23 août, 2022

Cadeaux bonus et Mise à jour : « Chute libre » & « La parole perdue » - Albert et Jean Crémieux, 1954-1956

Il aurait été de bon ton, ou pertinent pour le calendrier, de prévoir "La naissance des dieux" de Nathalie Henneberg pour ce 15 août. Mais nous aimons ici les iconoclastes, et c'en est un bon exemple que ce "Chute libre" d'Albert et Jean Crémieux que nous vous proposons donc aujourd'hui (quand bien même il aurait, lui, été pertinent pour le 14 juillet dernier, au vu de sa chute … libre).

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Dans le courant du mois de septembre 1952, un aérolithe tomba à Saint-Amant Tallende (Puy-de-Dôme), dans le jardin de M. Frédéric Boisson, professeur d’allemand en retraite. M. Frédéric Boisson fut embarrassé. Il s’est dépeint lui-même comme « un homme paisible » et même « pusillanime ». Cependant, chiffreur, il a participé à des émissions de radio clandestine durant les années 1941 à 1944. Intrigué par l’aspect de ce vagabond du ciel, M. Boisson fit appel à son vieil ami Pierre N..., officier de renseignements très averti. Tous deux parvinrent à percer le secret de l’aérolithe. Il paraît établi que cinq Français furent enlevés dans le courant de l’année 1948. Il s’agit de : M. Moroto, commerçant, Me Barroyer, avocat, le général Berthon, le docteur Mugnier et le poète Vaillon. Ces terriens furent entraînés très loin de la terre, à titre « d’échantillons ». (…) M. Boisson exposa, devant l’opinion mondiale, la première partie de cette prodigieuse aventure, dans un mémoire de caractère strictement scientifique qu’il intitula : « Données objectives et descriptives sur l’aérolithe de Saint-Amant Tallende ». Ce mémoire, destiné aux corps savants, parut tout d’abord dans la « Feuille d’Avis de Neufchatel », très vénérable et docte publication suisse qui, estimant ce titre à la fois long et rébarbatif, le remplaça par celui de « Chute Libre », adopté depuis lors (pour des raisons de très humble et vulgaire commodité commerciale) dans les éditions française, italienne et portugaise.

Beaucoup de personnes, trompées par ce titre, crurent, malgré la parfaite objectivité scientifique du récit, à une œuvre d’imagination.

(in "La parole perdue" - Avis aux lecteurs, d'Albert et Jean Crémieux, Editions Métal, collection Série 2000 n°22 - 1956)

Voici résumé, sans trop en dévoiler, l'intrigue de "Chute libre", et surtout son esprit, sur un ton qui se veut résolument scientifique et distancié, mais qui n'échappe pas à des considérations proprement humaines, triviales, quotidiennes, parfois exaspérées, qui font tout l'humour et le sel du propos. Ce texte a paru en ouverture de la suite que Albert et Jean Crémieux donnèrent à "Chute libre" : "La parole perdue", en 1956, toujours dans la collection "Série 2000" des éditions Métal.

Rappelons ce que la Revue des livres du numéro 18 de Fiction publiait à propos de "Chute libre".

Notre ami Jean Birgé a la main heureuse. Depuis qu’il a assumé la direction de la « Série 2.000 », il a réussi à « découvrir » une bonne demi-douzaine d’excellents auteurs français d’A. S. et, d’après ce qu’il nous a dit, il en a autant en réserve. Souhaitons que tous ceux à venir aient écrit des ouvrages de la qualité des trois récemment parus.

« Chute libre », d’Albert et Jean Crémieux (Ed. Métal), est une satire que nous avons lue non seulement avec plaisir, mais encore avec le sourire. Le thème est simple. Des « découvreurs » de la « planète 54 » viennent sur Terre et enlèvent – afin de les « étudier » – cinq représentants significatifs de notre humanité, laquelle, semble-t-il, poursuit des cycles de 18.000 ans, chacun aboutissant régulièrement à un retour à l’âge de pierre. Sont ainsi transportés sur « 54 » un commerçant, un général, un avocat, un médecin et un poète (qu’accompagne son chat). Leurs aventures à bord de l’astronef, puis sur « 54 », sont décrites avec beaucoup d’humour et non sans férocité. (Les auteurs semblent surtout en vouloir aux commerçants.) Le côté scientifique est intéressant, le côté psychologique très juste, le style, empreint d’une naïveté voulue, séduisant. Chose importante, le volume ne nous a jamais semblé monotone. Un roman bien français, qui n’est pas sans faire songer à certains contes philosophiques du XVIIIe siècle et qui est non seulement à lire, mais aussi à méditer. (in Fiction n°18 - mai 1955)

Nous avons déjà parcouru, lors de nos bonus, cette collection presque éphémère qui se produisit lors des premières années de parution de Fiction et de Galaxie, entre 1954 et 1956. Citons "La tentation cosmique" du mystérieux Roger Sorez, et "La naissance des dieux" de Charles (?) et Nathalie Henneberg, respectivement numéros 3 et 6 d'une collection de 24 romans, exclusivement français.

Voyons à présent de plus près cette collection, et ses mérites relatifs. Francis Valéry, critique, traducteur et auteur lui-même, en brossait - tout jeune déjà, 24 ans ! - une rétrospective dans le numéro 19 de la revue Univers, menée par Jacques Sadoul et Yves Frémion pour les éditions J'ai Lu.

La « série 2000 » - regard sur la première collection de SF française (par Francis VALÉRY)

Reportons-nous début 1954. Depuis environ trois ans, quelques termes plus ou moins barbares – parmi lesquels « anticipation scientifique » et « science-fiction » – se répandent dans la grande presse.

Un certain nombre de collections de romans se sont même créées, spécialisées dans cette nouvelle littérature : « Galaxie », le « Rayon fantastique », « Les romans extraordinaires », en 1951, le « Fleuve noir Anticipation » en 1952, « Temps Futurs Visions Futures », « les Grands romans Anticipation » en 1953, « Présence du futur » en 1954… Pour ne citer que les principales. Deux revues spécialisées « démarrent » également fin 1953, Fiction et Galaxie.

Tous les éléments sont donc en place pour permettre le développement d’une forme française de cette « SF » qui nous vient d’outre-Atlantique. Deux revues peuvent accueillir les nouvelles de débutants s’essayant au genre, cinq ou six éditeurs sont prêts à examiner les romans des plus ambitieux…

Mais les choses ne sont pas aussi simples qu’elles ne le paraissent. De nombreuses collections disparaissent tout de suite, certaines même après n’avoir publié qu’un seul titre ! D’autres ne publient que des auteurs « maison », le plus souvent à travers des romans datant d’avant-guerre, vaguement « arrangés »… Restent les trois grandes collections de l’époque. Mais « Présence du futur » ne publie que des traductions, le « Rayon fantastique » a pratiquement la même politique, puisqu’il n’a publié qu’un seul roman français de Francis Carsac. Quant au « Fleuve Noir », après avoir édité des romans d’avant-guerre de Richard Bessière, il se partage exclusivement entre l’Anglais Vargo Statten, le Français Jimmy Guieu et le Belge à deux têtes Jean Gaston Vandel…

Du côté des revues, la situation n’est guère plus brillante. Galaxie se désintéresse totalement des autochtones. Quant à Fiction, si une part de la revue très importante est bel et bien réservée aux auteurs français, celle-ci reste confinée aux domaines de l’étrange et du fantastique. Celle de la science-fiction est presque entièrement réservée aux Américains, et à quelques curiosités littéraires du genre André Maurois ou Maurice Renard. En tout cas, rien de très neuf ni de très motivant pour les jeunes auteurs : En juin 1954 donc, Fiction n’a encore publié que deux nouvelles de SF française, l’une signée Jacques Sternberg, l’autre Francis Carsac.

C’est dire donc que la SF française se résume en tout et pour tout en cinq noms : Sternberg, Guieu, Carsac, Vandel, et B.R. Bruss qui venait de donner un chef-d’œuvre, APPARITION DES SURHOMMES, en 1953, unique titre de la collection « Temps Futurs ».

La création d’une nouvelle collection, entièrement consacrée aux écrivains français, sans auteur « maison », ne choisissant les textes que selon des critères qualitatifs, est donc perçue comme un événement d’une portée considérable. Au niveau de la présentation, cette collection lance également la mode des couvertures métallisées, qui dure encore, témoins les collections « Ailleurs et Demain » (Laffont), « Espaces Mondes » (Ponte Mirone), « Super Fiction » (Albin Michel).

La science-fiction n’était-elle pas considérée comme la littérature de l’an 2000 ? La collection s’appellera donc « Série 2000 », et la maison d’édition fondée en cette occasion, prendra le nom des « Éditions MÉTAL ».

Par la suite, seront publiés hors-série un inédit de l’Américain Ray F. Jones, et la réédition de UN HOMME CHEZ LES MICROBES de Maurice Renard.

Quant à la « Série 2000 », elle publiera, en un peu plus de deux ans, vingt-trois romans et un recueil de nouvelles.

Les premiers volumes publiés se situent bien dans un contexte SF, mais cette dernière n’y est présente que comme prétexte. C’est une démarche classique que cette utilisation de l’imaginaire dans un but critique, satirique, voire pour déboucher sur une réflexion philosophique ou politique.

De plus, il ne faut pas perdre de vue que la notion d’« écrivain spécialisé en SF » n’existait pratiquement pas à cette époque. Si l’on compulse les premiers numéros de Fiction, on se rend compte que la plupart des écrivains s’essayant au genre sont soit des spécialistes de la littérature d’aventure (policier, espionnage…), soit des écrivains de littérature générale, désireux avant tout d’utiliser la science-fiction.

(…)

Second très bon roman de la série, CHUTE LIBRE, de Albert et Jean Crémieux, est un chef-d’œuvre de SF humoristique et satirique. Des « découvreurs » de la « Planète 54 » enlèvent en vue d’expériences cinq Terriens : un général, un avocat, un commerçant, un poète et… son chat. Tant pendant le voyage sidéral (et sidérant !) que lors de leur séjour sur la planète 54, les Terriens fournissent prétexte aux auteurs pour décrire avec férocité, ou humour, la moindre des situations qui s’y développe. Jacques Sadoul considère ce roman comme un « charmant conte philosophique voltairien ». Cette définition me semble effectivement convenir tout à fait. (…) Il s’agit là d’un très bon livre, injustement méconnu, qu’il faudrait bien rééditer un de ces jours.

(in Univers 19 - décembre 1979).

Francis Valéry

Un livre à "rééditer un de ces jours"… Francis Valéry verra son vœu exaucé quatre mois plus tard. Mieux, il préfacera lui-même cette réédition aux Nouvelles éditions Oswald (NéO) - dont nous vous proposons ici la numérisation. Il est un peu facile après toutes ces années, avouons-le,  d'affirmer que Valéry assurait sans doute la promotion de son petit protégé à paraître. Il aura tout de même eu le mérite de faire redécouvrir cet ouvrage.

 

 

Voyons à présent les 4ème de couverture. Celui de l'édition de 1954 :

Du haut de leur puissante civilisation mathématique les hommes de la Planète 54 regardent vivre de misérables « étoiles » comme la nôtre. Un jour ils y viennent capturer quelques échantillons.

Nous suivons ce grand voyage des hôtes-captifs. Un voyage plein d'imprévu, de vie, de situations étranges mais logiques. Dès l'abord, ces hommes qui parcourent des millions de lieues et voient de si étranges choses, cessent d'être « irréels ». La fiction s'estompe. La prodigieuse aventure nous paraît « scien­tifiquement » possible, « psychologiquement » vraie. Le Docteur MUGNIER et le poète VAILLON découvriront-ils le GRAND SECRET ? Entendront-ils au-delà des techniques la « PAROLE PERDUE » ? Ou alors la retrouveront-ils en eux-mêmes ?...

Amusés, intrigués, passionnés, nous suivons dans l'angoisse la dernière étape de l'extraordinaire randonnée qui se ter­mine en...

CHUTE LIBRE

 

On retrouve ce souci de présenter des récits extraordinaires mais logiques, que partageait la collection "Le Rayon Fantastique". Voyons enfin le 4ème de couverture de l'Edition NéO (avril 1980) :

Des « découvreurs » de la Planète 54 enlèvent, en vue d'expériences, cinq Terriens : un général, un avocat, un commerçant, un poète... et son chat. Tant pendant le voyage sidéral que lors de leur séjour sur la Planète 54, les Terriens fournissent prétexte aux auteurs pour décrire avec férocité, ou humour, la moindre des situations qui s'y développe. Tout le système de la Planète 54, apparemment parfait, idéal, nageant en pleine utopie (au sens ancien du terme, c'est-à-dire figé et sclérosé) est perturbé par la présence du poète Vaillon pour qui le bonheur ne saurait être mis en équation et se confondre avec l'assouvissement des besoins matériels. (SpoilMais l'aventure finit mal puisque la fusée qui ramène les Terriens s'écrase à l'arrivée. Et un homme trouve, dans ce qu'il prend au départ pour un mystérieux aérolithe, les enregistrements des expériences menées sur les Terriens lors de leur séjour sur la Planète 54...
     Récit humoristique (qui peut parfois être comparé aux Espaces enchevêtrés de B.R. Bruss parus dans la même collection), Chute libre est aussi un conte philosophique qui constitue, pour les Terriens du XXe siècle, une mise en garde contre l'usage abusif de la science pure et les risques graves que peut courir l'humanité si elle choisit de considérer la raison, l'ordre et la discipline comme remèdes à tous les maux. Il s'agit d'un roman étonnamment moderne.

      Albert et Jean Crémieux sont peu connus comme auteurs de SF, leur seule contribution au genre étant Chute libre et la suite, tout aussi savoureuse et qui peut d'ailleurs se lire indépendamment, qu'ils lui donnèrent sous le titre « La parole perdue ». Ils sont surtout connus comme auteurs de romans populistes.

     Chute libre a été publié en 1954 sous le numéro 13 de la série « 2000 » des Éditions Métal, série aujourd'hui historique et consacrée uniquement à la SF française, mais l'œuvre d'Albert et Jean Crémieux, qui avait pourtant été saluée par Jacques Sadoul dans son Histoire de la Science-Fiction Française, restait à redécouvrir. Il s'agit en effet d'un chef-d'œuvre de la SF humoristique, satirique et philosophique.

     Quant à Francis Valéry, qui préface Chute libre, il est, lui, bien connu des amateurs de SF : l'un des principaux animateurs de la revue « Ozone », il collabore à d'autres revues de SF comme Univers (J'ai lu) et Fiction.

Nous citions en début d'article "La naissance des dieux" paru quelques mois auparavant. Un extrait de la préface de Francis Valéry l'évoque de son côté… en termes peu amènes.

Ce roman prend très précisément le contre-pied de la Naissance des dieux, où la force brute, stupide et militariste triomphe des forces de l’imaginaire.

On pourra peut-être reprocher à Chute libre d’être toutefois le roman de l’anti-progrès, de la remise en question des apports de la technologie. Personnellement je ne le crois pas. Si Ravage de Barjavel peut lui être considéré comme réactionnaire par son rejet irraisonné du progrès, par un certain « retour à la Terre » niais et fumeux, Chute libre serait plutôt une mise en garde contre l’usage abusif de la science pure, les risques de considérer la raison, l’ordre et la discipline, comme remèdes à tous les maux. Comme tel, il s’agit bien d’un roman étonnamment moderne, qu’il convenait de rééditer.

(Extrait de la Préface de F. Valéry in "Chute libre" Nouvelle Editions Oswald - avril 1980)

Pour aller plus loin, nous aurions aimé voir "Chute libre" dans le corpus impressionnant de L'encyclopédie de l'utopie, des voyages extraordinaires et de la science-fiction" (1972 - L'Âge d'homme), autrement appelé LE Versins, tant l'ouvrage fait autorité. Mais l'absence de toute référence aux frères Crémieux et à leurs ouvrages est d'autant plus intrigante que, d'une part, ils entraient de plain-pied dans le sujet central de l'Encyclopédie, et que, d'autre part, Versins lui-même avait été publié à la même époque dans la Série 2000 en tant qu'auteur. Un règlement de comptes ? Un acte manqué ? Mystère…

Quoi qu'il en soit, et pour finir avec le matériel éditorial, Jacques Sadoul, qui n'est sans doute pas à l'origine de la comparaison des Crémieux avec les philosophes des Lumières (voir la recension parue dans Fiction n°18), apportera toutefois dans ce sens sa pierre à l'édifice dans son "Histoire de la Science-Fiction" parue en 1973.

Pour en terminer avec cette année 1954 qui fut, et de loin, la meilleure de la Série 2000, venons-en à Chute libre, des écrivains belges Albert et Jean Crémieux, dont la suite parut deux ans plus tard sous le titre La parole perdue. Ce sont deux bons romans de science-fiction injustement méconnus. Dans   Chute libre, un employé de la planète 54 est chargé de ramener quelques spécimens de Terriens à des fins d'examen scientifique. L'observation de nos contemporains par Teddy Karré, l'homme de la planète 54, fournit aux auteurs prétexte à exercer leur ironie ou leur critique, ou tout simplement leur humour. Voici, par exemple, comment est défini le poète Vaillon : «… puis le chat réapparut à la lucarne de la mansarde, tenant dans sa gueule une cuisse de mouton. Il la déposa sur la table, près du poète. M. Vaillon prononça, à haute voix, un discours d'une grande portée morale. Il remercia le chat, la Providence et les neuf muses. Après quoi il fit cuire le gigot. Il le découpa, en mangea une toute petite tranche, en donna un morceau au chat et enveloppa le reste dans un papier. Je pensais que c'était pour mieux conserver ses provisions, mais Vaillon ouvrit sa porte et s'en fut, de mansarde en mansarde, distribuer la plus grande partie de ce gigot. (…) Je rédigeai ainsi la fiche de Vaillon : « Agent actif du service terrestre de redistribution. »

Tout est à l'avenant dans ce charmant conte philosophique voltairien (…)

(in Jacques Sadoul : "Histoire de la science-Fiction moderne -tome 2 : domaine français" - Albin Michel 1973)

C'est toutefois plus à Montesquieu et à ses "Lettres persanes" qu'à Voltaire (malgré "Micromégas" et "Zadig") que les frères (belges selon Sadoul) Crémieux empruntent, et même doublement. En effet, d'un côté les habitants de la planète 54 considèrent nos travers, marchands et guerriers surtout, et d'un autre nos terriens jugent leur civilisation trop mécanisée et "mathématisée". On a bien du mal à croire, en notre temps régi par le calcul, qu'un monde imaginaire temporisé par la rigueur du chiffre ait abandonné la logique de l'accroissement du capital en tant qu'objectif de progrès. Mais les frères Crémieux dépassent aussi une vision simpliste de la science, avec par exemple une vision élargie des états de la matière (7 stades différents, dont l'état "spiritualisé"). De fait, nonobstant son humour, "Chute libre" reste cohérent et léger, divertissant autant qu'invitant à méditer notre vision du monde.

La suite de "Chute libre", "La parole perdue", sera publiée en 1956, mais n'aura pas l'heur d'une réédition à l'avenir.  Ouvrage devenu rare, nous vous en proposons ici une version numérique au format epub (voir à la fin de cette fiche), que vous pourrez télécharger en cliquant sur la couverture comme à l'accoutumée.

"Chute libre" se verra pour sa part réédité une troisième fois aux éditions Eurédif, avec une atroce couverture racoleuse comme les déplorait Kilgore Trout, dans la collection Playboy, en février 1985.

Rapport du PReFeG (Juillet 2022) :

·                    Relecture

·                    Corrections orthographiques et grammaticales

·                     Vérification et mise à jour des liens internes

·                     Mise au propre et noms des fichiers html

·                     Mise à jour de la Table des matières

·                     Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, série, date d'édition)

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o   La parole perdue (MÉTAL , coll. Série 2000 n° 22) 1956

POUR ENVOYER L'EPUB !

La recension de cet ouvrage telle qu'on peut la lire dans le Fiction n°33 :

J’ai également beaucoup aimé « La parole perdue », d’Albert et Jean Crémieux (Série 2.000 – Ed. Métal). J’avais dit, en son temps, le bien que je pensais de « Chute libre », des mêmes auteurs. Leur nouveau roman est la suite du précédent, mais si peu que vous pouvez facilement lire l’un avant l’autre, voire l’un sans l’autre (mais ce serait dommage). Comme « Chute libre », « La parole perdue » est un A. S. extérieurement humoristique, en réalité tout ce qu’il y a de philosophique. Le roman n’est pas sans défauts, le début (les cinquante premières pages), est assez lent et les nombreuses digressions qu’il comporte, pour plaisantes qu’elles soient, n’en sont pas moins des digressions. Le reste, toutefois, est remarquable et certains épisodes ou chapitres (ceux des hommes-arbres, de l’épuration du vocabulaire « gastronomique » et du paradis en particulier), sont de véritables morceaux d’anthologie. Enfin, dans leurs observations sur la Chine, les auteurs font preuve d’une très grande finesse.

Igor B. Maslowski.



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