De nombreuses nouvelles, courtes et pour la plupart traduites par Christine Renard, parmi lesquelles on peut compter les proses des rares Kurt Vonnegut ou Jack Vance, les retours de William Tenn et de J. T. McIntosh… Philippe Curval et Michel Demuth (sous pseudonyme) caracolent à leurs côtés.
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Mutant, métamorphosant, transcendant. |
Sommaire du Numéro 124 :
1 - (non mentionné), Nouvelles déjà parues des auteurs de ce numéro, pages 4 à 4, bibliographie
2 - Gordon R. DICKSON, Opération Grand Frère (Brother Charlie, 1958), pages 5 à 33, nouvelle, trad. Michel DEUTSCH *
3 - Philippe CURVAL, Vivement la retraite !, pages 34 à 42, nouvelle
4 - J. T. McINTOSH, Le Général stupide (The Stupid General, 1962), pages 43 à 54, nouvelle, trad. Christine RENARD *
5 - Jean-Michel FERRER, ...en beauté, pages 55 à 60, nouvelle *
6 - Kurt VONNEGUT Jr., Pauvre surhomme (Harrison Bergeron, 1961), pages 61 à 67, nouvelle, trad. Christine RENARD
7 - William TENN, La Ruée vers l'est (Eastward Ho!, 1958), pages 68 à 83, nouvelle, trad. Christine RENARD
8 - Michel EHRWEIN, La Nuit sera longue, pages 84 à 86, nouvelle *
9 - Jack VANCE, Magie verte (Green Magic, 1963), pages 87 à 99, nouvelle, trad. Christine RENARD
10 - Walter S. TEVIS, À l'autre bout du fil (The Other End of the Line, 1961), pages 100 à 105, nouvelle, trad. Christine RENARD
11 - John Anthony WEST, Un mari à l'engrais (Gladys's Gregory, 1963), pages 106 à 112, nouvelle, trad. Christine RENARD
12 - Bram STOKER, La Vierge de fer (The Squaw, 1893), pages 113 à 127, nouvelle, trad. Françoise MARTENON & Roland STRAGLIATI
CHRONIQUES
13 - COLLECTIF, Ici, on désintègre !, pages 129 à 143, critique(s)
14 - COLLECTIF, Le Conseil des spécialistes, pages 144 à 145, critique(s)
15 - Demètre IOAKIMIDIS, Notes de lecture, pages 146 à 147, critique(s)
16 - Anne TRONCHE, Les Hauts reliefs de P. Bettencourt, pages 148 à 149, critique(s)
17 - Jacques GOIMARD, Une caméra folle de son corps, pages 151 à 152, article
18 - Bertrand TAVERNIER, Notules belges, pages 153 à 155, article
19 - Jacques GOIMARD, Petit vademecum du peplocole amateur, pages 155 à 157, article
20 - (non mentionné), En bref, pages 158 à 159, article
* Nouvelle restée sans publication ultérieure à ce numéro.
William Tenn inverse les rapports de domination et fait des "blancs" les déchus d'après la bombe et des "peaux-rouge" les dominants. Hormis ce petit tour de passe-passe surtout sémantique, il faut sans doute un peu connaître la géographie urbaine américaine et un minimum de sa culture pour apprécier La ruée vers l’est, cette errance un peu gratuite.


AUTEURS ! Qui m’enverra, pour mon fanzine Lunatique, de courts récits (maximum : six pages dactylographiées à double interligne) de fantastique et de science-fiction ? Écrire à : Jacqueline H. OSTERRATH, 5929 Sassmannshausen, Allemagne.
Pierre Versins, jamais à court d’information, nous communique la surprenante statistique que voici : un amateur qui, depuis 1945, aurait acheté tout ce qui a paru en langue française sous l’étiquette anticipation et fantastique, aurait aujourd’hui dans sa bibliothèque 1.000 volumes (environ 750 livres et 250 numéros de revues). Ne sont strictement comptées dans ce chiffre que les collections et revues spécialisées.
Pour terminer, et une fois n'est pas coutume, ne dédaignons pas de parcourir une littérature plus légère en considérant ce volume de la série "Anticipation" chez Fleuve Noir, celui-ci écrit par Arthur Bertram Chandler, complice de William Temple et de Arthur C. Clarke. La critique est d'André Ruellan, un habitué de la collection Anticipation sous le nom de Kurt Steiner, et nous vous proposons l'ouvrage au format epub en cliquant sur sa couverture.
A. Bertram Chandler : Rendez-vous sur un monde perdu
Un clic droit pour le bonus !
Allan Kemp ne peut rester longtemps séparé de sa femme, Véronique, mais ne se résoud pas à abandonner la navigation. Avec Jim Larsen, Dudley Hill et le narrateur, il achète d’occasion un vieil astronef, afin de réaliser le rêve d’y vivre en compagnie de sa femme, à la fois commandant et propriétaire. Ils partent vers la Planète Lointaine où Véronique est restée, mais rencontrent en route un monde peuplé de robots sur lequel ils restent prisonniers. Grâce à la complicité de femmes-robots, ils parviennent à s’évader ; mais c’est pour tomber sur une planète qui sert de repaire à une bande de pirates. Là, ils échangent honteusement la dernière femme-robot (qui était à l’image de Véronique, et commençait à se conduire en être humain véritable) contre des cartes interstellaires. Ils finissent par atteindre leur but, mais leur rêve ne se réalisera jamais, malgré les sacrifices qu’ils ont consentis pour le vivre.
C’est le sens général du livre, qui le rend particulièrement attachant. Il s’en dégage une vision morale et métaphysique assez sombre pour qu’on reste silencieux durant les heures qui suivent sa lecture. Cette position amèrement lucide, cette optique un peu camusienne de Bertram Chandler est parfaitement communiquée par un style narratif très classique, fleurant le tabac blond, le pale ale et le bois ciré. On y trouve les notes d’humour qu’un Anglais ne peut omettre : elles prennent possession du texte lorsqu’il s’agit des femmes-robots et de leurs rapports érotiques avec les astronautes, aussi bien que dans le chapitre décrivant les canailles crasseuses tapies sur une planète dégoûtante (le ton est ici légèrement forcé). Cela n’ôte rien au caractère dramatique de l’ensemble, de même que Shakespeare mêlait poésie, grosse farce et philosophie. On y trouve du reste diverses références dans ce sens : une région de l’espace s’appelle « Secteur Shakespearien », et l’astronef rafistolé « Gente-Dame ».
La traduction est faite dans un français alerte et correct, à deux exceptions près : on ne dit pas des hydrocarbonates, mais des hydrocarbones – bien que ce soit peut-être à tort –, et l’azote a perdu depuis un siècle son ancien nom de nitrogène.
Appuyons pour terminer sur l’intéressante idée qui consiste à se battre contre une machine en se conduisant en agitateur révolutionnaire, et en dressant à l’intérieur de l’ennemi le principe femelle contre le principe mâle. Cette idée conduit à l’inquiétante peinture d’un robot en passe d’accéder à la nature humaine, accession qui le condamne et fait naître en nous de curieux sentiments de révolte et de pitié. Ce thème semble tourmenter certains écrivains Anglais de S.F., puisqu’il était déjà traité dans Pygmalion 2113, d’Edmund Cooper. Mais Chandler le rend vraisemblable en appuyant à plusieurs reprises sur l’idée – bien connue depuis La Mettrie – selon laquelle l’organisme humain est lui-même une machine. Il faut citer aussi les deux phrases qui encadrent le roman et le situent parfaitement en dehors du simple récit d’aventures : « Quand meurt le rêve, que devient le rêveur » ? et « Quand meurt le rêveur, que devient le rêve » ?André RUELLAN
Rapport du PReFeG (Juillet 2025)
- Relecture
- Corrections orthographiques et grammaticales
- Vérification du sommaire
- Vérification des casses et remise en forme des pages de titre
- Ajout de la Table des "Nouvelles des auteurs de ce numéro" telle qu'évoquée dans le sommaire sur NooSFere mais n'apparaissant pas dans le epub d'origine.
- Mise en forme des titres présentés in "Revue des livres"
- Remise en forme de la table "Petit vademecum du peplocole amateur"
- Ajout du 4ème de couverture (page d'annonce de la publication de Galaxie - 2ème série n°1)
- Notes (2b), (2c), (5b), (5c), (5d), et (7b) ajoutées ; note (3) augmentée.
- Vérification et mise à jour des liens internes
- Mise au propre et noms des fichiers html
- Mise à jour de la Table des matières
- Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, date d'édition, série, collection, étiquettes)
En cliquant sur les noms des auteurs de ce numéro
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Le n°125 tel que présenté dans le Fiction n°124 :
À notre prochain sommaire…
Bonjour,
RépondreSupprimerBien que je les possède déjà tous, je tiens à vous informer que le lien n'est pas bon (certainement un problème d'espace dans le nom du fichier), ça pourra servir à d'autres lecteurs.
(je lis les résumés que vous publiez pour me rafraichir la mémoire, je devrais les copier et les compiler pour bien faire)
Bonne continuation et merci
Bonjour heureux anonyme qui avez la collection complète (Le PReFeG vous envie.). Le problème est réglé, merci de l'avoir signalé (une petite erreur de lien vite rétablie...).
SupprimerVotre démarche nous intéresse, quand vous évoquez l'idée de compiler les résumés. Comment imaginez-vous cela ? Un classement par auteur ? Par genre ? Par thème ?
Merci pour vos encouragements. Bonnes réminiscences à vous !
Merci à l'heureux anonyme, j'avais remarqué le problème sans prendre le temps de commenter, mais je ne doutais pas que quelqu'un le signalerait rapidement et me permettrait ainsi d'accéder à la nouvelle de Vonnegut, dont je feuilletais encore le "breakfast" hier.
RépondreSupprimerMerci aussi pour le Chandler dont le billet de Ruellan ne peut que convaincre de le lire sans tarder.
Oui, c'est toujours bien précieux d'avoir des retours, surtout quand ça ne marche pas (et pourtant nous avons l'œil exercé pour débusquer les coquilles).
SupprimerLa nouvelle de Vonnegut a été adaptée à deux reprises, en court-métrage sous le titre "2081", en ligne sur l'UFSF, et en long-métrage sous le titre "Harrison Bergeron".
Vonnegut fait parti de notre "TOP 5", si ce n'est le premier de la liste de nos préférences. Nous lui avons rendu hommage sur le PReFeG pour son centenaire, le 11 novembre 2022. Son humanisme n'a d'égal que son humour sarcastique, et nous donne toujours la sensation d'être plus fort et plus avisé après l'avoir lu.
Vous voudriez bien, cher et fidèle Thingamajig, nous donner un petit avis sur le Bertram Chandler après lecture ? Nous ne manquerons pas de publier votre avis si vous le voulez bien...
Avec nos plus amicales salutations !
Oui je passerai donner mon avis, mais au rythme de mes lectures ce n'est pas dit que ce soit pour demain. Non pas que je lise lentement ou peu, au contraire je lis beaucoup et beaucoup en même temps, si je puis dire. Ainsi je n'ai toujours pas terminé la compil des nouvelles de William Morrison, c'est dire (pour l'instant c'est plaisant, c'est une SF humaniste mais avec un charme rétro dont je me demande si ça ne peut plaire qu'aux vieux dont je suis…) .
RépondreSupprimerMais les nouvelles ça se déguste à petite dose, donc Abernathy ce sera pour plus tard sans doute.
Quant au Chandler il se peut que je le lise vite, les Fleuve Noir étant assez courts.
Mais ma Pàl est monumentale…
Oui, c'est entendu, loin de nous l'idée de vouloir tout tout de suite, (ce blog au goutte à goutte en est bien l'exemple). Comme dit la formule consacrée : "Votre avis nous intéresse", et c'est également parce que nous n'avons pas encore eu le temps de lire ce roman de Bertram Chandler nous non plus. Nous aurions dû ajouter un "à l'occasion", pardon d'avoir été bêtement insistants.
RépondreSupprimerSur une liseuse, la pile à lire dépasse très largement la taille de la table de chevet, n'est-il pas ?
Heureux par ailleurs de savoir que Morrison est lu au jour d'aujourd'hui, grâce à notre recueil qui plus est ; nous aimerions bien avoir en effet nous aussi l'avis de plus jeunes lecteurs sur la S.F. à grand-papa, mais nous-même qui ne sommes pas nés vers 1925 n'apprécions nous pas pour autant le charme de ces vieilles nouvelles ? Jules Verne est toujours lu, Wells tout autant, et sans doute est-ce la chance de la Science-Fiction de passer, si elle est dépassée, pour du rétrofuturisme - sous-genre nouveau lié à cette nostalgie de la "SF d'antan".
Amitiés.
Quand je parlais de PàL je pensais surtout à mes livres papier, si j'y ajoute ceux de ma liseuse on atteint un volume peu raisonnable, inconvertissable en trois dimensions sous peine d'implosion des murs qui m'entourent.
RépondreSupprimerLa question de la lisibilité ou du vieillissement de ces textes est assez délicate à appréhender, certains textes pas si anciens nous paraissent terriblement vieillis alors que d'autres restent "actuels". Plusieurs facteurs jouent, l'écriture, les vocabulaires employés (en SF la technologie devient vite ringarde), l'évocation des mœurs… Dans les nouvelles de William Morrison on est partagé entre une lecture "dépassée" et une humanité de sentiment bon enfant finalement agréable. Je ne sais pas si on peut comparer ces auteurs SF à Jules Verne et Wells. L'écriture de Jules Verne n'est plus aussi facile à lire, et Wells n'a jamais vraiment écrit de SF, c'est un auteur plus tourné vers le fantastique, la technologie ne l'intéresse pas vraiment sinon comme sujet de réflexion. Mais ces deux auteurs sont des précurseurs et c'est sûr qu'ils sont à l'origine , malgré eux, du courant steam punk.
Qu'en sera t-il des auteurs des années 50 ? P.K. Dick, Robert E. Howard, Asimov, sont devenus des filons, d'autres en deviendront peut-être quand le temps aura fait son œuvre. Mais là on ne parle plus de littérature mais de récupération commerciale des idées de fonds.