On colle, on gratouille, on clique…et hop ! Un epub ! |
1 - Maurice RENARD, La Gloire du Comacchio, nouvelle
2 - Margot BENNETT, Réaction en chaîne (An old-fashioned poker for my uncle's head, 1954), nouvelle, trad. (non mentionné)
3 - Jack FINNEY, Le Fantôme à la fenêtre (There Is a Tide..., 1952), nouvelle, trad. (non mentionné)
4 - André PILJEAN, Cassandre, nouvelle
5 - Richard BROOKBANK, Le Mur invisible (The invisible wall, 1954), nouvelle, trad. (non mentionné)
6 - Judith MERRIL, L'Homme de la Lune (Dead Center, 1954), nouvelle, trad. (non mentionné)
7 - T. P. CARAVAN, Spécimens pris au hasard (Random Sample, 1953), nouvelle, trad. (non mentionné)
CHRONIQUES
8 - Jean-Jacques BRIDENNE, Les Thèmes scientifiques chez Jules Verne, article
9 - COLLECTIF, Ici, on désintègre !, critique(s)
10 - F. HODA, Fantastique et merveilleux au festival de Cannes, article
COUVERTURE de Jacques Sternberg illustrant "La gloire du Comacchio".
Rapport du PreFeG (Juillet 2022)
- Relecture
- Corrections orthographiques et grammaticales
- Ajout de la page de promotion de la collection Angoisse, reprise du scan d'origine.
- Vérification des casses et remise en forme des pages de titre
- Mise en gras des titres in "Revue des livres"
- Notes (0), (0b), (3b) et (14b) ajoutées.
- Vérification et mise à jour des liens internes
- Mise au propre et noms des fichiers html
- Mise à jour de la Table des matières
- Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, date d'édition, série, collection, étiquettes)
Côté fantastique : "La gloire du Comacchio" par Maurice RENARD : Du Maurice Renard qui pourrait être du Jean-Louis BOUQUET à juger l'ambiance et orfèvrerie du style.
"Le fantôme à la fenêtre" (There is a tide…) par Jack FINNEY (1952) nous propose une histoire de destinées parallèles, oú la confrontation avec un fantôme n'est pas là où on la croit.
Avec "Cassandre" par André PILJEAN (1955), le tourment de Cassandre nous est ici gentiment détaillé dans le monde du 20ème siècle. On rappellera que dans la mythologie grecque, Cassandre, fille de Priam (roi de Troie), avait reçu d'Apollon le don de prédire l'avenir, mais comme elle se refusait au dieu, celui-ci la condamna à n'être jamais crue dans ses prédictions. C'est ainsi une figure hautement allégorique de bien des auteurs de Science-Fiction qui, bien que tirant des sonettes d'alarme sur les avanies à venir de nos dérives contemporaines, sont trop souvent relégués au rang d'amuseurs publics.
"Le mur invisible" (The invisible wall) par Richard BROOKBANK (1954) est un conte à la lisière du psychopathologique et du fantastique.
Pour la science-fiction : dans "Réaction en chaîne" (An old-fashioned poker for my uncle’s head) par Margot BENNETT (1954), on comprend que le comble de l'inventeur est de devoir tout réinventer. Ce sera la seule nouvelle de cette auteure écossaise à être traduite en France.
Un suspens qui va croissant pour une longue nouvelle bien cruelle mais néanmoins réaliste : "L’homme de la Lune" (Dead center) par Judith MERRIL (1954) (qui sera Mme Frederic Pohl).
"Spécimens pris au hasard" (Random sample) par T. P. CARAVAN (1953) nous propose une rencontre du troisième type, à l'opposé toutefois de celle détaillée dans "Dites-nous grand-mère" (de Mildred Clingerman, in Fiction n°18). Mystérieux auteur que T. P. (Tipee ?) Caravan ; Noosfere nous apprend qu'il s'agit du pseudonyme d'un certain Charles C. Munoz.
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Malgré les efforts des Cassandres du monde occidental, en cette année 1955, où "programmation" n'était qu'un néologisme, il était impossible de se figurer , à quel point l'informatique - naissante - allait bouleverser les sociétés humaines du demi-siècle qui allait suivre. Il faudra attendre quasiment trente ans avant de voir s'introduire, dans les foyers, les premiers ordinateurs dits "domestiques". Pour l'heure, on commençait alors à peine à interroger ce qui différenciait - ou non - l'intelligence artificielle de celle de l'humanité. L'ordinateur n'était perçu que comme épiphénomène de la technologie électronique - et il faut croire que les capacités accrues de calcul ne se posaient pas encore en clé de voûte de toute une civilisation, comme c'est déplorablement le cas en notre temps. Pour illustrer cette candeur d'alors, voici un extrait de ce Fiction n°20, un "glane interstellaire", qui rapportait un article du Figaro.
À travers la presse.
« Le Figaro » a publié, il y a quelque temps, un article de Pierre Devaux à propos de « L’homme à l’école du robot ». On y retrouve quelques-unes des vues particulièrement étonnantes que permet l’étude des plus récents « cerveaux électroniques », vues que des nouvelles de « Fiction » ont déjà utilisées, dans un but philosophique comme « L’androïde inspiré » (n°1), ou simplement humoristique comme « La machine à poésie » (n°3). À propos des « cerveaux » à performances… littéraires, profitons-en pour reproduire la description que donne Pierre Devaux de la « machine à traduire » déjà en service actuellement et qui n’est peut-être que le prélude à une série de réalisations encore plus extraordinaires :
Tout comme l’esprit humain, le cerveau électronique doit être doué de « mémoires » lui permettant d’enregistrer les questions posées et d’emmagasiner provisoirement les résultats partiels de son raisonnement, qui doivent être repris ensuite. Ces mémoires peuvent être constituées par des tubes à mercure dans lesquels circulent des ultrasons – extrêmement lents en comparaison du fonctionnement électronique. On emploie aussi des bandes de magnétophone, ou encore des tubes à « mosaïque cathodique », sur laquelle un pinceau d’électrons vient déposer des souvenirs, pour les récupérer quelques micro-secondes plus tard !
Pour travailler, la machine a besoin d’un programme qui lui indique la succession des calculs à opérer. Cette fonction de « programmation » – un néologisme qui a le mérite de la clarté – est confiée à des cartes perforées suivant un code. Pour éviter des erreurs, on exige périodiquement du cerveau des calculs particulièrement difficiles sous une tension électrique réduite de 40 %. Les erreurs produites permettent de localiser les lampes vieillissantes qui doivent être changées.
L’I.B.M. a équipé sa calculatrice 701 en traductrice internationale au moyen d’une bande-dictionnaire magnétophonique portant en regard tous les mots usuels russes et anglais. L’inscription n’est pas faite sous forme sonore, comme d’ordinaire, mais sous forme codée binaire, compréhensible pour les lampes.
Supposons que nous ayons proposé à la machine le mot anglais science, qui se trouve par conséquent « emmagasiné » dans les lampes-mémoires d’entrée. Au moment où le mot science, porté par la bande-dictionnaire, arrive sous la « tête liseuse », les lampes anglaises se trouvent mises au zéro. Il s’ensuit une impulsion électrique qui a pour effet de « déverrouiller » le côté russe, c’est-à-dire que le mot russe correspondant, nauka, s’imprime à la sortie.
Ainsi construite, la traductrice ne fournirait qu’un grossier « mot à mot ». Des trésors d’ingéniosité ont été dépensés pour lui « enseigner » la grammaire et les idiotismes indispensables ! Le résultat est obtenu au moyen de consignes que la machine explore très rapidement ; le Dr Dorsett, philologue américain, estime que cent consignes seraient suffisantes pour une traductrice universelle ; six consignes ont suffi pour obtenir de bonnes traductions du russe en anglais.
On conçoit, d’après ce qui précède, comment un cerveau électronique peut se livrer à la critique littéraire, disons plutôt à l’analyse d’un style. Chaque écrivain possède un « spectre » personnel, caractérisé par des tournures de phrases, son vocabulaire, etc. La machine électronique se charge d’analyser avec une extrême rapidité les textes les plus variés, de « chiffrer le style » et, finalement, de détecter les interpolations et les fraudes en identifiant les différents auteurs !
C’est ainsi que, en opérant sur l’Évangile selon saint Matthieu, un cerveau électronique, équipé « en littéraire », a pu retrouver des fragments de l’Urmarcus (Proto-Marc) et des logias grecques, qui n’étaient du reste pas inconnues des exégètes en chair et en os ! Demain, ce sont les problèmes généraux de la philosophie, la confrontation des témoignages historiques, la critique artistique et musicale, les recherches de la poésie pure, qui seront livrés à l’appétit sans limites des cerveaux-critiques artificiels !
Ainsi, tandis que l’homme est contraint de s’adapter aux méthodes de pensée de la machine électronique, la machine se hausse vers des fonctions d’« esprit de finesse » qui l’intronisent véritablement dans le domaine du cœur… Il y a là une double évolution convergente, dont il est impossible de prévoir les conséquences pour l’avenir immédiat de l’humanité.
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