23 mars, 2022

Fiction n°010 – Septembre 1954

Beaucoup d’humour dans ce numéro, axé sur notre rapport à l’étrange et à la différence. C’est la toute première occasion de découvrir William Tenn, novelliste de talent, malheureusement peu traduit en France (plus comique que Fredric Brown et plus satiriste que Robert Sheckley, rapportent certaines encyclopédies !) Une longue nouvelle du mystérieux  P.-A. Hourey, à la veine résolument fantastique, détonne un peu dans cet ensemble, mais manifeste une bonne qualité littéraire. A noter aussi un « coup de gueule » de Alain Dorémieux (qui signe ici A.D.), s’insurgeant contre les critiques « marxistes » faites à la science-fiction « capitaliste ».

Votre souris est-elle à l’épreuve de l’eau ? 

 Sommaire du Numéro 10 :

NOUVELLES

1 - William MORRISON, Un coin rêvé pour les vacances (Playground, 1954) , pages 3 à 25, nouvelle, trad. (non mentionné)

2 - Francis CARSAC, Hachures, pages 26 à 30, nouvelle

3 - P.A. HOUREY, Une chasse, pages 31 à 50, nouvelle

4 - Poul ANDERSON, Ces Terriens si terre à terre... (When Half-Gods Go, 1953) , pages 51 à 62, nouvelle, trad. (non mentionné)

5 - Homer Jr. NEARING, Mathématiques et vaudou (The mathematical voodoo, 1951) , pages 63 à 80, nouvelle, trad. (non mentionné)

6 - Ralph ROBIN, Le Dernier bobard (Open Ears, 1953) , pages 81 à 87, nouvelle, trad. (non mentionné)

7 - Arthur BERTRAM CHANDLER, Épaves (Jetsam, 1953) , pages 88 à 98, nouvelle, trad. (non mentionné)

8 - William TENN, Drôles de locataires ! (The Tenants, 1954) , pages 99 à 113, nouvelle, trad. (non mentionné)

 

CHRONIQUES


9 - Jean-Jacques BRIDENNE, Robida, le Jules Verne du crayon, pages 114 à 117, article

10 – A.D. (Alain DORÉMIEUX), Où la politique va-t-elle se nicher ?, pages 118 à 120, article

11 - Jacques BERGIER & Igor B. MASLOWSKI, Ici, on désintègre !, pages 121 à 122, critique(s)

12 - F. HODA, Momies d'épouvante, pages 123 à 125, article

 

Dessin de couverture de A. Robida, extrait des « Voyages extraordinaires de Saturnin Farandoul ».

 

Rapport du PReFeG :

  • Vérification orthographique et grammaticale
  • Mise au propre et noms des fichiers html
  • Ajout des pages de publicité Présence du Futur (pas dans l'epub d'origine, mais repris du scan originel)
  • Vérification et mise à jour des liens internes
  • Vérification des casses et remise en forme des pages de titre
  • Mise en gras les titres in Revue des Livres
  • Mise à jour de la Table des matières
  • Mise à jour des métadonnées (auteurs, résumé, date d'édition, série, collection, étiquettes)
  • Ajout de la note 28 (Erratum publié in Fiction n°11) - Mise à jour Avril 2022

 

Nous vous proposons en extrait de la revue un de ces « Glanes interstellaires » qui ouvrent la plupart du temps les numéros de Fiction.

 

À travers la Presse.

L’hebdomadaire « Réforme » a consacré, dans son numéro du 3 juillet, une double page entière à la « science-fiction ». Outre des critiques de livres, s’y trouvaient trois articles fort intéressants, chacun dans leur genre. « L’homme anticipé », de Saint-Blanquat, constituait une analyse aiguë de la mentalité de l’homme futur, telle qu’elle ressort de la littérature de « science-fiction ». Dans « Science et science-fiction » Pierre de Latil (auteur de « La pensée artificielle ») étudiait le rôle social et scientifique de certains ouvrages de « science-fiction ». Enfin, un article d’Hubert Engelhard s’intéressait plus spécialement à la valeur de la « science-fiction » en tant que genre littéraire. Nous en extrayons les lignes suivantes, où il établit la différence entre un « bon » et un « mauvais » roman de « science-fiction » :

 

Partant des données scientifiques actuelles, les auteurs n’ont aucun scrupule à extrapoler, à construire un univers fantastique, parfois totalement différent du nôtre. C’est normal : l’imagination est la condition première de la qualité. Mais à l’égard de la science, deux attitudes sont possibles ; contradictoires et toutes deux déplorables. En premier lieu il y a les écrivains qui, scientifiquement parlant, sont des ânes. Ils parlent de ce qu’ils ignorent, inventent des fusées qui vont à des vitesses tout à fait absurdes, font débarquer les hommes sur des planètes où règne un froid intense, décrivent des monstres qui parlent anglais, etc. Cela ne serait pas encore tragique si les prétentions éducatives de ces messieurs étaient plus discrètes.

En second lieu – et cela est plus inquiétant – il y a les écrivains qui, moins ignorants, ont au contraire une foi telle dans le progrès scientifique qu’elle les conduit à des dénouements pernicieux. Pour eux notre monde menacé sera sauvé, délivré par la science. Toute solution aux difficultés à venir de notre univers est fondée sur la technique. Il y a là un reflet d’une certaine mentalité moderne – qui n’est pas seulement américaine – et qui risque d’aboutir à une ère où les vrais dirigeants des nations seront les savants et les ingénieurs. Le péril est d’autant plus sérieux qu’il s’agit à peine d’anticipation ; dès maintenant les apprentis sorciers ont, aux yeux du public et parfois en fait, une place prépondérante dans le destin des peuples.

Or il est très remarquable de constater que les bons romans, de « science-fiction » – j’entends, sur le plan littéraire – sont presque toujours ceux qui dénoncent ce péril et, en décrivant le monde de demain, donnent un avertissement grave à ceux qui mettent leur confiance dans la science, c’est-à-dire dans l’homme.

Parallèlement il me paraît incontestable que les auteurs de valeur s’intéressent beaucoup moins à la matérialité du monde futur, à son aspect physique, au décor qu’à l’homme de demain, à ses réactions psychologiques et à toutes les formes de son existence intellectuelle et spirituelle. Ce qui ne veut pas dire, bien entendu, qu’ils nous fabriquent des traités de philosophie. Leurs ouvrages restent des romans, souvent passionnants, des romans d’aventures teintés du meilleur humour, de poésie, de toutes les qualités en somme qui témoignent de la véritable liberté d’un homme qui sait la vanité de toute humaine entreprise, et ne se prend pas plus au sérieux qu’il ne faut.

 

En cliquant sur les noms des auteurs de ce numéro

retrouvez les bibliographies complètes de leurs parutions dans Fiction et Galaxie !

William MORRISON
Francis CARSAC


P.A. HOUREY

 

Poul ANDERSON

 

Homer Jr. NEARING

 

Ralph ROBIN

Arthur BERTRAM CHANDLER

William TENN


Jean-Jacques BRIDENNE

Alain DORÉMIEUX

 

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