05 octobre, 2022

Fiction n°023 – Octobre 1955

De Isaac Asimov à Jean-Louis Bouquet : éclectisme et équilibre entre les genres fantastique et science-fiction pour ce numéro 23 de la revue Fiction.

 

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Sommaire du Numéro 23 :

NOUVELLES

 

1 - Wilson TUCKER, Pour mieux te manger, mon enfant ! (To a Ripe Old Age, 1952), pages 3 à 15, nouvelle, trad. (non mentionné)

2 - Jean-Louis BOUQUET, Laurine ou la clef d'argent, pages 16 à 27, nouvelle

3 - Larry SIEGEL, Les Joies de la télévision (Dead-eye Daniel, 1954), pages 28 à 38, nouvelle, trad. (non mentionné)

4 - Antoinette de CHEVRIERS, La Mare salée, pages 39 à 45, nouvelle

5 - Ward MOORE, L'Aube des nouveaux jours (Lot, 1953), pages 46 à 73, nouvelle, trad. (non mentionné)

6 - Guillaume APOLLINAIRE, La Disparition d'Honoré Subrac (1910), pages 74 à 77, nouvelle

7 - Isaac ASIMOV, Les Cloches chantantes (The Singing Bell, 1955), pages 78 à 94, nouvelle, trad. (non mentionné)

8 - Chad OLIVER, Les Habitants de la ville jouet (Transformer, 1954), pages 95 à 107, nouvelle, trad. (non mentionné)

9 - Arthur PORGES, Le Grom (The Grom, 1954), pages 108 à 115, nouvelle, trad. (non mentionné)

 

CHRONIQUES


10 - Jacques BERGIER & Alain DORÉMIEUX & Igor B. MASLOWSKI, Ici, on désintègre !, pages 117 à 121, critique(s)

11 - F. HODA, Fatigués par soixante ans de cinéma...., pages 122 à 126, article

 

Dans la série "Il ne peut en rester qu'un", Pour mieux te manger, mon enfant, par (le peu traduit) WILSON TUCKER (1952) nous pousse à nous questionner s'il vaut mieux être seul que mal accompagné quand on est le dernier…

Un conte onirique, Laurine ou la clef d’argent par JEAN-LOUIS BOUQUET (1955), écrit, comme toujours avec Bouquet, avec style et élégance.

Les joies de la télévision (Dead-Eye Daniel) par LARRY SIEGEL (1954), une nouvelle drolatique qui ne nous fait sourire que par sa candeur à imaginer des événements autres que télévisés pour célébrer la télévision. A propos de l'auteur, nous n'avons trouvé que cette laconique notice biographique : "SIEGEL (LARRY). – Auteur de deux nouvelles publiées en 1950 et 1954 dans The Magazine of Fantasy and Science Fiction." (in anthologie "Histoires de demain"). Il est surtout connu pour être l'un des auteurs du magazine de Bandes-dessinées américain MAD.

La mare salée par ANTOINETTE de CHEVRIERS (1955) est un conte fantastique qui rappelle fortement "Ondine" de Jean Giraudoux ; c'est à croire que les auteurs français ne seraient bons (ou bons à publier) que dans le fantastique...

L’aube des nouveaux jours (Lot) par WARD MOORE (1953) est une nouvelle qui, comme le déclare son texte d'introduction dans la revue, ne s'encombre ni d'optimisme ni de morale. La deuxième partie de ce récit paraîtra dans le numéro suivant de Fiction ; reprise dans l'anthologie "Histoires de fins du monde", cette nouvelle le sera curieusement sans cette deuxième partie.

Par ailleurs, le site Noosfere mais aussi l'Internet Movie Data Base, ainsi que "Le science-fictionnaire" de Stan Bartes, en signalent une adaptation cinématographique, sous le titre "Panique année zéro" (ICI chez nos amis de l'UFSF). Il n'en est rien, malgré une situation initiale tout à fait similaire. Le processus d'adaptation hollywoodien aura eu raison de l'immoralité de la nouvelle d'origine ; le film de Ray Milland (1962) est à contrario terriblement (et naïvement) optimiste sur sa fin (et un "retour en arrière" possible). Ward Moore ne sera pas crédité au générique.

La disparition d’Honoré Subrac par le célébrissime GUILLAUME APOLLINAIRE, dévoile combien ce poète pourrait être le père spirituel de Maurice Renard.

Les cloches chantantes d'ISAAC ASIMOV (1955) décline l'astuce de l'enquête policière dans un contexte futuriste. Le procédé est de nos jours bien éventé…

Les habitants de la ville jouet (Transformer) par CHAD OLIVER (1954)  est une nouvelle au ton intéressant. Nous reviendrons sur Chad OLIVER pour un prochain Bonus.

Le grom (The grom) par ARTHUR PORGES (1954), bien qu'étant une nouvelle au ton fantastique, rappelle malgré tout une réalité hélas concrète et pas si éloignée : le lynchage. Bien que Porges postule avec ce récit une absence de libre-arbitre, ne sommes-nous pas plutôt, dans la réalité, responsables de nos actes, des meilleurs comme des pires ?


Durant les années 50, l'exploration spatiale n'en était qu'à ses prémices, alors que la littérature de SF déployait déjà voyages interstellaires, civilisations d'outre-espace, gouvernements pan-galactiques. En témoigne cette petite note que l'on peut lire dans ce numéro 23 de Fiction :

L’opération “Souris”.

L’annonce sensationnelle faite, il y a quelque temps, par le Président Eisenhower, relative au lancement à brève échéance par les U.S.A. d’un satellite artificiel, a donné un regain d’intérêt à la littérature de « science-fiction ». Qui sait si certains des récits que nous avons antérieurement publiés ne quitteront pas dans un futur, qui n’est plus tellement éloigné, le domaine de la fiction pour aborder celui de la réalité ?

L’opération annoncée par le Président Eisenhower a été baptisée, en Amérique, « Opération Souris », mais sait-on l’origine de cette appellation ? Tout simplement sa propre désignation en langue anglaise : « Mouse » qui signifie « souris »… le mot « mouse » étant formé par les initiales de l’expression :« Minimum orbital unmanned satellite of the earth ».

*

Un autre extrait, repris de la rubrique "Revue des livres - Ici on désintègre !", a le double mérite de témoigner des origines de la SF dans le monde et de nous rappeler le contexte tendu entre les deux blocs de pouvoir existant à cette époque.

Autre nouvelle d’importance : la « science-fiction » est enfin reconnue en U.R.S.S. comme forme littéraire progressiste et humaniste, travaillant à la paix et à l’amitié entre les peuples. C’est bien ce que nous avions dit lors de notre discussion avec « La Nouvelle Critique ». Nous avions alors écrit qu’en matière de marxisme, il fallait demander le véritable article et se méfier de toute imitation !

La « science-fiction » étant un humanisme, elle n’a pu être inventée que par un Russe. En effet, le professeur V. Virginski, éminent historien littéraire russe, nous annonce que la « science-fiction » fut inventée par V. F. Odoevsky (1803-1869).

Cet écrivain de « science-fiction » publiait dès 1840 un roman peignant le monde de l’an 4338.

Ce livre décrit des avions, des trains électriques, des lampes dont les rayons exercent une action chimique, la modification artificielle du climat.

Nous ne discuterons pas avec l’éminent professeur sur la priorité de Voltaire ou de Rabelais par rapport à Odoevsky. Signalons simplement cette remarque de Théodore Sturgeon « La « science-fiction » est née lorsque le prophète Ézéchiel décrivit la première soucoupe volante ».

En tout cas, le concours de la meilleure nouvelle de « science-fiction » organisé en U.R.S.S. a rapporté près de mille récits de bonne qualité que le jury est en train d’étudier, et qui paraîtront en volumes, bravo !"

 

Rapport du PreFeG (Octobre 2022)

  • Relecture
  • Corrections orthographiques et grammaticales
  • Ajout du sommaire (non présent dans le epub d'origine)
  • Vérification des casses et remise en forme des pages de titre
  • Mise en gras des titres in "Revue des livres"
  • Notes (1b), (2b), (3b), (8b), (9b), (9c) et (14b) ajoutées.
  • Vérification et mise à jour des liens internes
  • Mise au propre et noms des fichiers html
  • Mise à jour de la Table des matières
  • Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, date d'édition, série, collection, étiquettes)

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Wilson TUCKER
Jean-Louis BOUQUET


Larry SIEGEL


Antoinette de CHEVRIERS
Ward MOORE

 

Guillaume APOLLINAIRE


Isaac ASIMOV
Chad OLIVER


Arthur PORGES

A suivre : Fiction n°024.

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