11 janvier, 2023

Galaxie (1ère série) n°027 – Février 1956

Après avoir changé de dénomination (Galaxie Anticipation remplaçant Galaxie Science-Fiction dès son n°25), il semble que la revue lorgne encore davantage sur le fond de commerce de sa « rivale » Fiction, avec plusieurs nouvelles à teneur fantastique, et plusieurs auteurs français !

 

Cliquez-moi bien dans les yeux !


Sommaire du Numéro 27 :

1 - William TENN, Le Monstre aux yeux plats (The Flat-Eyed Monster, 1955), pages 2 à 28, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par ASHMAN

2 - COLLECTIF, Votre courrier, pages 29 à 31, courrier

3 - Michel LACRE, Les Larmes, pages 32 à 46, nouvelle, illustré par Henri GRÉLARDON

4 - Jack McKENTY, Les Feux d'artifice de Mars ($1,000 a plate, 1954), pages 47 à 54, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par BECK

5 - Frederik POHL, Grand-père le diable (Grandy Devil, 1955), pages 55 à 60, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par ASHMAN

6 - Evelyn E. SMITH, Destinée inutile (Jack of No Trades, 1955), pages 61 à 71, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par CAVAT

7 - Edson McCANN, Assurances sur l'éternité (2ème partie) (Preferred risk, 1955), pages 72 à 104, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par KOSSIN

8 - Léon GROC, Le Suprême exode, pages 105 à 115, nouvelle

9 - Stephen TALL, Lueurs sur la montagne (The lights on Precipice Peak, 1955), pages 117 à 128, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par NEWMANN

10 - Willy LEY, Voyage à travers la galaxie avec Walt Disney, pages 129 à 136, article, trad. (non mentionné)

11 - (non mentionné), Saviez-vous que..., pages 137 à 137, notes

12 - Jean LEC, Les Cinq étoiles, pages 139 à 144, nouvelle

Le monstre et son point de vue : avec « Le monstre aux yeux plats », par William Tenn, nous trouvons de l'humour, certes, toutefois avec moins de style que Sheckley, par exemple. Les E.T. rappellent les Yithians de « Dans l'abîme du temps » de Lovecraft.

« Les larmes » par Michel Lacre est une très belle nouvelle, dont le sujet rappelle « Le jour des fous » d'Edmund Cooper - mais ici le parti-pris de la folie est beaucoup mieux rendu. Michel Lacre est le lauréat prometteur du concours de nouvelles lancé par l’édition française de Galaxie. On se rappelle avec quelle acrimonie Fiction avait évoqué ce concours dans son numéro 28 de Mars 1956. Fiction récupèrera malgré cela la seconde nouvelle de Michel Lacre dans son numéro 43, mais cela ne suffira malheureusement pas à lui ouvrir une carrière d’écrivain de science-fiction.

« Les feux d’artifice de Mars » par Jack McKenty est une bonne nouvelle qui sensibilise déjà sur la pollution lumineuse.

« Grand-père le Diable », par Frederik Pohl est une sympathique petite histoire fantastique.

Dans un monde de mutants aux super-pouvoirs, il n'est pas simple de se faire une place... C’est « Destinée inutile » par Evelyn E. Smith.

Fin du roman demeuré inédit ensuite de Frederik Pohl et Lester Del Rey, « Assurances sur l'Eternité », par Edson McCann. Dans l'action et dans un espoir de reconstruction possible, le roman demeure une vision somme toute assez américaine de la Révolution.

Un exemple de SF à l'ancienne, pétrie de références bibliques : « Le suprême exode » par Léon Groc, une nouvelle inédite, pour les collectionneurs de merveilleux scientifique à la française.

Rencontre du 3eme type en haute altitude avec « Lueurs sur la montagne » par Stephen Tall.

« Voyage à travers la galaxie avec Walt Disney » est un très lucide article de Willy Ley sur la fabrication d’un film à caractère éducatif… et ses limites spéculatives.

On pourra apprécier ce film d'animation en VO ici :

 

... ainsi qu'une version (inédite !) sous-titrée chez nos amis de l'UFSF ICI !!!
 

« Les cinq étoiles » par Jean Lec, demeure une nouvelle fantastique sur la métempsychose, empreinte d’un argot bien fleuri. Jean Lec sera maintes fois publié dans Galaxie les mois suivants. On aurait pu imaginer qu’une prometteuse carrière d’auteur de science-fiction commence ici – très malheureusement, Jean Lec sera victime d’un accident vasculaire cérébral en 1958, qui le laissera paralysé jusqu’à sa mort en 1964.

Jean Lec est surtout connu en sa qualité de chansonnier, et de producteur d’une des toutes premières émissions satyriques de la télévision française : « Le grenier de Montmartre ». Les lecteurs de science-fiction auront pu apprécier dans la série 2000 des Éditions Métal deux romans : « L’être multiple » et « La machine à franchir la mort ». A l’origine peintre et illustrateur, directeur avant-guerre d’une agence de publicité, ce touche-à-tout était surtout un anarchiste convaincu et généreux.

Un roman érotique de sa plume, « Mine de rien », porte en couverture une illustration dont le style rappelle fortement celui du mystérieux L.G. Keller, illustrateur de l’édition de luxe de « La tentation cosmique » du non moins mystérieux Roger Sorez dans la sus-citée Série 2000. Lec (Fernand Henri François Gustave Lecoublet) serait-il L.G. Keller sous pseudonyme ? A détailler le style fleuri de Lec, on y retrouve même un peu celui de Sorez. Le PReFeG est sur la piste…

Mise à jour de février 2023 : Galaxie se fendra même pour Jean Lec d'un texte de présentation de l'auteur dans son numéro 31, ce qui rapproche davantage encore  cette revue de la politique éditoriale de Fiction.


Dans la rubrique Votre courrier, deux questions, peut-être anodines, vont parler à nos contemporains du début de ces années 2020 :

…Qu’est-ce, exactement, qu’un virus ? En quoi diffère-t-il des bactéries ? Les virus sont-ils des êtres vivants comme le donnent à penser de nombreuses études ? (Mme FOSTER, Aubenas.)

 

LES bactéries sont des micro-organismes à cellule unique qui se développent dans les tissus animaux et végétaux et sont parfois les agents de maladies.

Il y a longtemps déjà que les savants ont pu observer les bactéries au microscope, et l’avis général était qu’on se trouvait en présence de la forme la plus élémentaire de la vie. Toutefois, un certain nombre de maladies – la grippe chez l’homme, par exemple, et ce qu’on appelle la mosaïque du tabac, chez les végétaux – se manifestaient sans qu’il fût possible de découvrir au microscope une bactérie quelconque qui en fût responsable.

Des développements scientifiques nouveaux, le microscope électronique entre autres, ont permis de découvrir enfin les virus et d’en étudier l’aspect.

Les virus semblent être des gènes à l’état libre, c’est-à-dire sans matière cellulaire autour d’eux. Ils se présentent sous l’aspect d’amas innombrables de particules toutes semblables pour un virus donné, de taille considérablement plus faible que les bactéries.

Il est incontestable que les virus sont des êtres vivants, puisqu’ils se reproduisent par dédoublement, qu’ils ne se multiplient que dans le protoplasme « nutritif » d’autres organismes, qu’ils sont sujets à des mutations et qu’ils transmettent à leurs descendants leurs caractéristiques.

Néanmoins, les virus se comportent également comme des composés chimiques et sont capables de se grouper en amas de cristaux quand ils se trouvent hors d’un milieu favorable. Ils reprennent d’ailleurs leur « vie » dès qu’on les replace dans un milieu nutritif favorable.

Nous nous trouvons donc, avec les virus, en présence de particules qui semblent marquer la transition entre la matière et la vie.

 

…On constate chaque jour que les matières plastiques jouent un rôle de plus en plus important dans la vie des hommes. Il me semble que cette industrie est assez récente. À quelle date est-elle née ? Comment s’est-elle développée ? Mme Hélène GIRARD (Etampes).

 

EN réalité, il y a certaines substances plastiques naturelles qui sont utilisées depuis toujours, par exemple l’ivoire, la corne, l’ambre. Mais leur emploi fut longtemps très limité. C’est seulement depuis que l’on fabrique des matières plastiques artificielles que cette industrie a pris une énorme extension.

La première matière plastique fabriquée fut le celluloïd, il ne date pas précisément d’hier, il naquit en 1869 aux U.S.A. Sa première forme fut sphérique. Parce que l'ivoire était rare et cher aux États-Unis, les fabricants de boules de billard américains offrirent un prix de 10.000 dollars à qui découvrirait un produit de remplacement. Le prix fut gagné… par un imprimeur. Celui-ci, qui était à Albany (État de New-York), trouva la bonne formule : nitrate de cellulose et camphre.

Il monta une petite usine et l’usage du celluloïd se répandit dans le monde entier, en s’étendant à de nombreux objets. Il avait un grave inconvénient : il était très inflammable. Cependant, à un certain moment, vers 1930, la production mondiale en fut de 40.000 tonnes.

Vint ensuite la bakélite, du nom de son inventeur, le Belge Baekeland, qui le fabriqua en 1909. Ce produit prit une extension rapide, en raison de son application aux isolants réclamés par les industries électriques. Puis, ce fut le tour de la caséine, dont on fit la galalithe (pierre de lait).

Mais la grande époque des matières plastiques commença réellement au cours de la guerre de 1914-18, avec l’acétate de cellulose. La rayonne naquit. On plaisanta, tout d’abord : « Toutes les femmes, disait-on, ont des jambes de bois ! » Mais l’essor du nouveau produit devait être foudroyant.

Les plastiques, cette fois, avaient définitivement gagné la partie. Les différents types pullulèrent. Sans prétendre les énumérer tous, on peut en citer quelques-uns : plexiglas, nylon, caoutchouc synthétique, etc. La liste n’est pas près d’être close. On en est actuellement à utiliser, pour leur fabrication, les radiations à grande énergie des piles atomiques. Et la production mondiale approche de 2 millions de tonnes, les deux tiers en provenance des États-Unis.

 

Dans « Saviez-vous que… », nous voyons que la technologie miniature des années n’a rien à envier à nos montres connectées :

Saviez-vous que …un ingénieur américain a conçu et mis au point un poste de radio réellement minuscule ?

CE poste, tout ensemble émetteur et récepteur, est si petit qu’il peut être porté au poignet, à la manière d’une montre-bracelet. Il comporterait une membrane très sensible, impressionnée par les vibrations mêmes de la voix, produisant ainsi l’énergie nécessaire au fonctionnement du poste.

Les applications d’un tel appareil semblent devoir être nombreuses. En voyage, par exemple, l’homme qui le porterait au poignet, qu’il se trouve en auto, en chemin de fer, en bateau, en sous-marin, en avion, ne perdrait le contact ni avec sa famille, ni avec ses relations d’affaires. Et cela sans se trouver encombré par des engins pesants et de dimensions gênantes !

Notons qu’un appareil de ce genre était décrit dans un roman de science-fiction, qui parut voici quelques années : « Le Maître du Soleil », par Léon Groc.

Rapport du PreFeG (Janvier 2023)

  • Relecture
  • Corrections orthographiques et grammaticales
  • Vérification du sommaire
  • Vérification des casses et remise en forme des pages de titre
  • Notes (1) et (2) ajoutées.
  • Vérification et mise à jour des liens internes
  • Mise au propre et noms des fichiers html
  • Mise à jour de la Table des matières
  • Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, date d'édition, série, collection, étiquettes)

En cliquant sur les noms des auteurs de ce numéro

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William TENN
Michel LACRE


Jack McKENTY


Frederik POHL
Evelyn E. SMITH

 

Edson McCANN


Léon GROC
Stephen TALL


Jean LEC


A suivre : Galaxie n°028.

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