27 novembre, 2024

Fiction n°087 – Février 1961

La fin du roman de Heinlein "Le jeune homme et l'espace" cohabite avec de nombreux auteurs français, dont Stefan Wul qui entamera ensuite son long silence d'auteur. On notera également la présence d'un bon article de fond sur la "Trilogie cosmique" de C. S. Lewis.

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 Sommaire du Numéro 87 :


NOUVELLES


1 - Robert HEINLEIN, Le Jeune homme et l'espace (III) (Have Space Suit — Will Travel, 1958), pages 3 à 75, roman, trad. Michel DEUTSCH

2 - Robert F. YOUNG, Poêle volante (Flying Pan, 1956), pages 76 à 85, nouvelle, trad. René LATHIÈRE

3 - Henri DAMONTI, M. Léonard en fête, pages 86 à 90, nouvelle *

4 - Stefan WUL, Gwendoline, pages 91 à 97, nouvelle

5 - Idris SEABRIGHT, La Déesse aux cheveux blancs (White Goddess, 1956), pages 98 à 102, nouvelle, trad. Arlette ROSENBLUM

6 - Thomas OWEN, L'Épervier, pages 103 à 111, nouvelle

7 - Jacques STERNBERG, Un jour ouvrable, pages 112 à 123, extrait de roman

8 - Jean-Pierre KLEIN, La Pièce, pages 124 à 124, nouvelle * 

 

CHRONIQUES


9 - Albert VAN HAGELAND, La Trilogie de C.S.LEWIS, ou la confrontation du bien et du mal, pages 125 à 129, article

10 - Jacques BERGIER & Demètre IOAKIMIDIS & Pierre STRINATI & Jacques VAN HERP, Ici, on désintègre !, pages 131 à 138, critique(s)

11 - F. HODA, Impasses, pages 139 à 140, article

12 - (non mentionné), Le Premier grand prix international du roman d'anticipation et de science-fiction, pages 141 à 141, article

13 - COLLECTIF, Tribune libre, pages 142 à 144, article


* Nouvelle restée sans publication ultérieure à ce numéro.


Bien sûr, je ne croyais pas que nous puissions agir ainsi – pas encore. Mais nous essayerions. Rien de plus beau, pour un homme, que de mourir à la tâche.

Avec toute sa mentalité militaire à l'œuvre, Robert Heinlein, après avoir dérouté ses héros, en fait les otages d'une espèce autoproclamée "gardienne des galaxies". On aurait aimé plus d'action spontanée plutôt que subie de la part du narrateur, même Le jeune home et l'espace, roman destiné aux jeunes lecteurs, se lit avec plaisir.

Poêle volante, par Robert F. Young, est une jolie nouvelle sur un quotidien empoisonnant et la porte de sortie par l'imaginaire que représente la science-fiction.

Un personnage qui prend ses lubies pour réalisables, à qui l'avenir donne raison. M. Léonard en fête, par Henri Damonti, est un récit peu léger, mais suffisamment court pour ne pas lasser.

Dans la série des planètes pièges, Gwendoline est une nouvelle à chute qui sera la dernière publiée de Stefan Wul, le météore de la SF française.

Deux êtres cruels se toisent, dans une héberluante absence d'étonnement face au surnaturel. La déesse aux cheveux blancs, par Idris Seabright, est une nouvelle courte et efficace.

Le style s'affirme pour Thomas Owen dans L'épervier, histoire étrange d'homme traqué et presque heureux de son sort, dans une ambiance qui rappellerait Hofmann ou Buzatti.

— « J'attends une lettre, moi aussi. »

— « Vous habitez le cimetière ? » 

— « Pas encore, non. »

— « Je ne puis rien pour vous alors. Les vivants, ce n'est pas mon secteur. »

Vivant, vivant, comme il y va. Il ne faudrait pas exagérer. Mais pas tout à fait mort non plus.

Toujours cette insatisfaction de Jacques Sternberg face à la vie moderne, et cette difficulté de se considérer vivant, dans ce fragment de son nouveau roman, Un jour ouvrable. On notera cette belle diatribe sur le travail, mouvement absurde, perpétuel, dénué de sens mais rituellement recommencé, animant une non-vie peu satisfaisante mais passivement approuvée par le narrateur sternbergien :

Le mot magique a été prononcé. Ah ! le travail ! Il anoblit tellement l'homme que celui-ci a fini par revenir au singe ; il est à tel point la hantise de ce monde que j'ai parfois l'impression que, même dans ma tombe, je devrai assumer un emploi, avoir des références et un métier lucratif. Alors quoi, en réponse à tous les syndicats et bourses du travail, personne n'avait donc jamais pensé à fonder un Comité de Lutte contre le Travail ? Mais trop tard, le mot a été prononcé et, les yeux fermés, je pourrais décrire le morne décor qu'il piège.

Au banc d'essai des jeunes auteurs français, La pièce rappelle un peu "Journal d'un monstre" de Matheson. Concis, bien construit, efficace dans ce qu'il laisse imaginer. Son auteur, Jean-Pierre Klein, est un psychiatre, chercheur en psychothérapie, essayiste et auteur dramatique.  Il étudie d’abord la médecine à la faculté de médecine de Paris, notamment l’externat (1959) et l’internat (1964), nommé docteur en médecine de la Faculté de Médecine de Paris en mai 1968 (!), puis devient médecin des Hôpitaux Psychiatriques en 1968, avec pour spécialité la neuropsychiatrie.

Il exerce les fonctions de psychiatre des Hôpitaux en pédopsychiatrie d’abord à Paris puis il crée le service de psychiatrie de l’enfant à Blois où, dès 1973, il embauche, outre les soignants, des artistes, un psychopédagogue, un sociologue et ensuite un psychosémioticien.

Jean-Pierre Klein écrit des ouvrages consacrés à la conceptualisation de l’art-thérapie et de la médiation artistique en relation d’aide, comme à la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Il coordonne des ouvrages collectifs et des revues et participe à d’autres ouvrages collectifs, en France et à l’étranger. Il publie également comme auteur dramatique une cinquantaine de pièces de théâtre dont une quinzaine a été jouée. (Eléments biographiques tirés de la page dédiée sur le site Babelio).

L'article de fond présentant la "Trilogie cosmique" de C. S. Lewis est signé A. van Hageland. Anthologiste belge, agent littéraire de Jean Ray en Flandres, l'un de ses ouvrages publié chez Marabout le présentera ainsi :

Albert van Hageland (né en 1919) est considéré comme un des meilleurs spécialistes européens de la littérature de l’étrange. Depuis sa jeunesse, il s'est passionné pour les recherches folkloriques et a publié à ce propos des centaines d’articles ainsi que plusieurs volumes dont certains ont connu en langue néerlandaise un très gros succès. Il est aussi romancier, nouvelliste, anthologiste, traducteur, éditeur et ses travaux, en toutes ces matières, ont toujours été justement salués.

Rapport du PReFeG (Novembre 2024)

  • Relecture
  • Corrections orthographiques et grammaticales
  • Vérification du sommaire
  • Notes (1) et (8) augmentées, note (9b) ajoutée.
  • Vérification et mise à jour des liens internes
  • Mise au propre et noms des fichiers html
  • Mise à jour de la Table des matières
  • Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, date d'édition, série, collection, étiquettes)

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A suivre : Fiction n°088.

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