01 mai, 2024

Fiction n°065 - Avril 1959

De nombreux textes restés inédits depuis, signés Leigh Brackett, Damon Knight, ou encore Poul Anderson, excusez du peu ! Et une nouvelle de Robert Bloch primé au Prix Hugo 1959 de la nouvelle en mignardise de choix...

Un clic de baguette magique sur la salamandre, un !

 Sommaire du Numéro 65 :


NOUVELLES

 

1 - Leigh BRACKETT, Les Immigrants (The Queer Ones, 1957), pages 3 à 37, nouvelle, trad. Roger DURAND *
2 - Robert BLOCH, Le Train pour l'Enfer (That Hell-Bound Train, 1958), pages 38 à 50, nouvelle, trad. Roger DURAND
3 - Kenneth BULMER & Damon KNIGHT, Le Jour où tout s'écroula... (The Day Everything Fell Down, 1957), pages 51 à 56, nouvelle, trad. CATHERINE *
4 - DODY, Réflexion, pages 57 à 61, nouvelle *
5 - Mildred CLINGERMAN, La Petite sorcière (The little witch of Elm Street, 1957), pages 62 à 70, nouvelle, trad. Régine VIVIER *
6 - Gérard KLEIN, Le Condamné, pages 71 à 72, nouvelle
7 - Chad OLIVER, Culbute dans le temps (Pilgrimage, 1958), pages 73 à 88, nouvelle, trad. Roger DURAND
8 - Thomas OWEN, Et la vie s'arrêta..., pages 89 à 94, nouvelle
9 - Poul ANDERSON, Sus à la salamandre ! (Operation Salamander, 1957), pages 95 à 119, nouvelle, trad. P. J. IZABELLE *

 

CHRONIQUES


10 - Aimé MICHEL, Les Laboratoires battus par les colliers magiques, pages 121 à 123, article
11 - (non mentionné), Notre référendum - Résultats du mois de février, pages 123 à 123, chronique
12 - Gérard KLEIN & Igor B. MASLOWSKI, Ici, on désintègre !, pages 125 à 129, critique(s)
13 - Jacques BERGIER & Serge HUTIN & Gérard KLEIN, Vu et lu..., pages 130 à 132, article
14 - F. HODA, Monstres et vampires, pages 133 à 135, article
15 - COLLECTIF, Tribune libre, pages 138 à 144, article

 

* Nouvelle restée sans publication ultérieure à ce numéro.


De nombreuses péripéties pour Les immigrants, histoire de Leigh Brackett qui fera écho avec notre monde contemporain, les USA forclos à l'immigration et les clandestins malgré eux embarqués dans un odieux trafic. Ici, l'invasion extraterrestre qui cache une malheureuse xenophobie devient un plan de malfrats à l'échelle interplanétaire.

On pourrait croire à une nouvelle histoire de pacte avec le diable, et son lot d'entourloupes, mais dans Le Train pour l'Enfer, mais le véritable sujet de cette bonne nouvelle de Robert Bloch est "la poursuite du bonheur".

Le jour ou tout s'écroula porte le constat que les femmes sont le mortier intime de toutes les constructions humaines... Avec beaucoup d'humour absurde de la part de Kenneth Bulmer et Damon Knight.

"(...)de l'autre côté du miroir, on trouve toujours le pays dont on rêve inconsciemment et que, dans ce pays, on se voit et on vit tel qu'on est réellement dans son essence propre." Un bon petit récit que Réflexion, par Dodysur les êtres contrariés par la banalité du quotidien.

Pour plus d'info sur l'artiste peintre Dody : https://www.coollibri.com/bibliotheque-en-ligne/veronique-luu/dody_179686

Une histoire au ton très enlevé, La petite sorcière, par Mildred Clingermanau sujet là aussi de la nature profonde des êtres entravée parfois par la scérosante vie quotidienne. Mais ici, c'est un démon qui joue les anges libérateurs.

On se rappelle l'histoire du soldat combattant métaphysiquement des puissances morbides (signée Albert Ferlin dans n°64). Gérard Klein décrit dans Le condamné un autre type de combat, tout autant métaphysique, mais voué à l'échec.

Chad Oliver, qui reprend la loi d'équivalence déjà rencontrée chez Poul Anderson ("Un travail de romain" - Fiction n°52) ou William Tenn ("Winthrop aimait trop le XXVème siècle" - Galaxie n°50) comme quoi "certains contemporains devaient alors être expédiés pour remplacer [les voyageurs du temps], en remontant le cours du Temps.", traite dans Culbute dans le temps du leurre de croire en un âge d'or révolu. Chad Oliver fait la démonstration qu'on ne peut justifier les choix pour le présent à l'aune des représentations du passé.

De l'ambiance, quelques portraits, mais rien de plus dans Et la vie s'arrêta,  texte mineur de Thomas Owen.

On pourrait imaginer J. K. Rowling lire Sus à la Salamandre ! de Poul Anderson et imaginer l'école des sorciers de Harry Potter ainsi que les matches de Quidditch. Quoi qu'il en soit, cette histoire est un peu plus futile que les autres, et malgré beaucoup d'action peut être un peu lassante.



On ne présente plus Pierre Versins et son impressionnante volonté de constituer un musée de la science-fiction. L'endroit existe bel et bien grâce à lui et à sa femme Martine Thomé, mais avant de se constituer en lieu ouvert, la collection Versins faisait déjà parler d'elle. Voici le témoignage de Gérard Klein à ce propos :

LA SCIENCE-FICTION
À LAUSANNE

Gérard Klein

 

 

Au cours d'un bref voyage à Lausanne, j'ai eu l'occasion de voir, d'admirer, de consulter l'admirable bibliothèque de SF de langue française que Pierre Versins a patiemment réunie. Les ouvrages des plus anciens aux plus récents, les revues, y compris celles d'avant-guerre qui publièrent tant d'œuvres malheureusement oubliées, y sont dûment catalogués, analysés. Le catalogue contient plus de dix mille fiches ; il constitue pour l'historien de la SF et pour le critique un outil de travail extraordinaire.

Quelques-uns l'ont compris, qui, de tous les coins du monde, envoient à Pierre Versins des ouvrages épuisés, difficiles à trouver, mais combien passionnants souvent pour le spécialiste.

Ainsi subsistent des livres qui eussent peut-être autrement disparu et qui apportent un témoignage précieux et parfois décisif. Ainsi peut-on lire des œuvres comme « l'Arche », d'André Arnyvelde, totalement oublié ou presque, et qui préfigure splendidement, pourtant, le thème du mutant qui surgit en notre époque. Il faudra bien qu'un éditeur ait un jour le courage de rééditer de tels romans aux titres parfois naïfs et souvent enchanteurs, dont une bonne proportion a conservé toute sa fraîcheur.

Mais Pierre Versins ne s'est pas contenté, on le sait, de cette tâche nécessaire de conservateur des utopies. Le club qu'il a créé, Futopia, international par essence, est en pleine expansion. Sa bibliothèque comporte un grand nombre d'ouvrages français et étrangers qui peuvent être prêtés aux membres, en quelque pays qu'ils habitent. Inutile de dire qu'ils voyagent beaucoup.

L'aspect le plus intéressant de l'activité du club est sans doute la revue « Ailleurs », dont le service est fait aux membres du club et qui semble avoir trouvé, après quelques tâtonnements, une heureuse formule dans son numéro 16. Les prochains numéros contiendront, d'après les projets que j'ai vus, divers contes et articles de quelques auteurs français et étrangers de renom. L'avantage d'un magazine de cette sorte est évidemment que son faible tirage le destine à une petite élite d'amateurs éclairés, et lui permet ainsi de faire paraître des textes remarquables, mais dont s'accommode mal la formule des revues professionnelles comme « Fiction ».

Les tentatives de Pierre Versins se sont transformées sur tous les plans en un acquit solide. Peut-être n'est-il pas inutile de signaler enfin qu'il collabore régulièrement, avec Roland Sassi, à une émission de science-fiction et de fantastique que transmet Radio-Genève en modulation de fréquence, et qui est infiniment supérieure à tout ce que j'ai pu entendre sur ce thème en France (quelques rares exceptions mises à part), à commencer par les insipides jérémiades de Jean Nocher.

Je souhaite qu'à la suite d'un accord, nous puissions entendre en France au moins une adaptation de Roland Sassi. Voilà un homme qui sait effrayer avec des sons. Je ne vois pas de meilleur compliment à lui adresser.

Pour tous renseignements, s'adresser à Pierre Versins, Primerose 80, Lausanne (Suisse). 


La nouvelle rubrique "Tribune libre" donne la parole à un jeune homme qui marquera profondément l'histoire de l'édition de la SF en France : Jacques Goimard. La revue Bifrost n°62, en Avril 2011, présentera l'homme sous ces termes :

"Normalien et agrégé d'histoire, spécialiste du cinéma américain, créateur de la « Grande anthologie de la science-fiction » au Livre de Poche avec Gérard Klein et Demètre loakimidis, initiateur du « Livre d'or » et directeur de collection chez Pocket pendant plus de vingt-cinq ans (remplacé depuis 2003 par Bénédicte Lombardo), Jacques Goimard est à l'instar d'un Gérard Klein, d'un Philippe Curval ou d'un Michel Demuth, de ceux qui ont fait le genre en France au tournant des années 60 et 70, de ceux qui l'ont d'une certaine façon, cristallisé. Dernier des « grands pionniers » à qui nous n'avions pas donné la parole dans nos pages (si l'on excepte un autre Jacques, dont il sera d'ailleurs ici beaucoup question, mais qui s'est déjà confié au sein de ses propres mémoires disponibles chez J'ai Lu - Jacques Sadoul), (...)  une carrière exceptionnelle en tant qu'éditeur (avec toutefois une spécificité de taille : il oeuvra principalement dans le domaine du poche), bien sûr, mais aussi, et peut-être même surtout en tant qu'essayiste et critique - il fut ainsi et par exemple critique littéraire au Monde dans les années 70."

 A noter pour finir qu'en ce mois de Mai 2024, Galaxie 2ème série fête ses soixante ans ! Rendez-vous le 06 août 2025 (croisons les doigts) pour commencer à en apprécier la publication dans les pages du PReFeG !

 

Rapport du PreFeG (Avril 2024)

  • Relecture
  • Corrections orthographiques et grammaticales
  • Vérification du sommaire
  • Vérification des casses et (rares) remises en forme des pages de titre
  • Mise en gras de quelques titres in "Revue des livres"
  • Notes (0) et (9b) ajoutées.
  • Vérification et mise à jour des liens internes
  • Mise au propre et noms des fichiers html
  • Mise à jour de la Table des matières
  • Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, date d'édition, série, collection, étiquettes)

 

En cliquant sur les noms des auteurs de ce numéro

retrouvez les bibliographies complètes de leurs parutions dans Fiction et Galaxie !

A suivre : Galaxie n°061.

Fiction n°66.

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