune Jacques Goimard, qui fait ses débuts, certes, dans la revue, tout ignorer de qui se cachait sous ce pseudonyme. La vérité est A. Yeurre...
On peut lire au détour de cette diatribe : "Mais « Galaxie » a cessé de paraître, et ses premiers numéros sont devenus introuvables". En 1963, nous sommes neuf ans après leur parution - et voilà une remarque qui nous montre bien la fragilité d'un tel ensemble éditorial (et le PReFeG souhaite saluer ainsi toute l'armée des ombres qui a oeuvré à numériser toutes ces revues.)
On notera dans la même rubrique le nom d'un Ch. Du Chesne, nouveau dans l'équipe critique ? Nous n'en savons encore rien.
Sans se situer dans la polémique, et bien que l'auteur en question ne renonce pas à s'y compromettre de temps à autre, notons l'article de Demètre Ioakimidis : "Alfred Bester, le dilettante de la SF", reproduit en intégralité dans notre page dédiée.
Rapport du PReFeG (Avril 2025)
- Relecture
- Corrections orthographiques et grammaticales
- Vérification du sommaire
- Vérification des casses et remise en forme des pages de titre
- Mise en forme des titres présentés in "Revue des livres"
- Ajout de la Table des "Nouvelles des auteurs de ce numéro" telle qu'évoquée dans le sommaire sur NooSFere mais n'apparaissant pas dans le epub d'origine.
- Notes (0), (0b), (0c), (0d), (15b), (17c) et (25b) ajoutées
- Ajout de la note (17b) (Erratum publié dans Fiction n°111)
- Notes (7) et (13) augmentées.
- Vérification et mise à jour des liens internes
- Mise au propre et noms des fichiers html
- Mise à jour de la Table des matières
- Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, date d'édition, série, collection, étiquettes)
En cliquant sur les noms des auteurs de ce numéro
retrouvez les bibliographies complètes de leurs parutions dans Fiction et Galaxie !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci pour votre commentaire, il sera publié une fois notre responsable revenu du Centaure (il arrive...)