03 juillet, 2024

Fiction n°069 – Août 1959

Le célèbre "Des fleurs pour Algernon" dans sa première et plus courte version, et de bons et méconnus auteurs français qui tiennent la dragée haute à l'irremplaçable Cyril Kornbluth ou Damon Knight, voilà de quoi se réjouir !

On clique droit avec les doigts
pour que ça reste de la SF (ou du passé)…

Sommaire du Numéro 69 :


NOUVELLES

 

1 - Daniel KEYES, Des fleurs pour Algernon (Flowers for Algernon, 1959), pages 3 à 28, nouvelle, trad. Roger DURAND

2 - Cyril M. KORNBLUTH, Fin de non-concevoir (The Education of Tigress Macardle, 1957), pages 29 à 39, nouvelle, trad. René LATHIÈRE

3 - Jean-Claude PASSEGAND, Envoie tes cavaliers..., pages 40 à 49, nouvelle *

4 - Theodore R. COGSWELL, La Pouponnière (The Cabbage Patch, 1957), pages 50 à 53, nouvelle, trad. René LATHIÈRE *

5 - Gali NOSEK, Les Comédiens, pages 54 à 62, nouvelle *

6 - August DERLETH, Le Petit garçon perdu (The Dark Boy, 1957), pages 63 à 76, nouvelle, trad. René LATHIÈRE

7 - Damon KNIGHT, La Nuit des mensonges (The Night of Lies, 1958), pages 77 à 80, nouvelle, trad. P. J. IZABELLE

8 - Mark VAN DOREN, La Sorcière aux marrons (The witch of Ramoth, 1958), pages 81 à 86, nouvelle, trad. Roger DURAND *

9 - Murray LEINSTER, Mission anthropologique (Anthropological Note, 1957), pages 87 à 107, nouvelle, trad. Roger DURAND *

10 - Bruno VINCENT, Mon oncle, pages 108 à 120, nouvelle 

CHRONIQUES


11 - Pierre GUÉRIN, Quelques réflexions sur la vie dans l'univers, pages 121 à 123, article

12 - Alla ARFEL, Comment peut-on être martien ?, pages 124 à 129, article

13 - Jacques BERGIER & Gérard KLEIN & Igor B. MASLOWSKI, Ici, on désintègre !, pages 130 à 133, critique(s)

14 - F. HODA, De Jules Verna à l'homme H, pages 134 à 135, article

15 - Jacques BERGIER & Alain DORÉMIEUX, Aux frontières du possible, pages 136 à 138, chronique

16 - COLLECTIF, Tribune libre, pages 139 à 142, article

17 - (non mentionné), Notre référendum, pages 143 à 144, chronique


* Nouvelle restée sans publication ultérieure à ce numéro.



Clic droit : enregistrer sous
pour obtenir l'epub !

Même un faible d’esprit aspire à être semblable aux autres.

Un enfant peut ne pas savoir comment se nourrir, ni ce qu’il lui faut manger, et cependant il connaît la faim.

Un challenge pour le traducteur (Roger Durand infatigable) et une nouvelle très touchante, Des fleurs pour Algernon aura sa consécration lorsque Daniel Keyes la développera pour en faire un court roman, qui saura attirer à la SF un bon nombre de lecteurs de littérature aussi blanche qu'une souris. (Nous vous en proposons une version au format epub en cliquant sur la couverture ci-contre). 



Spectre de la surpopulation contre réarmement démographique. Cyril M. Kornbluth articule ce dilemne avec beaucoup d'humour dans Fin de non-concevoir

 

Jean-Claude Passegand a certainement lu dans les pages de Fiction les nouvelles de Zenna Henderson sur la diaspora d'un peuple extraterrestre et télépathe perdu sur la Terre. Envoie tes cavaliers… est une nouvelle élégante et d'un style fin et sans fioritures. 


Theodore R. Cogswell anthropomorphise le cycle de reproduction de certains insectes. L'effet d'étrangeté fonctionne bien dans La pouponnière, même s'il demeure un peu gratuit.


Un monde fait d'illusions et Les comédiens pour enchanteurs… Il semble même que Gali Nosek n'ait jamais entendu parler d'androïdes…


On est bien loin du Mythe de Cthulhu dans Le petit garçon perdu, histoire de fantômes un peu prévisible composée par August Derleth (l'exécuteur testamentaire autoproclamé de l'œuvre de Lovecraft). Une bonne ambiance toutefois de campagne perdue au bout du monde, et surtout de solitude. 


La nuit des mensonges ressemblerait à un court épisode de Twillight Zone, scénarisé par Damon Knight… malheureusement éventée par la sinistre couverture de P. J. Izabelle, aussi traducteur. 


Tour de passe-passe de sorcière inattendu, et un effroi d'enfants à la clé, dans La sorcière aux marrons par Mark Van Doren.


Pour la première fois, nous accueillons dans les pages de « Fiction » le père de la science-fiction moderne. On peut dire en effet que William Fitzgerald Jenkins, connu sous le pseudonyme de Murray Leinster, créa la science-fiction moderne en 1917, date à laquelle il écrivit deux nouvelles intitulées « Ténèbres sur la 5e Avenue » et « L’homme qui éteignit le soleil ». Ces nouvelles attirèrent l’attention de Bob Davis, qui dirigeait à l’époque l’hebdomadaire « Argosy ». Il voulut obtenir d’autres œuvres de ce genre, et les publia, avant même que le terme de science-fiction existât, sous la dénomination « Récits différents ». Depuis, Leinster a fait une inépuisable carrière et aujourd’hui, quarante-deux ans après, il reste parmi les plus célèbres auteurs de S.F. aux États-Unis. Il faut bien dire que son œuvre abondante est inégale et porte souvent la marque de l’âge. Néanmoins, à côté de space-operas archaïques et assez infantiles, la fécondité de Leinster a su aussi lui inspirer d’excellents romans. Son dernier en date, « The strange invasion », non traduit en français, est un des rares ouvrages soutenant la comparaison avec « La guerre des mondes », de Wells. En France, Leinster n’est connu que par des romans plutôt faibles : « Assassinat des États-Unis » (signé Will Jenkins) et « Le dernier astronef » au Rayon Fantastique, « La galaxie noire » au Club Satellite, « Les voleurs de cerveaux » et plusieurs autres au Fleuve Noir. 

Moderne en son temps comme pu l'être l'anthropologie, Mission anthropologique, par Murray Leinster, n'évite pas l'écueil de l'anthropomorphisme et des parallèles avec les peuplades colonisées de la Terre. Un peu longuet pour un développement sans surprise. 


Par contre, Mon oncle est une très bonne nouvelle, eut égard à ses péripéties nombreuses et jamais lassante. Bruno Vincent aurait fort bien pu devenir un pilier de la littérature de genre en France. Les anthologistes ne s'y tromperont pas en le rééditant (avec de magnifiques illustrations de Serge Bihannic pour Folio Junior SF). Deux autres de ses nouvelles paraitront en 1960 et 1961, mais ça sera hélas tout.

Le PReFeG vous propose également