22 octobre, 2025

Fiction n°127 – Juin 1964

Un maximum de raretés qui ne seront plus republiées ensuite, parmi lesquelles des nouvelles de Fernando Arrabal, de Robert F. Young, du prolifique Keith Laumer, ou encore de Michel Demuth sous le pseudonyme de Jean-Michel Ferrer (dont les écrits demeurent étonnamment absents des recueils demuthiens). Le numéro s'ouvre sur le Prix Hugo 1964 de la nouvelle, plutôt une novella (et Fiction s'aligne ici sur la ligne éditoriale toute neuve de Galaxie), signée Poul Anderson, qui tient lieu de pilier avec un classique de Richard Matheson.

Un fauteuil pour deux… extraterrestres !

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Sommaire du Numéro 127 :


1 - (non mentionné), Nouvelles déjà parues des auteurs de ce numéro, pages 6 à 6, bibliographie


NOUVELLES


2 - Poul ANDERSON, Pas de trêve avec les Rois ! (No Truce with Kings, 1963), pages 7 à 69, nouvelle, trad. Pierre BILLON

3 - Keith LAUMER, Unité de combat (Combat Unit, 1960), pages 70 à 83, nouvelle, trad. Michel DEMUTH *

4 - Jean-Michel FERRER, ...et jeune à nouveau, pages 84 à 87, nouvelle *

5 - Robert F. YOUNG, Amour sidéral (The Eternal Lovers, 1963), pages 88 à 91, nouvelle, trad. Michèle SANTOIRE *

6 - J. P. SELLERS, Pete fait mouche (Pete Gets His Man, 1963), pages 92 à 101, nouvelle, trad. Michel DEUTSCH *

7 - Richard MATHESON, La Fille de mes rêves (Girl of My Dreams, 1963), pages 102 à 114, nouvelle, trad. Christine RENARD

8 - Wenzell BROWN, Le Persécuteur (The Follower, 1964), pages 115 à 125, nouvelle, trad. Pierre BILLON *

9 - Lieutenant KIJÉ, La Main, pages 126 à 129, nouvelle *

10 - Alain MARK, Les Béquilles, pages 130 à 133, nouvelle *

11 - Fernando ARRABAL, Concert dans un œuf, pages 134 à 136, nouvelle *

 

CHRONIQUES


12 - COLLECTIF, Ici, on désintègre !, pages 137 à 143, critique(s)

13 - COLLECTIF, Le Conseil des spécialistes, pages 145 à 146, critique(s)

14 - Bertrand TAVERNIER, L'Homme démoli, pages 147 à 150, article

15 - Jacques GOIMARD, Petit salmigondis ébouriffé, pages 150 à 157, article

16 - (non mentionné), Table des récits parus dans « Fiction » - Janvier à Juin 1964, pages 158 à 159, index


* Nouvelle restée sans publication ultérieure à ce numéro.


Malgré son Prix Hugo de la nouvelle décerné en 1964, Pas de trêve avec les Rois ! (dont le sujet pourra rappeler le dernier Douglas Kennedy : "Et c'est ainsi que nous vivrons") est un long, très long, peut-être trop long, récit d'une bataille décisive entre deux factions armées dans des Etats d'Amérique divisés et en guerre fratricide. On retrouve le contexte retro futuriste de Poul Anderson qui imagine une lente et périlleuse reconstruction d'après guerre nucléaire, mais en y adjuvant ici la présence d'extraterrestres manipulateurs mais au final très accessoires. Bavard, bien écrit mais trop souvent inutilement compliqué, le récit tourne un peu court quand il s'agit de proposer un enjeu ou une moralité. 
 

Keith Laumer décrit bien la pensée désaffectée et opératoire d'une machine de guerre, une Unité de combat, un peu comme si un drone pouvait prendre des initiatives. Il en résulte une incapacité humaine à désamorcer durablement ou définitivement de telles mécaniques. A méditer. 

Michel Demuth / Jean-Michel Ferrer utilise des codes novateurs pour agrémenter et contextualiser …et jeune à nouveau, sous une forme qui se fera plus fréquente dans les années à venir, notamment chez John Brunner (imitant lui-même et en réalité John Dos Passos). Concis et touchant.

A l'heure de la course à la Lune, Robert F. Young imagine avec Amour sidéral une romance assez bradburyenne, mais contrairement à ce dernier, la femme ne se contentera pas de subir un revers et un deuil. Et toujours la présence vivante de la poésie.

Un héros de bande dessinée issu des dernières pages d'un quotidien devient embarrassant pour son créateur harassé. Pete fait mouche est une bonne petite nouvelle qui traite d'un sujet rarement abordé : quand la fiction contamine la réalité. L'auteur, J. P. Sellers, est par contre un parfait inconnu, et n'aura pas contaminé le monde de la S.F.

Après un super détective de papier qui fait mouche à tous les coups, on peut dire que Richard Matheson sait manier ses effets, et qu'il sait nous emmener où il le désire, même quand on pressent la fin. Dans cette histoire d'escroc qui exploite les dons d'une medium, La fille de mes rêves, l'affaire est habile mais la morale est sauve. On imagine aussi, en apprenant que la medium s'appelle Carrie et qu'elle suscite l'animosité, le jeune Stephen King s'extasiant devant le talent du maître… 


On a tout de même bien le droit de choisir son propre persécuteur et le suiveur doit avoir la faculté de suivre les traces de la victime qui lui convient. " Fiction présente ainsi la nouvelle Le persécuteur de Wenzell Brown comme issue d'une nouvelle tendance : " Ce fantastique d’une veine toute moderne plonge de profondes racines dans l’étude des troubles et déviations de la personnalité. " - mais ce serait oublier la "veine toute moderne" de Guy de Maupassant et son "Horla", pour ne citer que celui-là. On croirait même à une version inversée de "L'homme des foules" de Edgar Poe (" J’aurais voulu crier pour réclamer le silence, mais je doutais fortement de faire entendre ma voix, et même dans ce cas, qui m’aurait obéi ? ") On pensera aussi aux personnages décalés des nouvelles de Roland Topor. Quoi qu'il en soit, voilà bien une histoire ou le grotesque et l'absurde tentent de se voler la vedette. Pour notre plus grand plaisir. 

Simplicité du style, une ambiance faussement détendue… Lieutenant Kijé parle d'emprise dans La Main, texte à tiroir, qu'il faut lire avec attention pour que nous parvienne l'enjeu. Appréciable, pour une fois chez cet auteur. 


Un ton et de l'absurde très proche du style de Topor, encore une fois, avec Les béquilles, une histoire d'objet dont on ne pourrait pas se passer, déclinable à l'infini (remplacez "béquilles" par "smartphone" et "marcher" par "communiquer", pour voir…). Un bon moment signé d'un auteur mystérieux qui signe Alain Mark.
 

Concert dans un œuf est une rêverie surréaliste de Fernando Arrabal, qui décline son propre univers ( Lys de sa pièce "Fando et Lys" est évoquée) de façon suffisamment concise pour ne pas lasser.


Dans la "Revue des films", Bertrand Tavernier détaille le parti-pris de Ray Milland, réalisateur et acteur principal de "Panique année zéro". Il en parle comme étant "du Bradbury distancié". On se souviendra peut-être que le sujet et le scénario sont à rapprocher très intimement à la nouvelle de Ward Moore "Les nouveaux jours" et sa suite "L'aube des nouveaux jours" (in Fiction n°23 et 24). Mais Ward Moore n'a pas été crédité au générique. Et pour cause : Tavernier nous signale que le scénario signé Jay Simms a été adapté d'une de ses nouvelles. Toutefois, malgré nos recherches, nous n'avons pas trouvé de nouvelles publiées de cet auteur, scénariste avant tout pour le cinéma, puis la télévision.

Rapport du PReFeG (Octobre 2025)

  • Relecture
  • Corrections orthographiques et grammaticales
  • Refonte du sommaire
  • Vérification des casses et remise en forme des pages de titre
  • Mise en forme des titres présentés in "Revue des livres"
  • Ajouts de la page "Vous lirez bientôt", de la Table des "Nouvelles déjà parues des auteurs de ce numéro"  et de la "Table des récits" n'apparaissant pas dans le epub d'origine.
  • Ajout du 4ème de couverture. 
  • Notes (5), (6) et (7) ajoutées.
  • Vérification et mise à jour des liens internes
  • Mise au propre et noms des fichiers html
  • Mise à jour de la Table des matières
  • Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, date d'édition, série, collection, étiquettes)

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Prochaine publication prévue pour le mercredi 29 octobre 2025 : Fiction n°128.

Le n°128 tel que présenté dans le Fiction n°127 :

À notre prochain sommaire

Plusieurs auteurs de science-fiction à découvrir dans le prochain numéro de FICTION. D’abord – et en vedette – CORDWAINER SMITH, révélation de ces dernières années aux U.S.A., dont le récit Boulevard Alpha Ralpha vous séduira et vous surprendra. Puis deux écrivains formés à l’école du space-opera : DOUG MORRISSEY qui, dans Nouvelle lune, conte la plus dramatique aventure qui puisse arriver à des astronautes dans l’espace, et HARRY HARRISON qui, dans Planète de survivance, expose le mystère d’un monde voué, sans raison stratégique apparente, à la destruction totale par un engin de guerre.

Le jeune auteur anglais J.G. BALLARD (dont Denoël vient d’éditer le roman Le monde englouti) commence à faire parler de lui ; il figurera aussi au sommaire de ce numéro, avec une histoire fantastique à la trame singulière : Le Vinci disparu. Et notre programme de rééditions de textes insolites de JEAN CASSOU se poursuivra avec une nouvelle dont le titre en soi laisse rêveur : Guérir de la mort.

Ce ne sont là que les principales histoires de ce numéro. Nous en inclurons d’autres, autant que notre nombre de pages nous le permettra. En espérant que cette sélection répondra à vos désirs.

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