10 décembre, 2025

Galaxie (2eme série) n°009 – Janvier 1965

Nous venons de la fêter : la lumière qui nous provient actuellement de Proxima du Centaure date de la naissance de ce Projet des Revues Fiction et Galaxie ; un éclat qui aura mis quatre ans à se révéler à notre perception, en parcourant ces 4 années-lumière. Et c'est ici notre 250ème article. Champagne !
Quant à ce numéro de Galaxie daté de Janvier 1965, c'est l'éclat de l'étoile Théta de la Petite Ourse qui en est le témoin, pour ces soixante ans de distance temporelle et spatiale.
La majeure partie des récits présentés dans ce numéro resteront sans publication ultérieure - seule exception faite pour la très bonne nouvelle de Clifford D. Simak, et qui ne sera reprise qu'en février 1975 sous le titre "Bile à gogo" dans la collection "Galaxie-Bis", devenue rare à son tour ; c'est dire que ce numéro est un trésor pour les collectionneurs. Et la qualité est au rendez-vous !

Et hop, un epub attrapé au vol !

Comme pour toutes nos publications, un clic droit sur la couverture

vous invitera à télécharger le livre au format epub.
("Enregistrer la cible du lien sous...")
Un simple clic suffit sur les liseuses.

Sommaire du Numéro 9 :


1 - Poul ANDERSON, Pour construire un monde (To Build a World / Strange Bedfellows, 1964), pages 2 à 58, nouvelle, trad. Pierre BILLON, illustré par Gray MORROW *

2 - Clifford D. SIMAK, Les Pensées dangereuses (Worrywart, 1953), pages 59 à 71, nouvelle, trad. Michel DEUTSCH

3 - Robert SHECKLEY, Un filon sur Vénus (Prospector's Special, 1959), pages 72 à 92, nouvelle, trad. Pierre BILLON *

4 - Daniel F. GALOUYE, Esprit de combat (Fighting Spirit, 1960), pages 93 à 114, nouvelle, trad. Pierre BILLON, illustré par Dick FRANCIS *

5 - Allen Kim LANG, Les Hommes sans microbes (World in a Bottle, 1960), pages 116 à 151, nouvelle, trad. Pierre BILLON, illustré par Dick FRANCIS *

6 - (non mentionné), Nouvelles des auteurs de ce numéro parues dans l'ancien "Galaxie", pages 152 à 153, bibliographie

7 - COLLECTIF, Courrier des lecteurs, pages 154 à 156, courrier


* Nouvelle restée sans publication ultérieure à ce numéro.


Dans Pour construire un mondeon reconnait la trame habituelle de Poul Anderson : un représentant qui agit dans l'espoir d'une nouvelle donne se retrouve malgré lui entre les griffes de son adversaire rétif au changement. S'ensuivent captivité et évasion, avec son lots d'agents troubles et équivoques ("Ah ! les femmes !"). Ici, l'enjeu est de terraformer la Lune, mais ça pourrait être bien d'autres aléas. Malgré du style, et des effets qui finissent par devenir détectables à force de "trucs qui marchent", on espère cependant à l'échelle d'une novella un peu plus d'inattendu de la part d'Anderson. Ses amateurs apprécieront toutefois, car l'auteur a du métier.

Les pensées dangereuses rendent sans le savoir un hommage au travail du PReFeG :
Illustration de Knoth.

" Charley Porter est correcteur au Daily Times. Et c’est une drôle d’engeance, les correcteurs. Cela vous traque les virgules, cela vous dissèque les mots et cela vous passe les informations au crible. C’est un peu à mi-chemin entre une encyclopédie vivante et un répertoire alphabétique ambulant. Il peut arriver que l’on rencontre un reporter ou le rédacteur en chef d’un journal, que l’on voie leur photo ou que l’on entende parler d’eux. Mais l’on n’entend jamais parler d’un correcteur. "
Nous qui avons pour habitude de traquer jusqu'au moindre manque d'accent grave sur un à, nous ne pouvions qu'être par avance fascinés par cette nouvelle d'un auteur déjà fort appréciable, Clifford D. Simak (et nous nous rappelions déjà la nouvelle "Le correcteur" d'Isaac Asimov, in Galaxie 1ère série n°62).
Simak, donc, fait, avec beaucoup d'autodérision, de son protagoniste principal un correcteur de presse ! Il y a aussi d'autres hommages, rendus ceux-là aux lecteurs de science-fiction, qui, dans les années 50 dites de "l'âge d'or", ne réalisaient pas toujours leur chance d'assister à l'essor d'un genre, que nos contemporains ont, moins d'un siècle plus tard, totalement intégré à la littérature "blanche". Et pourtant, à l'époque, on en avait même presque honte, comme nous le montre l'extrait suivant :
— « Que lisez-vous à présent, Cooper ? » s’enquit Charley.
— « Oh ! les journaux, les magazines d’actualité, des trucs comme ça. »
— « Ce n’est pas cela que je veux dire. Je voudrais savoir ce que vous lisez pour vous distraire. Qu’est-ce qui a remplacé le Chat Botté ? »
Après avoir fait quelques manières, Cooper avoua :
— « Je lis de la science-fiction. Cela m’est venu il y a quelque chose comme six ou sept ans. On m’avait donné une revue de S.F… non, il y a plutôt huit ans de ça. »
— « Moi aussi, je suis amateur de S.F., » jeta Charley pour le mettre à l’aise.
Et jusqu’au soir, tous deux parlèrent science-fiction. 
Et Simak de poursuivre sur le plaisir de parcourir des revues de SF : 
Regagnant sa chambre, une brassée de revues de S.F. sous le coude, il décida de fermer la porte à ses soucis pour une nuit au moins et de lire uniquement pour son plaisir.
Il s’installa au creux de son fauteuil, les magazines empilés à portée de la main. Il ouvrit le premier, notant non sans plaisir que le premier récit était de la plume de son auteur favori. C’était l’histoire terrifiante d’un Terrien tenant un poste extra planétaire avancé dans des conditions épouvantables. La nouvelle suivante narrait l’aventure d’un astronef qui pénétrait dans un nœud de l’espace et se trouvait précipité dans un autre univers.
La troisième dépeignait la Terre menacée par une guerre atroce ; mais le héros trouvait la solution : il créait les conditions physiques qui bannissaient l’existence de l’électricité, la rendant impossible dans l’univers. Sans électricité, les avions ne pouvaient pas voler, les tanks ne pouvaient pas avancer et les batteries ennemies ne pouvaient pas être détectées. Donc, pas de guerre.
On pourra comprendre comment, sans nommer le roman, Simak évoque peut-être "Ravage" de René Barjavel. 
Après ces circonvolutions, et quoi qu'il en soit, parmi les histoires d'Escamotage - selon le titre d'une nouvelle de Richard Matheson (in Fiction n°29) - on retiendra avec bonheur ces Pensées dangereuses, tant celle-ci articule diverses questions à propos de celui qui aurait le pouvoir de modeler la réalité selon ses désirs. Tout d'abord l'énigme du bruit que fait la chute d'un arbre s'il n'y a personne pour l'entendre tomber. Ensuite,  le point de vue forgé par l'expérience du chat de Schrödinger : tant qu'on ne peut pas observer les résultats d'une expérience, il se pourrait que toutes les probabilités coexistent dans la réalité. Enfin, quelle légitimité y aurait-il à agir non plus sur son environnement immédiat et sur son entourage (comme c'est le cas dans, pour ne citer que lui, la terrifiante nouvelle de Jerome Bixby : "La meilleure des vies"- in Fiction Spécial n° 3) mais sur le Monde, si l'intention était de vouloir rendre durable la Paix. Simak précipite tout cela, et cristallise aussi dans son récit la tentation de tout écrivain de SF de figurer le monde non plus comme il est, mais comme il sera, et de forcer ainsi la crédulité de ses lecteurs, de leur faire admettre une fantaisie pour une prédiction, de l'imagination pour un calcul de probabilité, et un point de vue pour une prévoyance.
  

La détresse du Prospecteur, criblé de dettes, rongé par la soif, au seuil de la mort, qui ne peut que s'entêter dans son désir de trouver le meilleur filon, et même Un filon sur Vénus. Mais que ce soit sur Terre dans les étendues glacées du Klondike ou dans les déserts brûlants de Vénus, les enjeux restent les mêmes. Robert Sheckley s'amuse avec l'absurde de la situation mais son humour ne met pas d'aplomb une intrigue un peu faible.
 

On se rattrape largement avec Daniel F. Galouye, qui emprunte un ton humoristique et donne la parole à un escroc présomptueux pour décrire une guerre inter espèces d'un genre particulier, où L'esprit de combat trouve tout son sens aux toutes dernières lignes de ce récit à chute.


Dans un centre de recherches sur des cobayes humains tous totalement aseptiques, Les hommes sans microbes, et ce depuis leur naissance, on déplore deux décès, suite à l'exposition volontaire et impulsive aux bactéries du "monde extérieur". Car ce qu'il semble manquer à ces êtres humains coupés de la jouissance du reste du monde, c'est un but qui les enthousiasme réellement. Et voilà qu'un explorateur découvre sur Mars un crâne humanoïde vieux de 20 000 ans, et qu'un signal sonore, organisé comme un algorithme, est capté en provenance de la Constellation du Centaure. Allen Kim Lang signe le récit parfaitement plausible de toute une chaîne d'événements qui ouvrirait à l'humanité la voie de l'exploration interstellaire, avec beaucoup d'humanité et des arguments scientifiques concrets.
L'auteur Allen Kim Lang sera un météore dans l'écliptique de la Galaxie. Trois nouvelles uniquement (une dans le n°132 de Fiction et une troisième dans le Galaxie n°14) seront publiées en France, malgré un talent prometteur et une rigueur scientifique assez notable.



C'est le Courrier des lecteurs qui fera les choux gras des extraits choisis de Galaxie pour ce numéro. Tout d'abord, à propos des couvertures, toutes pour le moment issues de l'édition américaine, on pourra lire :
Je vous le répète, ce n’est pas seulement une opinion personnelle, mais aussi l’opinion de gens cultivés qui lisent Galaxie en « privé », mais n’oseraient pas l’exhiber n’importe où.
On retrouve la "honte" du lecteur de SF qu'évoquait Simak. Pour ce qui est d'abandonner les couvertures américaines, il faudra attendre le Galaxie n°44 de décembre 1967 pour apprécier le travail d'un illustrateur français, et pas des moindres : Philippe Druillet ! Mais sans doute les lecteurs un peu prudes continueront-ils de cacher en public leurs couvertures parfois un peu déshabillées ! Prenons les paris que d'autres sauront les assumer, comme on put le remarquer pour les couvertures de Fiction et les "filles de Forest" (voir Fiction n°80 de Juillet 1960).

 
Sur le choix éditorial de ne publier que des auteurs anglo-saxons, transfuges de la revue américaine d'origine, un lecteur prévient :
Ceux qui sont chauvins n’ont qu’à lire Fiction ou les livres du Fleuve Noir.
Et en effet, bien que ça n'a pas été sa vocation de départ, c'est Fiction qui s'y collera pour publier les auteurs français (et bien entendu le Fleuve Noir, sur un tout autre registre cependant). Le choix des couvertures évoqué plus haut n'y est sans doute pas pour rien : Galaxie, pour ses lecteurs d'alors, c'est l'Amérique ! Comme quoi, le colonialisme culturel a la vie dure !
 
Enfin, sur la publication de "novellas" et romans à épisodes, on ne peut pas dire que le choix de Fritz Leiber avec sa "Guerre dans le néant" (Galaxie n°4 et n°5) ait été heureux. Bouc émissaire tout désigné dans ce courrier des lecteurs (et comme toujours pas pour les bonnes raisons : le récit était trop bavard pour justifier deux épisodes, mais il s'agissait cependant de SF inventive, intelligente, généreuse), on lira cependant un avis éclairé parmi ses détracteurs :
Je n’ai pas tellement apprécié la Guerre dans le néant de Fritz Leiber, mais j’éprouve quelque appréhension quand vous dites que vous éviterez à l’avenir les récits « trop peu orthodoxes ». Quelle est l’orthodoxie en science-fiction ? Il ne faut pas que votre revue se confine dans d’étroites limites
Galaxie y mettra peut-être un peu de temps, mais parviendra à sortir de "l'orthodoxie anglo-saxonne de space-opérette" pour, à l'instar de Fiction, définir sa propre identité.

08 décembre, 2025

Cadeau Bonus : 20 Fictions disparues - Le PReFeG a quatre ans !!!!

Proxima du Centaure, notre voisine de palier :
sa lumière met quatre ans à nous parvenir…
Quatre ans, et plus de 100 000 vues, ça y est ! Bon dieu de bois, notre messager venu du Centaure arrive à point nommé pour fêter ça ! Nous voyons déjà Ses yeux clignoter de plaisir, de cette façon si étrange qui n'appartient qu'à Lui, et qui à la fois nous inquiète et nous rassure : c'est Lui, par le ciel, c'est bien Lui !

Mais baste !

Le PReFeG est très heureux de fêter ses quatre ans d'existence en vous proposant un nouveau bonus exclusif : "20 Fictions disparues - domaine anglo-saxon", qui regroupe vingt nouvelles datées pour leurs publications américaines de la décade 1954-1963, et parues en France pour la majorité dans "Fiction" (une seule, la première, provient de "Galaxie - 1ère série"). Elles ont toutes en commun de n'avoir jamais été reprises ensuite ni en recueils, ni en anthologies.
Ces nouvelles témoignent pourtant de la qualité de leurs auteurs, peu connus finalement en France, et souvent après un passage éclair ou disparate dans les pages de "Fiction". Nous vous proposons ici de les découvrir, ou de les retrouver si vous êtes déjà un lecteur assidu, ancien ou nouveau, de ces publications. Et comme toujours, vous pouvez télécharger le recueil concocté pour l'occasion au format epub en cliquant directement sur l'image de couverture.

20 Fictions disparues - domaine anglo-saxon

AU SOMMAIRE :

Un clic droit sur la couverture,
puis "enregistrer sous"
pour télécharger votre epub 
Franklin ABEL

1 - Omission capitale , 1956  (Nouvelle, Galaxy Science Fiction, mai 1952) Freudian slip, 1952 (paru dans Galaxie (1ère série) n° 29, NUIT ET JOUR 4/1956).

Omission capitale, par Franklin Abel, détonne par son aspect presque surréaliste et dans l'inventivité brillante de ses descriptions.


Charles G. FINNEY

Charles Finney, surtout connu en France pour son roman "Le cirque du Docteur Lao" (adapté au cinéma par Georges Pal en 1964).

2 - Le Vieil homme et le désert (Nouvelle, Harper's Magazine, juillet 1958) The Iowan's Curse, 1958 (paru dans Fiction n° 70, OPTA 9/1959).

Ambiance de voisinage hypocrite et d'Amérique un brin attardée, mâtinée de superstitions malsaines, dans Le vieil homme et le désert, par Charles G. Finney. Ici, c'est le désert de la Sonora et la frontière mexicaine qui lui sert de décor.

3 - Le Grand chien noir (Nouvelle, F&SF, octobre 1958) The Black Retriever, 1958 (paru dans Fiction n° 63, OPTA 2/1959).

Traduction par Alain Dorémieux sous pseudo et ambiance de voisinage pour Le grand chien noir, petite allégorie du danger pulsionnel qui menace les petites communautés paisibles.

4 - Les Petits monstres (Nouvelle, F&SF, octobre 1959) The Gilashrikes, 1959 (paru dans Fiction n° 96, OPTA 11/1961).

Les expérimentations animales qu'imagine Charles Finney dans Les petits monstres trouvent encore leur cadre dans une vie de quartier, comme dans "Le grand chien noir". Mais ici, l'animal n'est plus l'allégorie de la pulsion, mais bien plutôt celle d'un surmoi qui surveille et punit.

5 - Captivité (Nouvelle, F&SF, octobre 1961) The Captivity, 1961 (paru dans Fiction n° 103, OPTA 6/1962).

Là encore une histoire allégorique avec Captivité, de Charles Finney (dont ce sera la dernière publication dans Fiction). Un camp de prisonniers sans autres entraves qu'une haute barrière pour les empêcher de fuir. Pas d'autre privation ni de carence. Puis la captivité prend fin. On s'interroge sans cesse sur la nature réelle de ce camp, des pistes sont évoquées pour être abandonnées ensuite… Bien mené.



John NOVOTNY


6 - Transports de colère !(Nouvelle) The angry Peter Brindle, 1954 (paru dans Fiction n° 24, OPTA 11/1955).


Une nouvelle jugée loufoque mais qui ne l'est pas plus que ce qu'écrirait Fredric Brown : Transports de colère ! expose le thème du "télétransport", rappelant encore Alfred Bester et son roman "Terminus les étoiles" ; on pourra aussi se reporter à "L'homme qui se téléportait" de Joseph Satin (in Galaxie n°030).

7 - Un lac de whisky (Nouvelle) The Bourbon lake, 1954 (paru dans Fiction n° 105, OPTA 8/1962).


Bien que sans plus d'intérêt qu'une bonne blague, l'histoire divulgâchée par son titre se lit avec un plaisir un peu tourbe... euhh...hips.... Un peu trouble. Santé !


8 - L'Auréole de la vertu (Nouvelle) The tin halo, 1955 (paru dans Fiction n° 30, OPTA 5/1956).


Avec L’auréole de la vertu, le barbare devient le tentateur. Mais le civilisé vit-il de justes valeurs ? Une charmante nouvelle, qui rappelle un conte de Marcel Aymé.

9 - Le Second lot (Nouvelle) Second prize, 1957 (paru dans Fiction n° 80, OPTA 7/1960).


Des soldats antiques surnommés Toto et Doigts de Fer, tels les compagnons de Dorothy dans "Le magicien d'Oz" apportent Le second lot. Une histoire cocasse qui ravira les maris affublés d'une femme jalouse.


10 - A malin, malin et demi (Nouvelle) A trick or two, 1957 (paru dans Fiction n° 104, OPTA 7/1962).


Une autre potacherie, celle-ci traduite par Alain Dorémieux sous pseudonyme ; un poil machiste, si l'on ose le dire ainsi, mais l'honneur est sauf, dans À malin, malin et demi. Cette nouvelle sera la seule de John Novotny reprise dans une anthologie ("Histoires parapsychiques" - de la série de la Grande Anthologie de la Science-Fiction, volume sous la direction de Demètre Ioakimidis).




Jay WILLIAMS

Un auteur qui n'a cessé de se bonifier avec le temps.


11 - La Plaie de Mars (Nouvelle, The Magazine of Fantasy and Science Fiction, juin 1956) The Asa Rule, 1956 (paru dans Fiction n° 42, OPTA 5/1957).


La plaie de Mars est une charmante chronique martienne anthropologique, à la façon d'un Chad Oliver.


12 - Guerre froide (Nouvelle, The Magazine of Fantasy and Science Fiction, octobre 1956) Mr. Guthrie's Cold War, 1956 (paru dans Fiction n° 50, OPTA 1/1958).


Guerre froide est une petite histoire de sorcellerie sympathique, un peu creuse mais agréable à parcourir.


13 - Un dieu en boîte (Nouvelle, The Magazine of Fantasy and Science Fiction, janvier 1958) Little Tin God, 1958 (paru dans Fiction n° 56, OPTA 7/1958).


Un dieu en boite est une très bonne nouvelle avec un effet de chute bien amenée, sur l'exploitation animale - qu'elle soit extraterrestre ou pas ; cela réjouira particulièrement les lecteurs végans (pas ceux de Véga...).


14 - Le Moindre mal (Nouvelle, The Magazine of Fantasy and Science Fiction, août 1959) Operation Ladybird, 1959 (paru dans Fiction n° 73, OPTA 12/1959).


Jusqu'où doit-on respecter le vivant ? Jay Williams propose avec Le moindre mal une nouvelle assez trépidante, qui aurait même pu être développée davantage.


15 - Le Hanneton (Nouvelle, The Magazine of Fantasy and Science Fiction, mars 1961)The Beetle, 1961 (paru dans Fiction n° 93, OPTA 8/1961).


Le hanneton est une petite histoire de justice post-mortem comme on peut en trouver dans Mystère Magazine. Jay Williams a du métier et avance ses éléments sur un tempo croissant, et bien qu'on le sente venir, on s'y laisse prendre.


16 - Compagnon de jeu (Nouvelle, The Magazine of Fantasy and Science Fiction, mai 1961)Somebody to Play With 1961 (paru dans Fiction n° 98, OPTA 1/1962).


Le discours de fond de Compagnon de jeu est on ne peut plus clair. En témoigne cet extrait :


« Il se peut que la vraie raison de ce qui est arrivé à notre planète réside dans l'écologie, » avait-il déclaré, plutôt tristement. « Vous comprenez bien, mes enfants, que je parle de la planète Terre, non de cette planète-ci. L'humanité est une force explosive. Quand elle est menacée, elle éclate dans toutes les directions. Au fur et à mesure que ses structures sociales devenaient plus complexe, il lui est devenu impossible de coexister avec les prédateurs – ces animaux de proie qui menaçaient son cheptel. Il lui fallut détruire ces bêtes de proie. Puis vint le tour de tout ce qui avait des dents pointues, suspectes par conséquent. Le coyote, par exemple, capable éventuellement de manger un mouton, devait être éliminé, bien que les écologistes eussent montré que le coyote valait son poids d'or pour les fermiers, parce qu'il aidait la nature à conserver son équilibre naturel en mangeant les souris qui auraient pullulé autrement. Bien, entendu, une fois les coyotes disparus, les souris se multiplièrent. Cela conduisit à mener de grandes campagnes pour l'empoisonnement des rongeurs avec un bon petit poison non sélectif nommé le 1080, pour lequel il n'existait pas d'antidote. Beaucoup de souris périrent, et aussi beaucoup d'oiseaux qui se nourrissaient de souris, et puis tous les animaux – chats ou chiens – qui mangèrent les souris empoisonnées, et puis le gibier qui s'était nourri d'appâts empoisonnés, et même quelques hommes qui avaient mangé de ce gibier.

» L'humanité créa ainsi autour d'elle des cercles mortels. La crainte, la haine, un désir psychopathique de sécurité – comme si la sécurité faisait le bonheur – firent naître autour d'elle des zones dévastées, toujours plus étendues. Et cela se produisit aussi entre un groupe d'hommes et un autre groupe. Que l'on aperçut des dents trop pointues, et l'on croyait ne pouvoir se défendre que par des campagnes de destruction, par des massacres de plus en plus importants, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien. Tout ça, au nom de la sacro-sainte sécurité ! »

Ecologie et sécurité, ou quand la considération de l'une devient le problème de l'autre. Nous avons là une bonne nouvelle concise et éloquente de Jay Williams, avec une belle traduction de surcroît.


17 - Les Présents des dieux (Nouvelle, The Magazine of Fantasy and Science Fiction, avril 1962)Gifts of the Gods, 1962 (paru dans Fiction n° 106, OPTA 9/1962).


Les présents des dieux est présentée ainsi : " le thème (...) des premiers extra-terrestres débarquant sur Terre (...) pour jeter les bases de quelque union galactique (...) est une des mamelles de la science-fiction. " La proposition est faite sur un plan plutôt "sociologique", voire anthropologique, comme en témoignent ces citation de la délégation extra-terrestre :

« Je crains, » dit le porte-parole, « que vous ne confondiez progrès avec changement. Il est exact que vous vivez dans une communauté sociale qui a changé profondément au cours des cent dernières années. Mais avez-vous progressé ? Vos citoyens sont-ils tous heureux, entièrement développés, intellectuellement mûrs ? » (...) « Vous estimez que le progrès consiste en procédés perfectionnés pour congeler les aliments, en moyens de transport plus confortables ou en méthodes nouvelles pour lutter contre les maladies. Ce n'est pas cela le progrès. Le progrès, c'est ce que vous faites avec les gens guéris, et où vous allez avec vos moyens de transport améliorés, et pourquoi vous y allez. Le progrès, c'est ce qui se passe dans votre cœur. La plupart d'entre vous sont bons, mais vous n'avez pas progressé d'un iota en cinq cents ans, ni même en mille. Si vous avez l'occasion d'un profit personnel, il n'y a pas un seul d'entre vous qui hésiterait à raser des forêts, à détruire toute vie sauvage, à tuer un millier d'autres êtres humains et à tourner le dos pour ne pas voir les souffrances de ses concitoyens. » 

En fait, un peu à la manière d'Howard Fast, Jay Williams interroge la notion de progrès à travers cette délégation extraterrestre censée apporter bienfaits et alliance.




John Womack VANDERCOOK
Un auteur rare, mais néanmoins excellent !

18 - La Masse (Nouvelle) The challenge, 1956 (paru dans Fiction n° 94, OPTA 9/1961).

La Masse, initialement parue dans le Mystère-Magazine » n°71 de décembre 1953, est une histoire de force invisible, mais qui ne se contente pas d'être un conte d'épouvante et s'affirme aussi dans sa vertu d'allégorie. L'ensemble est brillamment mené conjointement sur ces deux niveaux de lecture par John Womack Vandercook.

19 - Rencontre avec la peur (Nouvelle) Funk, 1960 (paru dans Fiction n° 109, OPTA 12/1962).

Rencontre avec la peur, et même la peur de la peur, qui rôde et qui tue… sans rien faire d'autre qu'être évoquée. Avec ce récit qui prend bien le temps de poser décor et caractères, dans la région colonisée du Nigéria, on retrouve les racines d'un sentiment qui "dépasse en âpreté toutes les autres épreuves" comme l'écrivait Montaigne. John W. Vandercoock signe ici sa deuxième et dernière contribution à Fiction. Dommage, on aurait aimé découvrir davantage de cet auteur fin et étonnant.


Ray NELSON

Illustrateur et auteur, Ray Nelson est par exemple l'inventeur de la casquette à hélice. On lui doit "Les machines à illusions" coécrit avec Philip K. Dick. Pour cette anthologie : un unique récit, mais quel chef-d'œuvre !

20 - Les Fascinateurs (Nouvelle) Eight o'clock in the morning, 1963 (paru dans Fiction n° 125, OPTA 4/1964).

La nouvelle Les Fascinateurs est excellente, tant par son thème, la lecture allégorique et même marxiste qui en est possible, que par sa concision. On peut aussi s'amuser à y retrouver les germes des séquences que John Carpenter utilisera pour le magnifique film qu'il en tirera "They live" ("Invasion Los Angeles" en VF). Assurément cette nouvelle est un sommet de la collection, mais est très étonnamment demeurée impubliée ailleurs depuis.


03 décembre, 2025

Galaxie (2eme série) n°008 – Décembre 1964

On creuse la question de l'optimisme qui nous ferait entrevoir une première rencontre avec une espèce extraterrestre comme profitable pour tous. Avant tout : nous sera-t-il possible de nous comprendre mutuellement ? N'y aura-t-il pas, de part ou d'autre, une tentation dont se défier, celle de la condescendance ou du mépris ? Et s'il y a "profit partagé", ne sera-ce pas au prix de l'intégrité de chacune de ces espèces qui devront peut-être chacune se redéfinir pour permettre une symbiose - seule voie à un entendement mutuel ? Bref, vous l'aurez compris, un numéro fort bien construit, comme le serait une anthologie, malgré un choix de nouvelles d'époques très disparates (entre 1951 et 1963).

A quand un drone avec parachute ?

Comme pour toutes nos publications, un clic droit sur la couverture

vous invitera à télécharger le livre au format epub.
("Enregistrer la cible du lien sous...")
Un simple clic suffit sur les liseuses.

Sommaire du Numéro 8 :


1 - Daniel F. GALOUYE, La Cité des sphères (The City of Force, 1959), pages 2 à 47, nouvelle, trad. Michel DEUTSCH, illustré par DILLON *

2 - Theodore STURGEON, Tandy et le brownie (Tandy's Story, 1961), pages 48 à 71, nouvelle, trad. Pierre BILLON, illustré par WALKER

3 - William TENN, Les Escargots de Bételgeuse (Betelgeuse Bridge, 1951), pages 72 à 89, nouvelle, trad. Michel DEUTSCH

4 - Frederik POHL & Jack WILLIAMSON, Les Récifs de l'espace (suite et fin) (The Reefs of Space, 1963), pages 90 à 140, roman, trad. Pierre BILLON, illustré par Ed EMSH

5 - Jack SHARKEY, Une question de protocole (A Matter of Protocol, 1962), pages 142 à 154, nouvelle, trad. Michel DEMUTH, illustré par George SCHELLING *

6 - (non mentionné), Nouvelles des auteurs de ce numéro parus dans l'ancien "Galaxie", pages 156 à 157, bibliographie

7 - (non mentionné), Table des récits parus dans « Galaxie » : mai-décembre 1964, pages 158 à 159, index


* Nouvelle restée sans publication ultérieure à ce numéro.


Dans La cité des sphèresDaniel F. Galouye met à l'épreuve l'optimisme qui pousserait l'humain à tenter de communiquer avec une espèce d'un autre monde sensiblement plus évoluée que lui - tout au moins tellement étrangère qu'elle ne verrait en lui qu'une vermine ou un parasite. On repensera, sur le sujet de l'incommunicabilité, à "Solaris" de Stanislas Lem, mais aussi au récemment paru (en 1964) "Les hommes dans les murs" de William Tenn (in Galaxie n°05). D'ailleurs, à l'instar de ce dernier, Galouye aura poursuivi cette nouvelle (publiée en 1959) dans un roman : "Les seigneurs des sphères", écrit en 1963 et qui paraîtra en 1964 dans la collection Présence du Futur. Cependant, plutôt que de continuer comme Tenn son récit, il en fera un tout autre, plus martial et résolument moins versé sur cet optimisme humaniste que l'on explore ici.
 

Dans un style qui lui est propre, simple mais terriblement efficace pour construire une relation particulière avec son lecteur, Theodore Sturgeon expose une fable enfantine pour développer l'idée de "profit partagé" propre aux espèces symbiotique. Bien entendu, quand il s'agit des êtres humains, on aurait tendance à grincer des dents et imaginer beaucoup d'optimisme béat, encore une fois, dans cette affaire. Mais Sturgeon nous séduit par la joie qui anime Tandy et le brownnie.

" Les couvertures des magazines montrant des vierges tout ce qu’il y a de nubile menacées en trois couleurs par une collection de monstruosités diverses et variées, les films d’horreur, les histoires d’invasion de la Terre par des êtres surgis de l’espace, les épouvantails dont les bandes dessinées faisaient leurs choux gras – il fallait que j’extirpe tout cela, que je comble les profondes ornières psychologiques creusées au cours des années. Sans compter les frissons suscités par la seule mention des « vers géants », la méfiance automatique provoquée par les « étrangers », la peur superstitieuse que l’on éprouve devant des créatures que ne sauraient visiblement habiter une âme. "
C'est à partir de ce constat d'une science-fiction finalement xénophobe (l'alien qui viendrait jusque dans nos bras égorger nos filles et nos compagnes, comme dirait l'autre) que Tenn imagine, en 1951, qu'une ambassade extraterrestre, Les escargots de Betelgeuse, vient nous rendre visite. C'est donc encore l'histoire d'un premier contact avec une race extraterrestre, ici technologiquement plus avancée que nous - comme on s'y attendrait dans la mesure où ce sont eux les visiteurs et qu'ils arrivent de Betelgeuse. Une espèce plus avancée, donc, et qu'il faut apprendre à accueillir - occasion pour Tenn de décrire par le menu une campagne d'opinion à l'échelle planétaire. On se souviendra de "Comment servir l'homme" de Damon Knight (in Galaxie 1ère série n°1) ; ici aussi, l'obséquiosité des visiteurs restera à prendre avec des pinces... à escargots !

Pour cette littérature d'évasion, Frederik Pohl et Jack Williamson se hâtent un peu de dénouer les fils des multiples intrigues pour ouvrir le champ de leur récit à un avenir possible. Du suspens, l'inévitable moment où tout semble perdu, Les récifs de l'espace ne sont finalement entrevus que depuis un modèle réduit, et la résolution manque peut-être un peu de la subversion qu'on apprécie pourtant généralement chez Pohl.

Comme l'indique la rédaction à la fin de la nouvelle suivante, on y retrouve le personnage de "L'univers intérieur", le lieutenant  Jerry Norcriss, zoologiste spatial (on dirait de nos jours "xénobiologiste".)   Quand Jerry Norcriss se pose avec son équipe sur la planète Viride, il ignore agir déjà sur le protocole symbiotique de reproduction des espèces. Car observer, c'est déjà agir. Jack Sharkey imagine l'impensable mélange des règnes animaux et végétaux dans Une question de procole, bonne et courte nouvelle, et qui d'une certaine manière annonce le roman de Jack Vance que Galaxie publiera deux mois plus tard ("Le prince des étoiles").

26 novembre, 2025

Galaxie (2eme série) n°007 – Novembre 1964

De longs récits pour ce numéro de Galaxie, qui fait aussi état de l'embouteillage dont la rédaction est une victime heureuse, en ayant augmenté son corpus éditorial aux revues "If" et "World of Tomorrow", en plus de "Galaxy magazine". Ce sera pour le plus grand plaisir des lecteurs de cette année 1964, qui pourront découvrir des récits de qualité quelques mois après leur publications aux Etats Unis. Plus de soixante ans après, nous ne bouderons pas non plus notre plaisir, notamment avec une nouvelle de Philip José Farmer jamais rééditée depuis !

L'insoutenable légèreté du clic droit !

Comme pour toutes nos publications, un clic droit sur la couverture
vous invitera à télécharger le livre au format epub.
("Enregistrer la cible du lien sous...")
Un simple clic suffit sur les liseuses.

Sommaire du Numéro 7 :


1 - Frederik POHL & Jack WILLIAMSON, Les Récifs de l'espace (suite) (The Reefs of Space, 1963), pages 2 à 53, roman, trad. Pierre BILLON, illustré par Ed EMSH

2 - Philip K. DICK, Quelle chance d'être un Blobel ! (Oh, to Be a Blobel!, 1964), pages 54 à 71, nouvelle, trad. Christine RENARD, illustré par Gray MORROW

3 - Keith LAUMER, Invasion mentale (End As a Hero, 1963), pages 72 à 102, nouvelle, trad. Pierre BILLON *

4 - Harry HARRISON, L'Ultime rencontre (Final Encounter, 1964), pages 103 à 120, nouvelle, trad. Michel DEMUTH

5 - Willy LEY, D'autres candidats pour l'espace ? (For Your Information: Anyone Else for Space?, 1964), pages 121 à 131, article, trad. Pierre BILLON

6 - Philip José FARMER, Les Blasphémateurs (The Blasphemers, 1964), pages 132 à 159, nouvelle, trad. Michel DEUTSCH *


* Nouvelle restée sans publication ultérieure à ce numéro.


Seconde partie pour Les récifs de l'espace qui ne manquera pas de rappeler le fameux "Limbo" de Bernard Wolfe, avec son lot de corps mutilés. Ici, les condamnés à mort sont bourrés de tranquillisants et servent de banque d'organes, dont on les prive et les mutile un à un. Et le tout dans un cadre tropical paradisiaque..  Frederik Pohl et Jack Williamson s'en sortent "haut la main" !


" Sa pension ne représentait qu’un quart de ce que gagnait sa femme et cela blessait son amour-propre. Pour augmenter ses revenus, il avait cherché un moyen de gagner de l’argent tout en restant chez lui." Voilà ce qu'écrit Philip K. Dick sur le protagoniste de Quelle chance d'être un Blobel ! Cela valait bien aussi pour lui-même, et c'est bien ce qui sera touchant dans l'ensemble de ses écrits : cette capacité à parler de lui-même et de son expérience par petites touches, à travers ses personnages. Ici, Dick s'amuse avec le concept de pantropie, et imagine un état bipolaire qui fait varier de la forme humaine à une forme unicellulaire extraterrestre. On retrouverait presque les problématiques des contes de fées, d'hommes et de femmes changés en bêtes ou en grenouilles, si les deux états ne représentaient pas deux espèces en guerre. Métissage, ou conversion d'espèces qui rappellerait aussi les problématiques liées au genre, Quelle chance d'être un Blobel ! évoque tout cela et entre dans le catalogue des nouvelles traitant de transhumanisme. Non sans humour !


Invasion mentale rappellera "Fugue" de Alain Dorémieux (in Fiction n°70 - avril 1960). Keith Laumer y pose surtout la question du "retournement", c'est à dire celle d'un agent manipulé par le camp ennemi alors qu'il pense agir de son plein gré. Ici, le camp ennemi est une race extraterrestre de télépathes qui manipulent l'entendement et le libre-arbitre. Du bon Keith Laumer, une fois de plus.

  

L'ultime rencontre, orchestrée par Harry Harrisson, traite de la quête pour notre espèce d'une autre espèce intelligente que des humains. L'enjeu est avant tout métaphysique, mais ô combien serait-il rassurant de ne pas se retrouver seuls dans l'univers… Une belle nouvelle où là aussi il est question de pantropie.


Philip José Farmer reste fidèle à son thème de prédilection : le rapport à "Dieu", non pas en tant que divinité, mais en tant que créateur de monde(s). Dans Les blasphémateurs, il fait discourir ses personnages extraterrestres sur les traces évidentes du Créateur à travers les planètes de la galaxie… traces laissées là par d'habiles prédécesseurs pour marquer les esprits simples. Bien entendu, tout est plutôt affaire de maintien du pouvoir plutôt que de transcendance religieuse. Comme il l'écrit : "la religion est la trame de notre société. Excellent moyen de tenir le peuple en bride ou de justifier notre domination sur lui !" Puis, quand il sera temps de passer à de moins infantiles modes de société : "l’affaiblissement de la foi en la religion de nos pères n’affectera pas notre ardeur guerrière. Nous l’aurons remplacée par une autre croyance : le droit à la conquête."

Le PReFeG vous propose également