Beaucoup d'histoire d'êtres humains exploités par des forces hostiles ou non, qu'elles soient démoniaques ou extraterrestres; et surtout : beaucoup de nouvelles restées depuis inédites en recueil, par des grandes vedettes du calibre de Poul Anderson, Fritz Leiber, ou Robert Silverberg, excusez du peu !
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Sommaire du Numéro 119 :
1 - (non mentionné), Nouvelles des auteurs de ce numéro, pages 2 à 3, bibliographie
2 - Poul ANDERSON, Que succombe l'incube ! (Operation Incubus, 1959), pages 4 à 21, nouvelle, trad. P. J. IZABELLE *
3 - F.K.B., Lessivage, pages 22 à 29, nouvelle *
4 - Robert SILVERBERG, Le Vents de Siros (The Winds of Siros, 1957), pages 30 à 54, nouvelle, trad. P. J. IZABELLE *
5 - Alain DORÉMIEUX, Les Bêtes, pages 55 à 57, nouvelle
6 - Fritz LEIBER, Petite planète de vacances (Game for Motel Room, 1963), pages 58 à 66, nouvelle, trad. Christine RENARD *
7 - ARCADIUS, Chronique des rapaces, pages 67 à 83, nouvelle
8 - John COLLIER, Un match difficile (After the Ball, 1933), pages 84 à 102, nouvelle, trad. René LATHIÈRE
9 - Bernard MANIER, L'Intrus, pages 103 à 107, nouvelle *
10 - Avram DAVIDSON, Je ne vous entends pas... (I Do Not Hear You, Sir, 1958), pages 108 à 118, nouvelle, trad. René LATHIÈRE
11 - Daniel MEAUROIX, Seuls toi et moi, mon amour, pages 119 à 127, nouvelle
12 - Kit REED, Le Nid vide (Empty Nest, 1959), pages 128 à 135, nouvelle, trad. P. J. IZABELLE *
13 - GÉBÉ, La Ville, pages 137 à 141, portfolio
CHRONIQUES
14 - Pierre STRINATI, Le Festival de SF de Trieste, pages 142 à 144, article
15 - COLLECTIF, Ici, on désintègre !, pages 145 à 153, critique(s)
16 - Alain DORÉMIEUX & Jacques GOIMARD, Notules, pages 155 à 159, article
* Nouvelle restée sans publication ultérieure à ce numéro.
Dans Que succombe l'incube !, on retrouve le couple sorcière - loup-garou Matuchek, en prise avec la tentation d'un incube. Une aventure conjugale sympathique mais sans plus de la part de Poul Anderson.
Le mystère reste entier au sujet de l'auteur F.K.B. La rédaction de Fiction s'amuse à nous berner d'indices peu diserts ("Ajoutons qu'il a choisi ces initiales mystérieuses parce que son vrai nom est l'homonyme de celui d'un auteur qu'il déteste.") qui nous ferait presque penser que notre acronyme anonyme n'apprécie pas Frantz Kafka (!!??). Pour ce qui est du sujet, la nouvelle l'expose clairement :
Plus de 60 ans auparavant, quelqu'un avait calculé que, si la consommation mondiale de détergents continuait à croître sur sa lancée, la proportion de produits moussants dans l'eau des océans atteindrait vers 2040 le seuil critique permettant aux mers de se mettre à mousser.
Le récit reprend les modèles de Ward Moore ("Encore un peu de verdure"), de Jacques Sternberg ("La sortie est au fond de l'espace") ou de John Wyndham ("Le péril vient de la mer"), ou plus directement encore Alan Nelson et sa nouvelle "Les conséquences d'un savon" (in Fiction n°8) pour brosser une fin du monde détergente. Rien de très original, mais ce Lessivage est plaisant à parcourir.
Deux hommes et deux femmes en huis clos (Sartre est même cité), entourés par Les vents de Siros, et une histoire d'implantation coloniale sur une planète étrangère somme toute assez accessoire, car l'essentiel de la nouvelle de Robert Silverberg n'est pas là, mais bien plutôt dans la révélation des oppressions qui les dominent, et qui ne prendraient fin qu'en les dépassant. Silverberg, assurément, a encore mûri.
La domestication vue de l'autre versant, celui de l'animal exploité... Mais ici l'animal a un langage humain qui témoigne de son plaisir coupable de servir de nourriture à un exploitant bien étrange, qu'il dénomme Les bêtes. On retrouve bien les thèmes vampiriques et hédonistes de Alain Dorémieux, qui s'octroie le luxe de publier deux de ses nouvelles dans un même numéro (à la manière de Galaxie 1ère série, en masquant le doublon sous un pseudonyme).
Une délicieuse histoire d'amour partagé entre un homme qui réalise son machisme banal et une femme aimante mais... Fritz Leiber nous entraîne pas à pas dans un dédale policier aux enjeux cosmiques, et (pour une fois) avec beaucoup de tendresse pour cette Petite planète de vacances et ses habitants.
"Nous nous préparons un moyen âge où la barbarie sera servie par la technique". Arcadius cite ici Nietzsche (nous n'avons pas retrouvé la source de cette citation, avis aux amateurs !). Pour illustrer cet aphorisme, et après le danger qui vient de l'humain lui-même (dans la nouvelle de Silverberg notamment), un autre danger qui vient de l'intérieur : du pouvoir dictatorial, qui repose par définition sur une extrême violence et une grande arrogance, et finit par créer de lui-même les conditions de sa propre chute. Dans ces Chronique des rapaces, la démonstration d'Arcadius est efficace.
Un fieffé incorruptible s'entiche de réformer un démon. John Collier s'amuse à brosser la liste des hypocrisies de la "bonne société" dans Un match difficile ; un peu gratuit toutefois.
Le destin cruel d'un couple qui ne se sait pas mal assorti... et sa résolution par le biais d'un cliché. L'intrus est une correcte nouvelle suffisamment concise pour ne pas ennuyer, mais l'écriture de Bernard Manier manque un peu de style.
Pas du meilleur Avram Davidson non plus - on a du mal à mettre en valeur l'enjeu du protagoniste de Je ne vous entends pas… On retrouve toutefois son goût pour les objets mystérieux et précurseurs de technologie à venir : ici, un téléphone du XVIIIè siècle.
A propos de l'auteur, le numéro 120 de Fiction déclarera au détour d'un tout autre sujet : "Avram Davidson, rédacteur en chef de notre édition américaine", soit le magazine américain "The magazine of Fantasy and Science Fiction". Sans remettre en question le talent de cet auteur, les lecteurs français comprendront mieux la grande diffusion de ses nouvelles dans Fiction.
Alain Dorémieux sous pseudonyme (donc), fait la jonction entre l'histoire de John Collier, où il est brièvement question d'un mannequin, et une autre histoire, celle de la Vénus d'Ille de Prosper Mérimée. En effet, il s'agit ici aussi de la jalousie d'un objet aimé, suscitée lorsqu'il se sait supplanté par une forme semblable, même plus vulgaire, mais toutefois douée de vie. C'est Seuls toi et moi, mon amour par Daniel Meauroix.
Une petite note à l'occasion de la sortie du dernier A. E. van Vogt nous éclaire sur le champ éditorial des romans de SF anglo-saxons en ce début des années 60.
Ici, on désintègre !
Voici le dixième roman de Van Vogt traduit en français : score qui fait de cet auteur le champion toutes catégories de la science-fiction anglo-saxonne, avant Heinlein (9 traductions), Bradbury et Williamson (7 chacun). Faut-il le dire ? Nous croyons que c'est là une première place largement méritée, et que la faveur du public consacre en Van Vogt un talent exceptionnel.
Rapport du PReFeG (Juillet 2025)
- Relecture
- (Rares) corrections orthographiques et grammaticales
- Vérification du sommaire
- Vérification des casses et remise en forme des pages de titre
- Mise en forme des titres présentés in "Revue des livres"
- Ajout de la Table des "Nouvelles des auteurs de ce numéro" telle qu'évoquée dans le sommaire sur NooSFere mais n'apparaissant pas dans le epub d'origine.
- Note (0) ajoutée.
- Vérification et mise à jour des liens internes
- Mise au propre et noms des fichiers html
- Mise à jour de la Table des matières
- Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, date d'édition, série, collection, étiquettes)
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Prochaine publication prévue pour le mercredi 16 juillet 2025 : Fiction n°120.
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