25 octobre, 2023

Galaxie (1ère série) n°048 – Novembre 1957

Seconde et dernière partie de « L’enfant de Mars », par Cyril M. Kornbluth et Judith Merril, et beaucoup de réactions qu’on jugerait rétrospectivement candides face à « l’événement » Spoutnik.

Dégaine ton clic droit, l'ami !

Sommaire du Numéro 48 :

 

1 - Theodore STURGEON, À l'assaut des dieux (The pod in the barrier, 1957), pages 2 à 20, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par Wallace (Wally) WOOD

2 - William Campbell GAULT, Une femme sur mesure (Made to Measure, 1951), pages 21 à 40, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par WOROMAY *

3 - Neil P. RUZIC, La Fin du chef de race (The deep one, 1957), pages 41 à 49, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par DILLON *

4 - COLLECTIF, Votre courrier, pages 51 à 52, courrier

5 - Evelyn E. SMITH, Le Bonbon merveilleux (Dragon Lady, 1955), pages 53 à 64, nouvelle, trad. (non mentionné) *

6 - Jimmy GUIEU, Les Soucoupes volantes, pages 65 à 67, chronique

7 - Howard L. MYERS, L'Arme qui cherchait la paix (The reluctant weapon, 1958), pages 69 à 80, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par Ed EMSH

8 - Julia VERLANGER, Le Bûcher de la sorcière, pages 81 à 87, nouvelle

9 - Cyril JUDD, L'Enfant de Mars (2ème partie) (Mars child, 1951), pages 89 à 112, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par WILLER

10 - Léopold MASSIÉRA, Un lot de roi, pages 113 à 122, nouvelle *

11 - Damon KNIGHT, Œil pour... quoi ? (An Eye for a What?, 1957), pages 123 à 141, nouvelle, trad. (non mentionné), illustré par Jack GAUGHAN

12 - AUTOLYCUS, "Galaxie" l'avait dit..., pages 143 à 144, notes

 

* Nouvelle restée sans publication ultérieure à ce numéro.

Theodore Sturgeon évoque un nouveau type de mutant apte à faire douter les machines, mais le contexte spatial de « A l’assaut des dieux », bien que finement élaboré, manque un peu de la profondeur psychologique qu'on apprécie généralement chez cet auteur.

Dans « Une femme sur mesure », il est question de l'élaboration d'une vie de synthèse, et - tant qu'à faire - de viser la perfection. Mais c'est la notion même de perfection qui est ici interrogée, et de la nature faillible de l'être humain qui le rend non pas parfait, mais perfectible... ou non. Le contexte de "marché aux femmes" pourra choquer, mais il est possible de ne pas se méprendre sur les intentions de l'auteur, William Campbell-Gault.

Entre l'Arche de Noé et la quête d'un nouveau Jardin d'Eden, les allusions bibliques ne manquent pas dans « La fin du chef de race » où perce toutefois un humour sardonique et diffus, mais assez désespéré, signé Neil P. Ruzic.

Avec « Le bonbon merveilleux », nous retrouvons ce mélange de contes de fées et de monde contemporain qu’explore Evelyn E. SMITH. Plaisant, presque enfantin, même si le procédé demeure gratuit.

Avec sa rubrique « Les soucoupes volantes », on pourrait se demande comment Jimmy Guieu arrive à fournir mensuellement une observation de phénomène à priori extrêmement rare. Mais lorsque ce sacré Jimmy évoque une course à l'armement sur des faits aéronautiques que d'aucun aurait classés top secret, on dirait bien qu'il ait ses propres sources d'information. Lesquelles ? Mystère et boule de gomme…

On aurait pu s'attendre avec « L’arme qui cherchait la paix » à un récit humoristique à la Sheckley, sur les logiques pseudo pacifistes de la course à l'armement. Hélas, le récit de Howard L. Myers tourne court et s'interrompt abruptement là où il aurait pu commencer son réel développement – à croire qu’il a été tronqué.

Julia Verlanger nous propose avec « Le bûcher de la sorcière » une nouvelle courte et efficace assez équivalente à "La fille de l'eau" parue dans le Fiction n°47 du mois précédent. Ici, l'ostracisme subi est narré à la première personne - ce qui rend le ton plus dérangeant.

Les aspects miraculeux de la propension de l'espèce humaine à voir ses rejetons s'adapter à la vie martienne peuvent sans doute prêter à sourire. Cette deuxième partie de « L’enfant de Mars » nous propose toutefois une agréable novella, avec son lot de rebondissements et de surprises, sans longueur excessive. Indéniablement, Cyril Judd, soient Cyril M. Kornbluth et Judith Merril possèdent bien leur métier.

On n’en dira pas autant de « Un lot de roi » ; sexiste, Léopold Massiéra s'en prend à des femmes qui ne lui ont rien demandé, les réduisant à leur contexte professionnel sans leur imaginer une dimension simplement humaine. On oubliera. 

Quel «châtiment» appliquer à un extraterrestre métamorphe ? La notion de "xenojustice" restait à inventer avant que Damon KNIGHT ne nous propose ce plaisant « Œil pour…quoi ? ».


Un vent de tout possible débridé souffle dans l’imaginaire depuis le lancement réussi de Spoutnik. On entrevoit déjà tout un monde que n’aurait pas renié Robida… mais qui n’adviendra pas !

… L’hélicoptère ne viendra-t-il pas bientôt nous délivrer des encombrements de la circulation ?

M.G. Désambroy, Paris 15e.

PEUT-ÊTRE pouvons-nous attendre de cet appareil notre futur mode de transport. Quant à y voir la fin des embouteillages !…

Quoi qu’il en soit, on annonce, particulièrement en Amérique, différents hélicoptères individuels. L’un d’eux, baptisé Aérocycle, d’un poids de 125 kilos seulement, équipé d’un moteur de 40 CV, se commande comme un simple cyclomoteur, grâce à ses deux hélices tournant en sens inverse et placées sous les pieds du pilote. Un autre, dont le prix ne doit pas dépasser celui d’une automobile de série, sera même pliant de façon à tenir dans une petite valise. Son poids n’atteindra pas celui d’un homme. Le moteur se composera de deux appareils à réaction montés à l’extrémité de chacune des pales du rotor. Il utilisera un carburant à 90 % de peroxyde d’hydrogène, et ce sont les jambes du pilote qui feront office de train d’atterrissage. L’engin pourra s’élever à 700 m. en une minute, et sa vitesse de croisière sera de 75 kilomètres-heure.

On annonce aussi un modèle pesant au total 35 kilos et fonctionnant au propane, ainsi qu’un autre, du poids réduit de 25 kilos et, cependant, capable de transporter une personne à 80 kilomètres-heure pendant une heure.

Pour les déplacements en famille, on pourra préférer l’auto-avion, basée sur le principe des plates-formes volantes Hiller, que prépare un autre technicien américain, M. Howard Simmons, et qui permettra de rouler ou de voler, au choix.

Le four à micro-ondes, nous l’avions déjà évoqué, est pour sa part advenu. Mais on l’a échappé belle quant à l’armement si l’on considère cette information :

Saviez-vous que … le rayon du radar pouvait être mortel ?

LE docteur John T. Mac Laughlin a révélé, dans le bulletin mensuel de l’Association médicale de Californie, qu’un ouvrier de la région de Los Angeles avait, en 1954, été victime d’un étrange accident.

Cet ouvrier, qui travaillait dans une usine fabriquant des appareils radar, se tenait devant un poste émetteur pendant qu’on procédait à des essais. Lorsqu’on envoya le courant, l’homme se trouva sur le trajet du faisceau de transmission de l’antenne. Il ressentit, au ventre, une brûlure qui, au bout d’une minute, devint tellement insupportable qu’il dut s’écarter.

Quinze jours plus tard, le malheureux mourait. L’autopsie révéla une perforation intestinale aussi large qu’une pièce d’un dollar et provoquée, sans aucun doute, par les radiations d’ondes ultra-courtes auxquelles l’ouvrier avait été soumis. Ces ondes sont, en effet, les mêmes qui, dans le four électronique, cuisent un bifteck en trente secondes…

Spoutnik, cependant, annonce une époque dont la modernité nous apparait toujours quotidiennement, même si la prouesse technique nous en parait banale. Voyons ce que « Galaxie » nous en dit depuis l’année 1957 :

SAVIEZ-VOUS QUE… le lancement du satellite artificiel russe ouvre l’ère interplanétaire, chère aux auteurs de science-fiction ?

LE succès du lancement de ce satellite, le 4 octobre, est un événement d’une portée considérable sur bien des plans ; en particulier sur celui des voyages dans l’espace, considérés, il y a peu de temps encore, comme relevant du domaine de la science-fiction. Il prouve que l’homme est, désormais, capable de vaincre l’attraction terrestre, qui le « rivait » jusqu’à maintenant à sa planète et à l’atmosphère qui l’entoure.

Ce premier pas – le plus difficile – étant accompli, il est normal de penser au suivant. Le savant russe Klebtsevich estime qu’une expédition par fusée pourrait être envoyée vers la Lune au cours des années 1960 et 1965, et une seconde expédition vers Vénus et Mars entre 1962 et 1967. Ainsi, les temps semblent très proches où les anticipations des auteurs de Galaxie seront du domaine de la réalité et de la science tout court !

Un article un tout petit plus conséquent en fin de revue décrira les prochaines étapes de la conquête spatiale avec tout autant d’ardeur et d’enthousiasme ("Galaxie l'avait dit !"). Nous nous accorderons une petite plaisanterie facile sur la candide « fantaisie » de telles spéculations, en regard de l’information suivante :

SAVIEZ-VOUS QUE… on pouvait se préparer de beaux rêves en mangeant des champignons ?

Il ne s’agit pas, bien entendu, de cèpes à la bordelaise, qui ne peuvent guère que procurer des cauchemars si on en abuse, mais du psylocybe mexicana – ou N’ti Sherto, de son nom indien.

Consommé par les Indiens du Mexique au cours de cérémonies rituelles, ce champignon procure, au bout d’une demi-heure et pour plusieurs heures, des hallucinations agréables, desquelles on s’éveille sans le moindre malaise. Des espèces analogues sont signalées en Sibérie, à Bornéo, en Nouvelle-Guinée, en Chine, au Japon et aux Indes.

Le professeur Roger Heim, directeur du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, est parvenu, à partir d’une souche rapportée du Mexique, à obtenir en laboratoire des fructifications nombreuses et saines de ces cryptogames au pouvoir étrange. La possibilité ainsi donnée de les cultiver de façon semi-industrielle facilitera les recherches cliniques et pharmacodynamiques.

Bon sang mais c’est bien sûr, voilà qui explique tout ! Palmer Eldritch, à vous l’antenne !

Rapport du PreFeG (Octobre 2023)

  • Relecture
  • Corrections orthographiques et grammaticales
  • Vérification du sommaire
  • Vérification des casses et remise en forme des pages de titre
  • Note (3) ajoutée.
  • Vérification et mise à jour des liens internes
  • Mise au propre et noms des fichiers html
  • Mise à jour de la Table des matières
  • Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, date d'édition, série, collection, étiquettes)

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William C. GAULT

Prochain bonus : La maison hantée, de Shirley Jackson.

A suivre : Galaxie n°049. 

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