24 septembre, 2025

Galaxie (2eme série) n°003 – Juillet 1964

Un florilège de textes restés inédits en recueil, à l'exception de celui de Cordwainer Smith, auteur remarquable et connu pour son cycle de récits intitulé "Les Seigneurs de l'Instrumentalité", et qui fait son entrée dans les colonnes du PReFeG. Ce numéro révèle une régalade orchestrée par Damon Knight, John Brunner y accompagnant de plus aguerris comme Jerome Bixby ou Idris Seabright sous son vrai nom de Margaret Saint-Clair.


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Sommaire du Numéro 3 :


1 - Damon KNIGHT, Le Visiteur du zoo (The Visitor at the Zoo, 1963), pages 2 à 85, nouvelle, trad. Pierre BILLON, illustré par Ed EMSH *

2 - James CAUSEY, Colportage galactique (Teething Ring, 1953), pages 86 à 93, nouvelle, trad. Pierre BILLON, illustré par Dick FRANCIS *

3 - John BRUNNER, Virus mortel (Singleminded, 1963), pages 94 à 112, nouvelle, trad. René LATHIÈRE, illustré par Dick FRANCIS *

4 - Cordwainer SMITH, Où sont les autres ? (The Good Friends, 1963), pages 113 à 117, nouvelle, trad. René LATHIÈRE

5 - Roger DEE, Le Mur des lamentations (Wailing Wall, 1952), pages 118 à 131, nouvelle, trad. Michel DEMUTH, illustré par Ed. ALEXANDER *

6 - Margaret SAINT-CLAIR, Hantise dans l'espace (Prott, 1953), pages 132 à 144, nouvelle, trad. Michel DEMUTH, illustré par John FAY *

7 - Bruce McALLISTER, Les Visages du dehors (The Faces Outside, 1963), pages 145 à 153, nouvelle, trad. Pierre BILLON *

8 - Jerome BIXBY, Les Parasites (The God-Plllnk, 1963), pages 154 à 158, nouvelle, trad. Marcel BATTIN *


* Nouvelle restée sans publication ultérieure à ce numéro.


Comme il est écrit dans l'annonce des prochains numéros de la revue : " FICTION et GALAXIE sont les deux revues de l'amateur averti. Ne manquez pas de les acheter l'une et l'autre chaque mois. " Pour le moment, Galaxie ne se distingue de Fiction que par son choix de publier des "novellas" (des courts romans), et de ne choisir que des auteurs anglo-saxons. On se souvient aussi du vœu de la rédaction de ne plus faire de coupes intempestives dans les textes, comme c'était malheureusement le cas pour la première série de Galaxie. Nous reviendrons sur cet aspect à propos de la novella suivante.

Sans donner d'explication au phénomène, Damon Knight raconte l'histoire d'un échange de personnalité entre un journaliste, Le visiteur du Zoo de Berlin, et un "bipède" extraterrestre qui y est "exposé". Bien entendu s'ensuit un chapelet d'événements cocasses, mais ce que l'on aurait pu subodorer comme une comédie devient un plaidoyer discret contre l'enfermement.
« C'est la façon dont ils me traitent – comme si je n'étais qu'une bête. Ils prétendent que je ne suis pas humaine et qu'il est juste de me tenir enfermée dans une cage pendant toute ma vie. » Elle leva les yeux. « Mais être humain, en quoi cela consiste-t-il ? Il me semble que j'éprouve des sentiments. Je parle. Je leur tape des lettres et pourtant cela ne suffit pas. » Son corps gracile frissonna.
Malgré une fin un peu abrupte, la novella se lit avec grand plaisir. 

On notera au détour de l'histoire un détail qui rappelle l'ancienne politique de traduction de Galaxie. Le protagoniste écrit à un collègue, sous cette adresse : "M. Frédéric Stein - PARIS-MIDI - 98 rue de la Victoire - Paris-9e (Seine)
 
Vérification faite en comparant avec le texte en version originale (dans le numéro américain de Galaxy d'Avril 1963), il ne s'agit pas, comme on pourrait le soupçonner, d'une traduction à la mode de Galaxie 1ère série, qui francisait bon nombre de propositions américaines. Rappelons que Damon Knight connaissait la France, parlait français, et le traduisait. Son héros écrit bien à un collaborateur d'un journal parisien, est né à Asnières, etc... L'adresse correspond même à celle des Editions Opta, avec lesquelles Knight a sûrement déjà traité, et est bien la même en V.O. Toutefois, le traducteur Pierre Billon a transformé le "Paris Soir" d'origine en "Paris midi" (peut-être pour ne pas faire penser au quotidien France-Soir ? On ne saurait l'affirmer.)
De fait, après avoir inspecté d'un peu plus près le texte original, nous avons relevé quelques coupes de texte qui ont été faites pour l'édition française (nous en avons déterminé trois, mais peut-être il y en a-t-il plus...). Les passages incriminés ne sont certes pas nécessaire à la compréhension d'ensemble, mais à chaque fois, il s'agit de faits d'actualités, et de l'évocation du contexte global dans lequel évoluent les personnages. On y parle par exemple d'une expédition sur Mars.
Nous ignorons si ces coupes sont le fait de Damon Knight ou celui de la rédaction, mais pour ce qui est du souhait de reprendre les nouvelles dans leur intégralité, comme présenté dans le manifeste éditorial, l'entorse a vite été faite…
 

Les approximations de traduction étaient aussi ce qu'on a pu reprocher à la première série de Galaxie. Ici, le travail est certainement mieux soigné, mais malgré tout, le choix des titres n'est pas toujours à la hauteur. C'est le cas de Colportage galactique, deuxième et dernière parution de James Causey dans la revue ; le titre en Vf dévoile malheureusement un peu trop tôt la petite coquetterie de la nouvelle. Quoi qu'il en soit, sur le ton de l'ironie, voilà une nouvelle charge sur l'ennui des femmes au foyer dans l'american way of life.

Quant à Virus mortel, là encore - et c'est encore René Lathière qui porte le chapeau - la traduction proposée du titre en français dévoile presque tout ce que John Brunner tente de minimiser dans son récit pour aboutir à sa chute au dernier paragraphe (le titre en version originale, "Singleminded", pourrait se traduire par "Déterminé", et c'est réellement tout le sel de l'intrigue qui est ici évoqué). Quoi qu'il en soit, cette histoire de virus qui accroit les capacités du cerveau, dans une base lunaire soviétique isolée, et dans un contexte de Guerre Froide très prononcé, est très bien scénarisée. Brunner développera ce "virus" dix ans plus tard, en 1973, pour son roman "The stone that never came down", traduit en France sous le titre (là encore réducteur et très "premier degré") de "Virus" (Presses de la cité - collection Futurama, 1976).


Entrée de Cordwainer Smith au PReFeG avec "Où sont les autres ?" - qui sera le dernier récit des Seigneurs de l'Instrumentalité dans la publication intégrale qu'en feront en 2018 les Editions Mnemos. On y évoque les avanies des voyages spatiaux, et ce que l'esprit est capable d'inventer pour palier les périls mortels. Une jolie histoire, où l'humanisme de Cordwainer Smith s'exprime à travers la camaraderie.
Illustration de Ed Alexander

Sur une ancienne colonie extraterrestre demeurent des communautés humaines conditionnées à l'asservissement - quand s'échoue un vaisseau terrien dont l'équipage constate les dégâts psychiques, en demeurant impuissants à briser le conditionnement… et dans l'incapacité de repartir. Le mur des lamentations est une bonne nouvelle du souvent convaincant Roger Dee.



La hantise, c'est bien la pensée obsédante qui semble douée d'une volonté propre et qui s'impose à l'entendement. Margaret Saint-Clair développe cette assertion dans Hantise dans l'espace, au travers des observation qu'un scientifique isolé dans l'espace fait sur une forme de vie télépathe. Sa confusion le pousse à dépérir. Glaçant.





Une mutation provoquée finit hors de contrôle. Si le ton de Les visages du dehors est plaisant, l'enjeu n'est pas très prenant du fait de protagonistes un peu trop éloignés de nos considérations. Pour ce qui est de l'auteur, nouveau venu parmi nos baroudeurs, Bruce McAllister est connu pour avoir, à 16 ans, envoyé à 150 auteurs un message demandant leur avis à propos d'une controverse qu'il avait avec son professeur d'anglais, au sujet du symbolisme. Parmi les 75 auteurs qui lui ont répondu figure Ray Bradbury…

… ce même Ray Bradbury allègrement parodié dans 
Les parasites, par un Jerome Bixby qui joue avec ce qu'un texte peut évoquer de néologismes pour ne pas avoir à décrire concrètement. Bien entendu, le lecteur n'est pas dupe de cette corde très usitée en science-fiction, mais même si l'on sent venir la fin, la réflexion qu'elle entraîne demeure intéressante.

Rapport du PReFeG (Septembre 2025)

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A suivre : Galaxie n°004.

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